DEAD END | 1 & 2

Chapitre 9 : Auriez-vous peur de ne pas réussir, Mademoiselle Lewis ?

Je me réveillai en sursaut ce matin-là, soudainement incapable de savoir où j'étais ni même pourquoi je me trouvais ici.

Je repris vite mes esprits, trop vite si bien que la chute fut brutale. J'eus un sanglot que j'étouffai en toussotant. En face de moi, j'entendis Zyanya bouger.

Nous nous étions probablement réveillées au même moment puisque le Central Circle contrôlait le moindre de nos gestes. Au-delà d'être quelque chose d'effrayant, c'était étrange. Ma sœur ne m'avait jamais mentionné ce fait-là.

J'avais entendu parler de la différence temporelle qui existait entre notre capitale et les provinces mais je m'étonnais de découvrir qu'ils nous contrôlaient aussi. 

—  J'ai l'impression d'avoir dormi une éternité ! s'exclama Zyanya ce qui me fit sursauter.

Peut-être que c'était le cas, qui sait ?

—  Contente de voir que tu as survécu.

—  Tu plaisantes ? Les Dreadfuls n'échouent jamais, Blake.

Elle rigola alors je fis de même, le cœur n'y était pas ni même mon esprit ou encore mon âme.

Alors que je m'apprêtai à lui demander comment s'était passée l'étape de son côté, une voix parla :

—  Illumination de la pièce dans trois, deux, un. Pièce allumée.

Je secouais la tête, en rigolant.

—  C'est tellement... commençai-je, prise d'un fou rire.

— ...risible ? compléta Zyanya avec un sourire.

Nous discutâmes tranquillement pendant quelques minutes quand la porte s'ouvrit. Tout était violent ici, autant la mort que la manière dont les portes s'ouvraient et se claquaient au lieu de simplement se fermer.

—  Veuillez sortir de la chambre, nous dit la voix pré-enregistrée.

—  Je hais cette voix de pétasse.

Zyanya soupira avec moi. Nous sortîmes de notre chambre et entendîmes le brouhaha émis par le verrouillage de notre porte.

Le couloir se remplit petit à petit et je me rendis compte que j'avais comme oublié certains visages, certaines voix et même certaines personnes. Je fronçai les sourcils, en tentant de comprendre ce qu'il s'était passé.

Combien de temps nous avaient-ils gardé endormis ?

Des Formateurs débarquèrent alors, dont Clay. Au lieu de m'ignorer comme il le faisait depuis que j'étais ici, il soutint mon regard énervé.

—  Venez avec nous, un déjeuner vous attend, annonça-t-il à la surprise générale.

—  Depuis quand on est ici pour bouffer ? entendis-je derrière moi.

—  Ils vont peut-être nous tester, imagine s'ils essaient de nous empoisonner, lança quelqu'un d'autre.

Je ne prêtai pas attention à ces théories douteuses et me concentrai sur Clay. J'essayai de voir si je ne pouvais pas réussir à discuter avec lui. J'avais besoin de savoir comment allait ma sœur. C'était la seule personne qui importait.

—  Vous ne la fermez jamais ? commenta un homme que nous venions de croiser en passant dans un couloir.

—  Monsieur, fit Clay en s'inclinant face à Turner.

Monsieur ? Depuis quand les Formateurs avaient-ils des grades ?

—  Est-ce que tout est prêt ?