DEAD END | 1 & 2

T O M E 2 | Chapitre 35 : Aussi purs que des colombes.

Le monde entier s'était réveillé à la seconde où j'avais ordonné à tous les membres du Central Circle de s'équiper. J'étais passé voir les Formateurs, les Créateurs et les Gardes. Je n'avais donné qu'une seule explication.

Nous devons en finir.

Cela avait été suffisamment pour les faire bouger et agir. Dans les grands hangars où nous gardions les chars de combat et les véhicules de guerre, des centaines et centaines de personnes s'attroupaient.

Je les regardai s'équiper depuis l'étage numéro cinq sans grand intérêt. J'étais distrait par la fille qui me poussait à faire ça.

Dehors, le tonnerre grondait, signe que même la nature s'était révoltée. Atropos ne serait bientôt plus qu'un champ de ruines. Je ne donnais pas de secondes chances ni n'appréciais la trahison alors les conséquences seraient sans précédent.

En bas, je voyais la foule s'agiter. Ils se faisaient passer des casques que j'avais conseillé, compte tenu de la dangerosité de la situation.

Je suivis du regard Zyanya que j'avais vite identifié puisqu'elle restait constamment à l'écart. J'étais quasi sûr qu'elle cherchait un moyen de contacter son amie et de la prévenir.

Je voulais un prétexte pour l'arrêter. A présent, je jouais selon les règles des dissidents. Je ne comptais pas être loyal, au contraire.

— Départ dans dix minutes. Ceux qui ne sont pas prêts d'ici-là seront exécutés, annonça la voix posée de Peter à travers les haut-parleurs.

Je descendis pour rejoindre les soldats. Tous cessèrent de rire à mon arrivée et se concentrèrent sur leur travail.

Quelques secondes plus tard, je me retrouvai devant Zyanya, maintenant accompagnée de Beriah.

— Je pense que vous feriez mieux de rester ici, lâchai-je en baissant d'un ton afin d'éviter les oreilles indiscrètes.

— Nous sommes là pour nous battre, rien d'autre, rétorqua Zyanya qui ne baissa pas le regard.

J'eus un rictus et Beriah s'interposa entre elle et moi.

— Laisse-la tranquille.

— Je n'ai encore rien fait.

— Au contraire, tu en as trop fait, reprit Zyanya avant d'enfiler son casque.

Je restai calme et sortis un pistolet discrètement. Beriah écarquilla les yeux alors que je tirai en l'air. Ils se tournèrent tous vers moi et le martèlement des pas sur le sol s'arrêta. Tout autour du centre de la capitale les regards de tous les soldats se posèrent sur mon visage.

— Notre objectif n'est pas de tuer des innocents. Notre seul but est de mettre feu à chaque danger qui se présentera sur notre route, y compris des villes entières si cela est nécessaire. Je ne veux aucune pitié de votre part.

Ma déclaration fut suivie d'un long silence que je rompis en leur annonçant qu'il était l'heure du départ. La plupart de ces gens n'était pas d'accord avec ce que je comptais faire mais il était trop tard pour eux.

Ils étaient enrôlés depuis des mois voire des années dans ce système qui voulait tout sauf leur bien. Je n'étais là pour les sauver. Je les envoyais pour beaucoup droit vers une mort certaine. C'était le risque que je paierais sans hésitation pour atteindre mon objectif.

***

La pluie battante était peu accueillante et nous avait fortement retardé. Tout m'était égal, je ne pensais qu'à une seule personne.