DEAD END | 1 & 2

Chapitre 14 : Ton corps est abîmé, ta tête encore plus.

— Qu'est-ce que tu fous là ? demandai-je, en clignant des yeux pour m'assurer que c'était bien lui qui se trouvait devant moi.

Il m'avait emmené à l'écart, dans une espèce de salle de contrôle. Elle faisait tache entre les toiles d'araignée et le style vieillot du château. D'ici, on pouvait voir tout ce qu'il se passait.

Je jetai un coup d'œil aux écrans de surveillance qui montraient les autres candidats. Nombreux étaient ceux qui se débattaient encore contre les oiseaux piquants.

— Je m'occupe de toi puisque tu n'es pas capable de le faire.

Son ton était froid et il ne m'adressait pas un regard. Turner portait simplement un t-shirt noir assez moulant. Je ne fus pas surprise d'apercevoir sa musculature. Bien que le voir aussi décontracté était un peu étrange.

— J'allais très bien.

— Oh excuse-moi, je ne savais pas que se faire bouffer la cuisse par une bête était se sentir bien, railla-t-il tout en récupérant des compresses et un ciseau.

Je baissai les yeux vers ma jambe et j'eus un hoquet de surprise. C'était pire que quelques minutes plus tôt. Le sang ne coulait plus vraiment mais la plaie s'était étendue et je déglutis en jetant un coup d'œil de plus près.

Ce n'était vraiment pas beau à voir.

— Ils vont remarquer que je ne suis plus en train de faire l'étape, observai-je en fixant le dos de Turner qui avait encore la tête plongée dans des tiroirs.

— Je suis un Créateur, Lewis.

— Et donc du jour au lendemain, tu décides de me sauver la vie, Turner ?

Il ricana avant de me faire face. Il jeta brutalement les affaires de soin sur la table à côté de laquelle j'étais assise ce qui me fit sursauter.

— Ça fait même pas trois heures que t'es là-dedans, mourir aussi vite aurait été ridicule.

Je roulai des yeux tout en triturant du bout des doigts mon pantalon arraché. Pendant un instant, je rougis, me rendant compte que Turner avait une vue directe sur ma cuisse.

Ses yeux suivirent mon regard et il eut un sourire en coin avant de prendre mon menton entre ses doigts pour le relever. Je me sentis petite, assise devant lui tandis qu'il croyait avoir le contrôle sur moi.

— Tu vas faire ça avec tout le monde, je présume ?

Turner me lâcha avant de s'agenouiller devant moi. Il se retrouva face à mes cuisses et j'étais soudain nerveuse. Je savais qu'il n'était pas le genre à vouloir me violer ou à profiter de ma position de faiblesse pour m'utiliser.

Il était mauvais mais pas comme ça.

— Pourquoi ? Tu serais jalouse si c'était le cas ? demanda-t-il d'un air moqueur.

Ses mots étaient presque comme un murmure qui arrivait à mes oreilles. Je ne comprenais pas ce qui lui prenait. Je croyais qu'il voulait me détruire, pas me faire survivre.

Il saisit les ciseaux et j'eus un mouvement de recul quand il découpa mon pantalon pour avoir un meilleur accès à ma blessure.

— Parfait, on va pouvoir m'attaquer encore plus facilement maintenant.

J'essayai de ne pas montrer à quel point j'étais troublée par la proximité entre nous.

— Parce que tu crois que ça me concerne ?