Chapitre 20

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Les portes de la cour se sont fermées plus tôt que prévu à cause de la magie qui explose partout à travers le reinaume, pour éviter que les jardins soient envahis par le peuple. Décision qui a été prise suite aux recommandations de Valerian et Fangir qui redoutent des émeutes. Alors derrière la grille de l'entrée principale, quelques paysans en recherche d'aide s'y regroupent.

A l'écurie, on selle les chevaux qui vont servir à nous conduire à Cottage-terrier, là où la famille de Hearl réside. En attendant, je me suis rendue dans l'armurerie où l'on cherche une armure à ma taille. Si je portais l'armure des reines, je serais bien trop visible et, la reine Imelda étant plus grande que moi, elle ne m'irait pas et il faudrait la refaire.

Un écuyer m'aide à enfiler des canons d'avant-bras, des genouillères et un plastron dont seule, je n'arrive pas à attacher les sangles. Je comprends désormais pourquoi même les soldats qui ne font que des rondes sont aussi musclés et je me rends compte que je n'ai pas la carrure pour porter des armures tous les jours. J'attrape le casque que l'on me prête et que l'on a ciré juste pour moi, et je me rends avec l'écuyer qui m'accompagne à l'écurie. Cinq chevaux sont apprêtés. Un pour Ezeckiel, un pour moi et les trois autres pour Floch et deux soldats de ma garde personnelle.

Je m'approche des animaux pour commencer à parler à ma monture et essayer de la cerner avant de monter dessus. Valerian rejoint Ezeckiel qui est adossé à la barre d'attache inutilisée et frotte son plastron avec sa manche, gravé sur la poitrine de la petite rose qui dévoile sa distinction.

— Tu es sûr que c'est une bonne idée ?

— T'en fais pas, on est bien préparé.

— Ce n'est pas de votre préparation dont je doute, ni de votre capacité à la protéger d'ailleurs... Je sens juste... que ce n'est pas une bonne idée de la laisser sortir du palais dans ces conditions.

— Sa Majesté tient à rendre personnellement visite à la famille de Hearl. Tu lui as appris à monter à cheval, je lui ai appris à se défendre. On sera quatre avec elle, dont sa garde personnelle et moi. Elle sera invisible avec son casque.

— Tu as intérêt à bien faire attention... cède Valerian sans être convaincu. S'il lui arrive quoi que ce soit...

— Il ne lui arrivera rien. Fais nous confiance.

Ezeckiel donne une petite tape sur l'épaule du chef de la garde des soldats et noue les sangles de son plastron autour de sa taille avant de rejoindre sa monture. Les écuyers les détachent et les emmènent jusqu'au chemin de terre battue menant à une sortie plus petite destinée aux soldats en mission.

Le cheval d'Ezeckiel est un grand cheval clair dont la croupe est recouverte d'une coulée de lave sombre qui vient faire fumer les quelques brins d'herbe sur son chemin, sans pour autant les faire brûler. Les soldats et moi-même possédons des chevaux qui appartiennent au château, sans avoir de réel propriétaire, dont les plantes fleurissent sur l'encolure jusqu'aux sabots.

Une fois sur le dos de nos montures, la porte s'ouvre et nous franchissons la porte vers l'extérieur, à la suite d'Ezeckiel qui sera notre éclaireur. Je jette un dernier regard à Valerian, soucieux, qui reste dans l'enceinte du palais, puis je baisse la visière de mon casque.

La sortie débouche sur une grande rue de la ville qui entoure le palais. Je fais bouger mon bassin en rythme avec les pas de ma monture pour qu'il ne ralentisse pas et ne soit pas distrait par ce qui l'entoure, contrairement à moi, qui tourne la tête dans tous les sens. Les maisons de la ville sont hautes et leurs fenêtres sont toutes ornées de fleurs. Les enfants qui ne sont pas à l'école se précipitent sur les trottoirs pour nous saluer et nous appeler, espérant réussir à capter notre attention. Je les salue de la main en leur souriant et ils repartent, tout content.

Le secret des reines de DiopelfeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant