P3 - XXIII.

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Je me précipite dans l'appartement de Dan, mon cœur battant si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser. J'ouvre les placards, je jette mes affaires dans un sac de sport, les mains tremblantes. Chaque geste est rapide, trop rapide. C'est comme si je courais contre le temps, contre mes propres pensées. Je refuse de réfléchir, refuse de vraiment regarder autour de moi. Je viens de perdre Dan, et ça... ça, je ne peux pas me le dire à voix haute.

Je m'arrête dans la salle de bain, essoufflé. Je fixe les deux brosses à dents sur le rebord du lavabo. La mienne et la sienne, côte à côte, comme si tout était normal. Et c'est là que ça me frappe. Toutes ces petites choses qu'on a faites ensemble, sans y penser. Le regarder se brosser les dents avant d'aller se coucher. Le voir se préparer un café le matin, avant de s'affaler à côté de moi sur le canapé. Je n'ai jamais pris le temps d'apprécier ces moments. Et maintenant... maintenant, c'est fini. C'était la dernière fois que je les vivais.

Mes yeux s'embuent, les larmes que j'ai essayé de retenir commencent à couler, encore, sans que je puisse les contrôler. Je m'effondre, adossé au mur de la salle de bain, et je laisse tout sortir. Ça fait un mal de chien, comme si chaque larme me déchirait un peu plus.

Je sors de la salle de bain, encore secoué, essayant d'essuyer les larmes sur mon visage quand la porte d'entrée s'ouvre. Dan est là. Il se tient dans l'encadrement de la porte, me fixant. On se regarde, et c'est comme si tout l'air dans la pièce disparaissait d'un coup.

Je ne peux plus faire semblant. Ma voix est tremblante quand je m'excuse.

- Je... je suis désolé, Dan. Je vais partir.

Je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard plus longtemps. Mais quand je fais un pas pour partir, il ne bouge toujours pas. Au contraire, son visage s'assombrit, et avant que je ne comprenne ce qui se passe, il traverse la pièce en quelques enjambées. Il m'attrape par le col et me plaque contre le mur, son visage tout près du mien.

- Plus jamais, plus jamais tu me caches quelque chose d'aussi important, Lucas, grogne-t-il, sa voix rauque, vibrante d'émotion. Quelque chose qui te fait aussi mal.

Je suis figé, incapable de répondre. Ses doigts se crispent sur mon col, son souffle saccadé réchauffe ma peau. Et puis ses yeux... ses yeux dansent sur mon visage. Ils voyagent de mes yeux à mes lèvres, puis remontent, comme s'il essayait de trouver une réponse dans chaque contour de mon visage. Sa colère vacille, remplacée par une autre émotion, plus intense, plus déstabilisante.

Il franchit le pas. Ses lèvres se posent sur les miennes. C'est doux, presque hésitant au début, comme s'il cherchait à s'assurer que c'était bien réel. Mais alors que je commence à répondre à son baiser, mon cœur battant à tout rompre, une peur sourde s'insinue en moi. Je sens une hésitation me gagner, mes pensées se bousculant dans ma tête.

Je me détache soudainement, repoussant doucement Dan. Sa surprise est évidente, mais je ne peux pas continuer sans dire ce que je ressens, sans clarifier ce qui me dévore de l'intérieur.

- Dan, je... je ne peux pas, murmuré-je, la gorge serrée. Je sais que tu me vois comme ce mec insouciant qui couche à droite, à gauche. Mais ce n'est pas ce que je veux avec toi.

Je prends une grande inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur.

- Si tu n'es pas sûr de ce que tu ressens... si tu hésites, je t'en prie... abstiens-toi. Parce que moi... moi, je ne joue pas. Pas avec toi.

Ma voix tremble alors que je termine, mes yeux fuyant les siens. Je fais un pas en arrière, prêt à partir pour de bon cette fois. Mon sac est là, à moitié rempli, mais tout en moi me hurle de m'éloigner avant que ça ne fasse encore plus mal.

Je me détourne vers la porte, l'esprit confus, le cœur brisé à l'idée de tout ce qui aurait pu être, mais au moment où je tends la main vers la poignée, je sens une pression ferme autour de mon poignet.

