XVIII.

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- Gabriel ?

Le bureau était plongé dans une semi-obscurité, les rideaux tirés laissaient légèrement entrer la lumière des lampadaires qui illuminaient la rue.
Leurs regards se croisèrent, la tension était palpable. Pourtant Gabriel, fit comme si rien ne s'était produit quelques heures plus tôt.

- Dan, comment allez-vous ? Dit Gabriel la main tendue vers lui.

Dan lui serra, légèrement frustré par l'accueil.

- Très bien et vous ? Dit-il se dirigeant vers la chaise de l'autre côté du bureau.

Il remarqua l'écharpe inhabituelle, serrée autour de son cou. Il comprit que quelque chose n'allait pas mais il décida de rester concentrer sur les enjeux politiques.
Gabriel prit place juste en face de Dan, le silence était pesant, chacun savait que cette réunion allait déterminer l'avenir de leur alliance fragile.

- Il faut trouver un terrain d'entente. Commença Gabriel, brisant le silence. Nos électeurs exigent des mesures concrètes contre le terrorisme.

Dan acquiesça tout en sortant le carnet de sa mallette noire et robuste qui reposait sur le bureau. La pression qu'il ressentait était immense, il serra son stylo.

- Nous pouvons renforcer la coordination entre les forces de l'ordre et améliorer le partage des renseignements. Proposa Dan.

- Ce qui revient à augmenter le budget pour la sécurité. Dit Gabriel griffonnant sur son carnet. Qu'en est-il de l'immigration ?

Les yeux de Gabriel trahissait une légère méfiance.

- Nous devons contrôler l'immigration et mettre en place des programmes d'intégration efficaces. On ne peut pas se permettre de créer plus de divisions. Lança Dan après une profonde inspiration.

Gabriel hocha lentement la tête.

- Et l'économie ? Nos petites et moyennes entreprises souffrent. Il faut réduire les impôts et créer des nouveaux emplois.

- Je suis daccord. Répondit Dan. Mais il faut investir dans les formations professionnelles, beaucoup ne trouvent pas de travail parce qu'ils n'ont pas les compétences requises.

Le silence retomba, plus lourd cette fois-ci. Dan pouvait presque entendre les pensées de Gabriel, il savait que cette alliance était aussi fragile qu'un château de cartes.

Ils reprirent mais les mots semblaient s'évanouir dans l'air, remplacer par des regards chargés de désir et de frustration. Soudain, Gabriel se leva brusquement son regard cherchant à capter celui de Dan.
Ce dernier sentit son cœur battre plus fort, ses mains devenaient moites et son souffle court. Gabriel attrapa sa chaise et la plaça à côté de celle de Dan.

- Et la souveraineté nationale ? Demanda soudain Gabriel, s'asseyant sur sa chaise. Il faut renforcer nos frontières et promouvoir la production locale. Il nous faut être moins dépendant de l'Union Européenne.

- Oui renforçons nos frontières. Accepta Dan, le regard perdu dans les yeux de Gabriel.

L'écharpe de Gabriel glissa légèrement, dévoilant une marque rouge et douloureuse autour de son cou. La vue de celle-ci fit trembler Dan qui détourna les yeux.

- Dan, tout va bien ? Demanda Gabriel, l'inquiétude se lisant dans sa voix.

Dan ne répondit pas, son esprit l'ayant encore quitté repensant à tous les récents événements. Soudain, quelque chose de chaud enroula sa main. Dan revint à la réalité, les yeux rivés sur la main de Gabriel enlaçant la sienne. Un frisson de panique et de désir le traversa lui faisant lâcher son stylo.

Gabriel s'approcha de plus en plus près, leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres. Dan sentit son souffle s'accélérer, sa poitrine se levant de plus en plus vite.

- Votre esprit a l'air ailleurs, vous avez besoin d'en discuter ? Reprit Gabriel.

- Excusez-moi, il est vrai que j'ai du mal à me concentrer ces derniers jours. Chuchota Dan, les yeux à présent rivés sur Gabriel observant chacun de ses gestes avec un désir grandissant.

- Vous voulez en discuter ? Nous sommes à présents dans le même camp et amis.

Dan brûlait de frustration, il souffla.

- Non, nous ne sommes pas amis. Dit-il la voix tremblante de désir. J'ai vraiment très envie de vous embrasser.

Gabriel écarquilla les yeux, le silence qui suivit était chargé de désirs refoulés. Ce dernier sentit son cœur s'emballer. Dan baissa les yeux et se leva de sa chaise, il inspira bruyamment.

- Pardon, je... Je suis juste frustré par tout ce qu'il se passe.

Gabriel le regarda attentivement, sentant la tension palpable entre eux.

- Dan. Dit-il doucement. Nous savons tous les deux que cette situation est difficile. Il respira profondément et continua :
- Vous avez une magnifique compagne, Julie et je suis fiancé, comme vous le savez.

Dan faisait les cents pas entre les chaises de bureau et le balcon. Il frotta ses mains sur ses cheveux courts. Il avait besoin de se défouler pour faire redescendre le désir qui le rongeait.

- Un fiancé qui vous étrangle ? Dit Dan à bout de nerfs.

Il ouvra la porte du balcon, envahi par un besoin d'air insoutenable. Gabriel baissa ses yeux un instant, cherchant ses mots. Puis d'un pas décidé, il se leva, déterminé à clarifier la situation.

- Dan ! Ne vous inquiétez pas pour moi. Il retira son foulard qui s'envola d'un coup de vent. Ce n'était qu'un accident je vous assure.

Dan perdit son sang froid et se tourna vers Gabriel la colère et la frustration mêlée à une détresse palpable.

- Un accident ? Vous me prenez pour un idiot Gabriel ? Cria Dan le vent étouffant sa voix.

Dan resta planté devant Gabriel attendant une réponse mais celui-ci ne dit rien. La vue de son cou lui était insoutenable, il chuchota :
- Je vais devoir y aller, nous nous verrons demain.

Il jeta un dernier regard à Gabriel, chargé d'incompréhension et de tristesse. Sans un mot de plus, il quitta le balcon, laissant Gabriel là, seul, et saisit sa mallette. Chacun de ses pas entre le balcon et la porte étaient lourds.

Gabriel chuchota à l'autre de bout la pièce :
- Et puis merde.

Il se précipita pour rattraper Dan et ferma la porte avant même qu'il ne puisse l'ouvrir. Leurs regards se croisèrent, exprimant silencieusement un besoin désespéré de réconfort mutuel.

- Je... murmura Gabriel d'une voix rauque trahissant un désir qu'il ne pouvait plus contrôler.

Dan ne perdit pas une seconde. Il attrapa le visage de Gabriel, le crispant entre ses doigts, forçant le contact entre leurs lèvres tremblantes de désir. Le corps de Gabriel fut projeté sur la porte, gémissant sous l'effet du baiser.

...

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant