T O M E 2 | Chapitre 5 : Prestige.

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Le trajet jusque chez les Vengefuls avait été particulièrement long. Quatre longues heures durant laquelle j'avais dû supporter les blagues lourdes de Beriah, le silence de Clay et les ronflements de Zyanya.

Sans compter mes pensées qui revenaient toujours vers mon père.

Nous étions obligatoirement par quatre. Le camion était aménagé avec des compartiments pouvant accueillir quatre personnes. Nous n'étions qu'une vingtaine et c'était déjà beaucoup. J'entendais toutes les conversations, y compris celles sur moi et le temps que nous avions perdu parce que je ne pouvais pas me décider entre deux soutien-gorge.

Du moins, c'était ce que les rumeurs disaient.

Le camion venait de s'arrêter. Je triturai nerveusement mes cheveux désormais plus courts et soupirai en attendant qu'on nous dise de sortir. J'avais besoin de respirer autre chose que l'odeur désagréable de ce camion.

Beriah se chargea de réveiller Zyanya et Clay posa ses yeux sur moi pour la première fois depuis le début du trajet. Il n'avait pas apprécié que Turner s'occupe de moi à sa place, mais il semblait aussi beaucoup s'inquiéter.

Je lui offris un sourire qui ne parvint pas à le convaincre de ma bonne santé mentale.

—  Vous m'écoutez tous, et attentivement !

Turner marchait dans l'allée centrale du camion, entre les différents compartiments.

—  Nous allons commencer par faire le tour de la place centrale. Pour ceux qui ignorent comme est fait Vengeful, c'est presque pareil que vos provinces mais en légèrement plus désordonné. Je vais vous donner un flingue chacun, interdiction de tirer pour le moment.

Il jeta des coups d'œil à droite et à gauche, s'assurant que tout le monde était bien en train de l'écouter.

—  Vous aurez également une casquette qui me permettra de vous repérer dans la foule. Je vous préviens, ça commence dur. Les habitants ne sont pas vraiment ravis de notre venue.

Turner se gratta le coup, à l'endroit de sa cicatrice, depuis quelques temps recouverte par un tatouage. Lorsque nous nous étions embrassés, j'avais pu lire ce qui était inscrit sans pour autant oser lui demander la signification.

P R E S T I G E

Les lettres se bousculaient et il était difficile de déchiffrer ce mot, sans oublier la taille minuscule du tatouage.

—  N'allez nulle part sans mon autorisation. Les temps sont compliqués ici, des nouveaux comme vous ne feront qu'empirer la situation.

—  Autant rester au Central Circle... marmonna Clay en roulant des yeux.

Turner se tourna vers nous quatre. Son regard glissa sur Zyanya et Beriah sans s'arrêter. Il leva un sourcil à l'attention de Clay, lui demandant de se répéter. Ce dernier garda le silence, prétendant ne pas savoir ce que lui voulait Turner.

—  Si Monsieur Sanders souhaite partager une de ses remarques formidables, j'aimerais qu'il le fasse à voix haute.

Clay eut un sourire, comme si cela le faisait rire. Ses mains derrière son dos et ce sourire amusé le faisaient paraître plus jeune.

—  Sortez un par un, récupérez votre arme et attendez en ligne le long du camion. Exécution !

Nous nous mîmes aussitôt en file pour sortir et je me retrouvai parmi les derniers, on m'avait d'ailleurs légèrement poussée. Zyanya, elle, avait réussi à se frayer un chemin parmi les premiers.

DEAD END | 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant