T O M E 2 | Chapitre 8 : Mon cœur.

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Seul le bruit des pas de Zyanya résonnait. Elle faisait les cent pas depuis pratiquement dix minutes maintenant. Beriah la regardait comme si elle était devenue folle. Clay n'était pas là, il était d'ailleurs le seul qui manquait à l'appel.

Assis les uns à côté des autres, dans cette salle où il faisait si froid que je frissonnais à chaque seconde. Je triturai ce qui restait de ma veste. Elle était posée sur mes genoux et ne servait pas à grand-chose à présent.

Mes yeux se baladaient en observant Zyanya et les autres puis la porte qui s'obstinait à rester fermée. Je me retins plus d'une fois de me lever afin de l'ouvrir et d'enfin sortir.

Personne n'osait prononcer un mot, de peur que le chaos des dissidents ne nous envahisse à nouveau. Nous étions en sécurité ici, c'était ce qu'on nous avait assuré quand nous étions arrivés.

Cela devait faire une bonne heure qu'on nous avait conduit dans cette pièce en nous laissant pour seule directive d'attendre un peu. Nous n'étions pas tous sous le choc, certains étaient juste épuisés, d'autres avaient envie d'une bonne douche.

Les autres, dont je faisais partie, étaient en train de se demander ce qui était réel et ce qui ne l'était pas. Nous avions tous failli mourir aujourd'hui mais pour quelle raison ? Cette question me hantait depuis que nous étions entrés ici.

Aisha fixait le plafond en lâchant des petits soupirs réguliers. Beriah continuait de tuer du regard tous ceux qui faisaient le moindre bruit.

A force d'analyser mes sentiments, je compris que mon choc ne venait pas de ce que j'avais vécu mais de ce qui aurait pu se passer. J'essayai de me détendre en attendant le retour de Clay. Il avait refusé de s'asseoir à rien faire et était parti.

Personne ne lui avait rien dit parce qu'il avait sûrement une bonne raison de désobéir.

Quand nous étions arrivés au Central Circle, des dizaines et des dizaines de Gardes trainaient dans les couloirs et nous fixaient avec intérêt. Notre petit accrochage avec les dissidents était déjà connu par ici.

Peut-être que la presse le savait et que cette information avait été transmise aux habitants de tout Atropos. Peut-être que mes parents étaient au courant.

Mon père se disait probablement que je l'avais bien cherché.

Me considérait-il même encore comme sa fille ?

Je crus rêver quand la porte s'ouvrit brutalement, laissant entrer un Clay avec une expression froide sur le visage. Je savais déjà qu'il n'avait pas obtenu ce qu'il souhaitait, peu importe de quoi il s'agissait.

Il s'installa à côté de moi mais ne me regarda pas une seule fois. J'hésitai avant de poser ma main sur son épaule, pour lui signaler que j'étais là s'il avait besoin moi. Il ne fit rien.

—  Tout va bien ? murmurai-je à son attention.

J'étais consciente que tout le monde pouvait m'entendre mais ce n'était pas bien grave.

—  Crois-moi, tu ne veux pas de réponse à cette question.

Clay secoua la tête et je fronçai les sourcils, curieuse et à la fois perturbée. Quelque chose ne tournait pas rond, c'était certain.

—  Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il finit par me regarder et je compris que ce n'était ni l'endroit ni le moment pour cette discussion. Il avait une information qu'il ne pouvait partager devant tous les autres.

—  Tu le sauras bien assez tôt, soupira-t-il en laissant retomber sa tête en arrière.

J'attendis.

DEAD END | 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant