Au milieu de la nuit, je me retrouvai perdu dans ma maison d'enfance, les yeux posés sur le corps inerte d'une femme qui était censée être ma mère. J'avais les mains en sang et le cœur rugissant dans ma poitrine.
J'entendais le vent qui soufflait si fort qu'il faisait claquer toutes les portes de la maison. J'appelais à l'aide mais personne ne venait. J'étais plus vulnérable que jamais. Des larmes glissaient sur mes joues. Je pleurais silencieusement.
Tout était mort autour de moi.
Cette femme. Mon esprit. Cette ville. L'innocence à laquelle je m'accrochais.
Elle reposait sur la table de la cuisine, ouverte de partout, les yeux en sang et le corps déchiré par un amour trop fort et par une haine trop vivante. J'étais immobile, coincé ici. La culpabilité effleura mon âme avant de me frapper violemment.
Je n'étais pas responsable. Mais j'aurais pu arrêter ce massacre.
J'avais préféré me contenter d'observer la scène.
L'orage grondait et je sentis mes genoux devenir faibles. Ils débarquèrent subitement et me virent devant son corps. Je fus accablé par leur chagrin, leur colère et leur deuil. Je ne dis pas un mot, me promettant de garder secret ce qui était arrivé cette nuit-là, quitte à me faire des ennemis.
Puis, je me réveillai en sueur.
J'étais seul dans le lit et de la lumière émanait de la salle de bain. Je soupirai et fixai le plafond. Tout avait l'air tellement réel dans ce rêve. Je venais de revivre ce moment exactement comme dans mes souvenirs.
— Blake ? appelai-je d'une voix enrouée.
Elle arriva aussitôt, soucieuse de me savoir réveillé. J'avais l'impression de l'avoir dérangée. Les mots qu'elle avait prononcés juste avant que je ne m'endorme revinrent alors dans ma tête, effaçant presque tous mes doutes.
— Le lit paraît vide sans toi.
Un léger sourire illumina son visage et elle revint s'allonger à mes côtés. Elle ne posa aucune question sur mon réveil soudain ni sur le cauchemar qui m'avait hanté. Blake se tourna et je me retrouvai face à son dos.
Quelques minutes s'écoulèrent où seules nos respirations venaient rompre le silence. Je ne savais pas si elle dormait ou non alors je prononçai sans attendre de réponse ces quelques mots :
— Je t'aime.
J'avais l'impression que ce n'était pas moi qui avais parlé mais quelqu'un d'autre. Peut-être était-ce une autre version de celui que j'étais. Ou peut-être que pour une fois, j'étais honnête et que je découvrais un nouveau sentiment.
Je ne me sentais pas soulagé de l'avoir enfin dit. J'avais l'impression de m'être ajouté un nouveau poids. Un pressentiment collait à ma peau et je ne saurais dire de quoi il s'agissait.
Je commençai à fermer les yeux quand je sentis une main saisir la mienne et la serrer. Je souris et ramenai son corps près du mien en passant un bras autour de sa taille. Pour le moment, elle était à moi alors je ne pouvais qu'en profiter.
J'étais soudain beaucoup moins enclin à dormir.
Je déposai un baiser dans son cou.
— Ciaran, soupira-t-elle en sentant ma main glisser sur son ventre.
— Dis-moi si tu préfères que j'arrête, susurrai-je dans le creux de son oreille.
A sa demande, je continuai et me retrouvai au-dessus d'elle. Blake m'embrassa sans retenue et nos corps se touchèrent. Ses doigts défirent le nœud de mon short ce qui me fit rigoler.
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DEAD END | 1 & 2
RomanceDeux serpents, une rose et des ronces. Le symbole d'un pays où règne la terreur et où la surpopulation est le problème principal selon le gouvernement. La Dead End régule le nombre d'habitants d'Atropos et de ses six provinces. Elle fait s'affronte...