Chapitre 15 : La mort.

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—  Nouvelle règle, annonça la douce voix de celui que je haïssais tant. Vous devez sortir du château le plus rapidement possible. Vous restez dans le noir et vous n'avez toujours pas le droit de crier. Bonne chance à tous même si vous n'en avez pas besoin.

J'allais lui faire bouffer son putain de micro.

J'avais saisi l'ironie de son ton, surtout sur la dernière phrase. Il se foutait bien de nous. C'était quasiment impossible de sortir de ce château. Toutes les fenêtres étaient probablement verrouillées, les portes aussi. Les murs étaient bien trop solides pour être détruits.

Je marchai hasardement, cherchant à retrouver mon sabre ou à moins trouver une arme. Je n'avais plus mon couteau, presque plus de dignité et mon cœur s'emballait au moindre bruit.

Une fois que je trouvai la voie des escaliers, je m'y engageai, non sans me prendre les pieds dans les marches les plus abîmées. Zyanya devait encore être en haut. C'était tellement grand qu'elle pouvait très bien descendre alors que je la cherchais.

J'en vins à supplier l'univers de me laisser la retrouver. Comme un signe qui me ferait savoir si j'avais ma place ici ou non.

Quelle merde.

Je me précipitai dans le couloir malgré le plancher qui grinçait sans cesse sous mes pieds. Je faisais le tour de chaque pièce, gardant une main contre le mur pour ne pas tomber. Je commençais à sérieusement paniquer. Si Zyanya n'était pas là, je n'avais plus aucune chance.

Je boitais à chaque pas et je devais avoir l'air d'autant plus ridicule quand je courais.

—  Putain, soupirai-je en passant une main sur mon front qui était brûlant.

Je me cognai dans quelqu'un en sortant d'une énième pièce qui était vide. Je me figeai sur place, craignant la présence de Beriah.

J'attendais les coups mais rien ne vint à moi.

—  Blake ? fit-elle dans un chuchotement furtif.

—  Zyanya, je t'ai cherché partout...

Zyanya passa une main autour de ma taille, ayant probablement compris que je n'étais pas au meilleur de ma forme. Elle nous fit entrer dans une pièce et m'assit sur ce qui semblait être un fauteuil.

J'entendis une porte se fermer puis quelques pas venir vers moi.

—  Il t'est arrivé quoi ?

J'aurais presque dit qu'elle était inquiète mais je devais probablement rêver. Zyanya posa à nouveau sa question et je compris qu'elle ne plaisantait pas.

Personne ne s'était jamais réellement intéressé à moi. Du moins personne, en dehors de ma sœur.

—  Les oiseaux piquants. L'un d'eux m'a ouvert la cuisse. Tu vas bien, toi ?

—  Rien à part des égratignures, répondit-elle, soulagée de voir que je n'étais pas complètement cassée en deux. J'ai essayé de te trouver. Avec Rian, on avait un petit groupe.

J'avais envie de lui dire que j'étais au courant mais je ne pouvais pas lui avouer que j'avais passé vingt minutes avec Turner à échanger des regards douteux et des paroles que je regrettais déjà.

—  Pourquoi tu n'es plus avec eux ?

—  Quelqu'un est mort. J'ai fui dès qu'une des filles du groupe a tué quelqu'un. C'est pas trop mon délire, tu vois...

Dans ta gueule, Turner.

Je n'étais pas la seule qui ne souhaitait pas tuer un innocent. Dans le noir, je m'autorisai à sourire, espérant qu'il l'aurait entendue.

DEAD END | 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant