Chapitre 27 : Je ne vous aime pas assez pour ça.

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Je commençai à courir vers l'avion quand Beriah me rattrapa en me hurlant presque dessus.

—  On ne doit pas nous voir !

Nous nous baissâmes alors, regardant à travers un buisson ce qu'il se passait sur l'avion. Il était abîmé, à moitié détruit et une partie était enfoncée dans le sol, on aurait presque cru que c'était réel et non pas un décor fabriqué de toutes pièces.

Les avions étaient les ancêtres de nos nouveaux flyvers qui ressemblaient à des sortes de vaisseaux. Les flyvers étaient larges et leur design était très simple et épuré. Seuls les membres du gouvernement et quelques privilégiés pouvaient les utiliser.

Autant dire que je n'avais jamais eu ce privilège.

—  Bordel c'est un massacre, souffla Beriah en baissant le regard.

C'en était un, en effet. Au loin, au milieu de la carcasse de l'avion, des candidats étaient en train de se battre sauvagement et les hurlements refroidirent l'atmosphère.

—  Tu croyais qu'on se ferait tous des câlins peut-être ? On n'a pas tous eu la chance de vivre dans un tube au lieu de se battre tous les jours, crachai-je.

Beriah ne répondit rien et se leva d'un coup. Je l'observai se diriger vers l'avion en plissant les yeux. Il venait de faire exactement ce qu'il m'avait interdit quelques minutes plus tôt.

Au lieu de réellement s'avancer vers l'avion, il se contenta de soupirer. Pour la première fois depuis le début de la Dead End, j'avais l'impression qu'il était humain.

C'était difficile à croire mais le voir être aussi épuisé que moi me rappela qu'il avait bel et bien un cœur.

—  Je ne savais pas que ça se passerait comme ça, c'est tout.

—  Dommage pour toi, fis-je, ironiquement.

Beriah me fusilla du regard et j'essayai de me calmer. Je ne pouvais pas passer mon temps à lui lancer des piques, c'était contre-productif.

—  On va devoir se battre, dit-il après avoir observé pendant plusieurs minutes les candidats qui hurlaient au loin.

—  Tu crois ça ?

Mon sarcasme l'énervait mais c'était ma manière de décompresser.

—  C'est ce qu'ils veulent, repris-je. Du sang, des morts et des gagnants qui triomphent.

—  Sauf qu'on serait bêtes de tomber dans ce piège. Si on va au milieu, dans l'avion, on a une chance sur deux de crever.

J'acquiesçai d'un air perplexe. C'était difficile d'avoir une stratégie quand la stratégie des Créateurs était de nous faire perdre le contrôle.

—  Tu proposes quoi ?

—  On doit trouver ceux qui sont encore isolés et les tuer.

Beriah et moi nous regardâmes et je sentis que cela ne lui faisait pas plus plaisir qu'à moi. Nous n'avions pas le choix.

Après avoir compris quelle était notre seule option, nous nous mîmes au travail. Nous devions réfléchir vers où aller, qui étaient les candidats que nous pourrions facilement tuer. Il m'obligea à lui promettre de ne pas l'assassiner et je le forçai à faire de même.

—  On contourne l'avion et on cherche de l'eau.

—  Ça ne rime à rien ! m'énervai-je. En quoi aller de l'autre côté serait mieux que rester ici ?

DEAD END | 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant