DEAD END | 1 & 2

Chapitre 25 : Tu devras me donner ton secret.

Je marchai le plus rapidement possible sans regarder autour de moi. J'avais relevé la tête et fixai un point devant moi pour rester concentrée sur ma mission principale de la soirée : ne pas avaler l'espèce de sérum qu'on allait nous obliger à prendre.

Turner allait regretter de m'avoir cherchée. Ce connard avait cru que me montrer son lieu de travail et me laisser aller à l'hôpital réparerait toutes ses erreurs. Il avait évidemment tort.

C'était probablement juste une de ses idées bizarres pour que je lui fasse confiance ou un truc dans le genre. Ici, c'était leur spécialité à tous.

Je devais venger Clay, sauver Zyanya et moi aussi par la même occasion.

J'étais en train de patienter que la porte du réfectoire s'ouvre quand je fus rejointe par ma seule amie. Ses yeux s'étaient écarquillés quand elle m'avait vue.

En même temps, ce n'est pas tous les jours qu'un fantôme revient pour vous hanter.

Je lui fis un signe de la main pour qu'elle s'approche et je lui expliquai brièvement ce qu'il s'était passé pour moi depuis qu'elle m'avait vu presque mourir.

— Un jour tu devras me donner ton secret, Blake.

— Mon secret ?

— Celui qui te permet de survivre même aux pires horreurs, fit Zyanya ce qui m'arracha un bref sourire.

Après nos retrouvailles et durant le repas, je lui fis part de la conversation que j'avais entendue entre quelques Créateurs. J'essayai de ne pas trop lui donner de détails sur l'endroit où je me trouvais.

Je n'étais pas certaine de vouloir lui confier la position dans laquelle Turner et moi nous étions retrouvés. Pas parce que je n'avais pas confiance mais plutôt parce que j'avais peur de rougir pour une raison qui m'échappait.

Ou pour une raison que je me refusais d'avouer.

Je parlais à Zyanya du sérum que nous allions boire en préparation de la prochaine étape et de l'étrange propriété que celui-ci avait.

— Donc quand je vais boire ce truc, je commencerai à te détester, c'est ça ?

— Je crois que c'était l'idée qu'ils avaient, oui.

Zyanya se mit à rire comme si c'était la chose la plus drôle qu'elle n'avait jamais entendue. Elle me confia alors que sa mère lui disait toujours que boire n'était amusant que si l'eau avait un goût d'alcool.

Elle ricana quand je lui racontais la fois où je m'étais retrouvée bourrée en cours et que mes parents avaient dû venir me chercher tant je délirais. Je marchais à peine droit et mes mains refusaient de se décoller l'une de l'autre.

— J'imagine la tête de tes profs !

— L'un d'eux m'a demandé ce que j'avais fumé quand je lui ai vomis dessus, rigolai-je si fort qu'un des Gardes qui nous surveillait me jeta un regard noir.

— Une fois, j'étais en train de m'amuser avec un garçon de mon lycée. On était dans les toilettes, ce n'était pas le meilleur coup de ma vie... Bref, son ex débarque et tombe sur nous ! Après ça, elle ne m'a plus lâché. Le pire c'est qu'elle est retournée avec lui, comme s'il n'avait rien fait, me dit Zyanya en soupirant.

Nous continuâmes de nous raconter nos souvenirs tous plus stupides les uns que les autres. La vie d'avant comme on l'appelait. On se fit la promesse de vivre notre vie d'après encore plus intensément que la précédente.

J'appris que Zyanya était une amoureuse de la nature, bien que celle-ci n'en avait pas l'air. Elle me donna plein de conseils sur comment survivre dans un lieu dénué de vies humaines, comme si cela pouvait un jour m'arriver.