Dan m'attrape de justesse, me tournant d'un mouvement brusque. Avant que j'aie le temps de réagir, il me plaque à nouveau contre le mur, cette fois avec une force et une détermination qui ne laissent place à aucun doute. Nos regards se croisent, et dans ses yeux, je ne vois plus l'hésitation. Seulement une certitude implacable.

Il m'embrasse, cette fois brutalement, sans aucune retenue. Ses lèvres sont affamées, pressantes, s'écrasant contre les miennes avec une intensité que je n'avais jamais imaginée. Mon cœur explose de désir, et je ne peux que répondre, m'abandonner à ce moment, mes mains s'agrippant à ses épaules comme pour m'ancrer à la réalité.

- Je n'ai jamais été aussi sûr de quelque chose, souffle-t-il contre mes lèvres, sa voix rauque, basse, vibrante de cette vérité qu'il ne cache plus.

Ces mots frappent au plus profond de moi, déliant ce qui me restait de résistance. Je l'attire à moi, nos corps pressés l'un contre l'autre, mes mains glissant sur son dos, cherchant à sentir chaque fibre de sa peau. Le monde autour de nous semble s'évanouir, ne laissant que nous deux, cette chaleur, cette urgence de ne plus se quitter.

Je prends alors l'initiative, je le pousse doucement vers la chambre, mes lèvres ne quittant pas les siennes.

Dans la chambre, je lui fais face, ma chemise noire légèrement ouverte révélant une partie de mes tatouages. Je vois ses yeux s'agrandir de désir, et je souris, savourant ce moment. Je l'embrasse à nouveau, chaque caresse de mes lèvres devenant une promesse de ce qui va suivre.

- Tu sais, j'ai quelques talents cachés, murmuré-je, glissant mes doigts le long de ses bras.

Son souffle se fait court, et je sens l'excitation dans l'air alors que je l'entraîne vers le lit. Je prends les devants, l'invitant à s'allonger tandis que je me penche sur lui. Mes lèvres effleurent son cou, et il gémit, un son que je n'ai jamais entendu auparavant. Ce gémissement résonne comme une mélodie, et je sais que je ne veux pas arrêter.

Je descends le long de son torse, mes lèvres traçant un chemin, m'arrêtant un instant pour admirer chaque détail de son corps. Ses yeux noirs brillent d'une passion inextinguible, et je me sens irrésistiblement attiré. Mes mains explorent son corps, et je murmure des mots doux entre deux souffles, le faisant sourire et gémir à la fois.

- Tu es incroyable, Dan. Ta peau, tes yeux, ton parfum... tout en toi me rend fou.

Il répond par un frisson, ses mains se glissant sur ma nuque, me tirant plus près. Chaque geste, chaque mouvement renforce notre connexion. Je sens la chaleur de son corps contre le mien, et je sais que je ne peux pas résister.

- Lucas, bordel..., murmure Dan, sa voix vibrante de désir.

Dans un mouvement déterminé, je m'agenouille devant lui, mon regard plongé dans le sien, et je lui fais comprendre que je suis prêt à lui donner tout ce que je suis.

- Je peux ?
- S'il te plaît.

Les gémissements de Dan résonnent dans la pièce, mêlés aux battements de nos cœurs qui s'emballent. Chaque instant devient une danse de plaisir partagé.

Les heures passent alors que nous nous abandonnons l'un à l'autre, nos corps se rejoignant dans une harmonie parfaite. Chaque regard échangé, chaque souffle partagé renforce ce lien entre nous. La nuit nous emporte, nous enveloppant d'un cocon de chaleur et de désir.

Finalement, alors que l'épuisement commence à nous gagner, nous nous allongeons sur le lit, les bras enroulés l'un autour de l'autre, comme si nous cherchions à nous fondre dans une seule entité. Je ferme les yeux, bercé par la chaleur de son corps contre le mien, me laissant porter par cette sensation de plénitude.

Les heures passent, et la nuit nous enveloppe dans son calme apaisant. Je me réveille au matin, un rayon de lumière traversant les rideaux. Pendant un instant, je crois que tout est encore là, que cette nuit n'a été qu'un début, une promesse d'un demain ensemble. Mais en me tournant dans le lit, je réalise que je suis seul.

...

🌧️🌈☀️❤️.

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant