XXVIII.

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Lorsque la salle fut vide, Sam débarqua de nul part fermant la porte à clé derrière lui. Ne laissant pas le temps à Dan de lire le petit mot que Gabriel lui avait glissé.

- Tu n'as même pas essayé de fuir ! Qu'est-ce qu'il t'arrive Dan ? Demanda Sam, son ton devenant sombre et menaçant.

Dan ne répondit rien, prenant sur lui pour ne pas céder à la panique. Une montagne de pensées se bousculèrent dans sa tête.

Avec une rapidité effrayante Sam saisit le col de la chemise de Dan et le poussa violemment contre le mur. Le choc fit vaciller Dan mais il garda la tête haute, regardant Sam avec mépris, malgré la douleur qui se propageait partout dans son dos et ses épaules. Sam s'approcha collant son visage à quelques centimètres de celui de Dan, le souffle malodorant :
- Tu ne te débats plus, c'est moins amusant.

En réalité Dan était pétrifié, mais il était surtout résigné. Peut-être avait-il mérité ce qu'il lui arrivait, peut-être était-ce son karma après avoir utilisé Gabriel.

Sam soupira d'ennui et il rigola :
- On va voir si tu ne réagis pas à ça.

Sam agrippa Dan, le forçant à se retourner. Son corps frappa contre la table, il le maintenait à la force d'une main. Une glissa sa main sur sa cuisse pressant son corps contre celui de Dan.
Le sexe de l'agresseur frottait contre Dan qui perdait peu à peu conscience de la réalité. Chaque muscle de son corps était figé, la terreur avait prit entière possession de celui-ci. Ses doigts s'enfoncèrent dans le bois de la table, cherchant un point d'ancrage dans ce cauchemar sans fin.
Ses pensées fusaient mais il tentait de les canaliser, l'esprit embrouillé par le dégoût.

Sam insensible à la détresse de Dan continua son geste, cette fois-ci en glissant la main dans le pantalon de Dan. Ce dernier écarquilla les yeux, conscient à cet instant de l'horreur qu'il s'apprêtait à vivre.

- Lâche-moi, je t'en supplie Sam. Murmura-t-il le corps tremblant.

Mais Sam continua, il saisit le sexe de Dan plaquant son corps contre le sien. Dan ne pouvait à peine respirer, les cent kilos de son agresseur l'écrasaient.

Soudain, un bruit sourd résonna dans la pièce d'à côté. Sam relâcha légèrement la prise, se redressant pour se tourner vers la porte. Dan sentit ce moment d'inattention et une vague d'adrénaline le traversa. Le cœur battant la chamade, il planta ses coudes dans la table et poussa de toutes ses forces. Sam vacilla en arrière, surpris par cette résistance.

C'était son unique chance.

Dan lança un regard furtif à Sam et il se précipita vers la porte malgré ses jambes tremblantes. Il tourna rapidement le verrou et sauta à l'extérieure de la pièce. Il trottina jusqu'à la sortie du building, des ultrasons perçant ses oreilles.

Une fois dehors l'air frais de fin d'après-midi lui fouetta le visage. Il dévala les escaliers comme si un monstre était sur le point de l'attraper. Puis il remua la tête de gauche à droite, désorienté. Ses mains tremblant violemment alors qu'il tentait de reprendre son souffle.

La lumière d'un bar attira son regard. Il se dirigea à l'intérieur, sans réfléchir. Des personnes allaient peut-être le reconnaître alors il se dirigea dans une table au fond, encore soucieux de son image.

Il commanda un verre. Son regard était vide, il fixait la chaise vide en face de lui. Chaque sensation était encore encrée dans sa mémoire, il ne pensait plus qu'à ça.

Il commanda un second verre. Il réalisa à ce moment là qu'il était seul. Personne n'allait venir à son secours, personne n'allait le comprendre ou même l'aider. Il se sentait piégé dans une solitude qu'il avait lui-même construite.

Il commanda un autre verre, puis encore un autre. Les heures passèrent, chaque verre vidé ajoutant une couche de brume sur sa conscience.
Les voix autour de lui résonnaient comme un brouhaha, le monde extérieur s'estompait. Il plongeait petit à petit dans l'ivresse quand un air le ramena à la réalité. La chanson de Vitaa, « à fleur de toi », résonnait dans ses oreilles.

- Gabriel. Murmura-t-il.

Puis il écarquilla les yeux, remuant chaque poche de sa veste à la recherche du fameux papier. Le petit mot. Une fois la main dessus, il le déplia :

« TrReouve oiM ceSroi Mgnon Stn ts sap àl »

Il murmura essayant de lire distinctement mais les mots de mélangeaient. Il se frotta les yeux, tentant d'éclaircir sa vue mais il ne comprenait toujours rien.
Il tapa violemment sur la table, avant d'attraper le bras d'un type qui se trouvait pas loin.

- S'il... s'il vous plaît, lisez moi ça. Balbutia-t-il remuant le papier devant les yeux de l'inconnus.

- « Retrouve moi à Matignon, Stan n'est pas là », quelqu'un vous attend à Matignon mon vieux. Dit l'inconnu claquant le dos de Dan.

Dan sauta de joie et se dirigea précipitamment dehors. Il sentit une vague d'espoir l'envahir, alors qu'il se dirigeait vers le taxi, ses pas incertains sous l'effet de l'alcool.
Une fois à bord de l'un d'eux, il demanda « Matignon », avec une excitation palpable.
Le trajet lui semblait interminable, chaque minute lui paraissait comme une éternité.

Enfin, le taxi s'arrêta devant l'immense bâtiment de Matignon. Dan en descendit, titubant légèrement et il s'engouffra sur le long chemin entouré de fleurs avant d'atteindre la porte.

Il leva sa main tremblante et la pointa vers la sonnette. Il prit quelques secondes avant de la presser.
Le temps semblait s'étirer, le bruit de la ville s'effaçant dans le silence de l'instant.

Finalement, la porte s'ouvrit.

...

J'espère que l'histoire vous plaît malgré qu'il n'y ait pas des scènes de love à tire-larigot.
En tout cas merci de me lire et à bientôt pour la suite !

Vos hypothèses sur l'ouverture de la porte ? Ce qu'il va s'en suivre ?

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant