DEAD END | 1 & 2

Chapitre 33 : C'est de toi que je me méfie.

La main de Turner remonta le long de mon dos pour mieux attraper ma nuque et m'embrasser plus profondément. Je ressentis une sensation de chaleur parcourir mon corps.

Son autre main se retrouva sur ma hanche, glissant dangereusement vers ma cuisse. Il arrêta avant de la toucher mais je sentis ses doigts l'effleurer.

J'avais à la fois envie de plus et à la fois envie de moins. J'avais envie de ses lèvres sur mon corps et envie de voir ses yeux poser son regard sur mon visage. J'avais envie qu'il s'écarte pour se rapprocher de nouveau.

Après quelques secondes qui m'avaient paru durer une éternité, il s'écarta de moi avec un léger sourire sur les lèvres.

Ma respiration s'était accélérée et je n'avais pas la moindre idée de quoi dire après ce qu'il venait de se passer.

J'avais peur de ce qu'il allait me dire, j'avais peur des répercussions. J'avais peur qu'il se décide à le dire à tout le monde, j'avais peur que ma sœur le sache.

Je ne savais même pas pourquoi je m'inquiétais pour tout ça.

Peut-être parce que c'est trop bon pour être vrai.

— Je vais y aller, finis-je par dire sans même le regarder dans les yeux.

— Garde ça entre nous, tu veux ?

— Tu sais que je ne vais rien dire. C'est de toi que je me méfie, Turner.

Je me retournai, prête à partir quand il m'interpella :

— On verra ça.

Je secouai la tête en me retenant de rétorquer. Je n'avais pas envie de partir avec un mauvais souvenir de lui.

— Après Clay et moi, c'est qui que tu vises ? Si t'aimes les hommes qui ont du pouvoir, j'ai une liste qui pourrait te plaire.

Je n'arrivais pas à contenir ma colère plus longtemps et le baffai. Turner posa sa main sur sa joue qui avait tourné au rouge avant de lancer :

— Ce n'est pas toi ça, Blake, depuis quand tu frappes des pauvres gens en détresse ?

— Ne m'embrasse plus jamais. Et ne m'appelle pas par mon prénom quand ça t'arrange.

— Tu as toujours aussi peur de m'apprécier, on dirait, fit Turner en lâchant un petit rire.

Il avait raison et ça me démangeait de l'admettre. L'aimer c'était laisser tomber tous les gens que j'aimais. Nous ne vivions pas dans le même monde et si je fonçais là-dedans, je n'étais pas sûre de pouvoir faire demi-tour.

Je me décidai finalement de partir sans me retourner. Alors que je m'apprêtai à franchir la porte, je l'entendis lâcher :

— On se revoit bientôt !

Je me mis à fuir aussitôt. Je n'avais pas encore réalisé ce qu'il venait de se passer. Avais-je vraiment embrassé celui que j'avais toujours détesté ? Avait-il réellement sous-entendu que je le considérais uniquement comme un trophée de plus ?

Et par-dessus tout, pourquoi croyait-il encore que Clay et moi avions un rapport un peu plus que cordial ?

C'était moi qui m'étais éloignée en première, c'était moi qui avais voulu partir. Je l'avais peut-être blessé en ne commentant même pas notre baiser.

Blesser Turner ? N'importe quoi.

Ma vie n'avait plus aucun sens et je venais encore de me mettre dans une position délicate. Mes sentiments n'étaient pas clairs et mes pensées embrouillées.