P2 - IX.

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Dan reste silencieux, ses yeux continuant de me scruter, cherchant quelque chose en moi. Il se redresse légèrement, et je le vois prendre une inspiration subtile.

- Je regrette de ne pas avoir été honnête, comme tu l'as été avec moi. J'ai... je n'ai jamais fait semblant avec toi, dis-je le regard planté dans le sien, espérant qu'il comprenne.

- Ce n'est pas grave, Gabriel, c'est du passé, dit-il en détournant le regard, presque trop vite.

- Si c'est grave, dis-je la voix tremblante. Tu... tu as tenté de mettre fin à tes jours.

Je sens mes yeux se remplir de larmes, brûlantes. J'essaie de les retenir, mais c'est presque impossible. Mes mains se mettent à trembler, mon corps tout entier me fait mal. J'ai mal partout, comme si des décharges électriques traversaient mes mains et mes pieds, j'ai mal au cœur.

- Gabriel... dit-il, son regard se remplissant de peine alors qu'il se rapproche un peu de moi.

- Si tu savais à quel point je m'en veux, c'est horrible, ça me... ça m'empêche de respirer.

Je commence à m'agiter, l'air quittant mes poumons. Mon cœur cogne dans ma tête, ça résonne, mes membres tremblent, ravivant chaque douleur. Ma gorge se serre, je lutte pour retenir mes sanglots, ce qui m'empêche encore plus de respirer.

- Hé... Gabriel, murmure Dan, le visage marqué par la tristesse. Viens par-là.

Avant que je n'aie le temps de réagir, il enfouit ma tête dans son sweat, me caressant doucement le dos. Sa main dessine des cercles réconfortants sur mon dos, essayant de calmer les sanglots qui m'assaillent.

- Je déteste te voir dans cet état, chuchote-t-il, sa voix presque inaudible, comme s'il pensait à voix haute.

Je veux continuer, lui dire à quel point je m'en veux, combien de choses j'aurais voulu changer, mais être dans ses bras me perturbe. Son odeur m'enveloppe, et je me détends, glissant doucement ses bras autour de lui. Mes sanglots se font plus discrets, plus lointains. Ses doigts continuent de parcourir mon dos, et il pose son menton sur le haut de ma tête. Je sens son cœur se calmer peu à peu, le mien suivant son rythme.

- J'ai tout gâché, chuchotai-je, presque inaudible.

- Tu n'as rien gâché, répond-il après quelques secondes d'hésitation, je serai toujours là pour toi quoi qu'il arrive.

Ses mots me réconfortent, mais... je ne veux pas qu'il soit seulement là pour moi. Je veux qu'il soit à mes côtés, avec moi.

Prenant mon courage à deux mains, je dégage ma tête de son cou, grimaçant sous le mouvement. Je lève les yeux vers lui, cherchant quelque chose, n'importe quoi dans son regard, qui puisse me donner l'espoir que ce qu'on a n'est pas complètement perdu.

- Dan, dis-je, je ne veux pas juste que tu sois là pour moi... je veux que tu sois avec moi.

Dan me fixe, son visage impassible. Mais dans ses yeux j'aperçois une tempête d'émotions qu'il essaie de réprimer. Il ouvre la bouche, hésite, puis la referme. Il détourne le regard, se pinçant les lèvres. Je sens mon cœur se serrer, peut-être que je viens de créer un gouffre encore plus grand.

- Gabriel, commence-t-il doucement, son ton presque suppliant, comme s'il cherchait les bons mots pour ne pas me blesser. Je... je ne sais pas si je peux te donner ça. Pas maintenant.

Il semble chercher ses mots, luttant visiblement avec ce qu'il ressent. Son regard, plus doux maintenant, reflète une vulnérabilité qui me surprend. Il est toujours sur la réserve, mais il y a quelque chose dans ses yeux, comme s'il se battait intérieurement contre lui-même.

- Gabriel, murmure-t-il déposant ses mains tremblantes sur mes épaules. Je... je te jure que je n'ai pas envie de te repousser, mais...

Il s'interrompt, et mon cœur bat à tout rompre. Je me sens mal, planté là, suspendu à ses lèvres. J'ai tellement peur de ce qu'il va me dire que je décide de couper court à la discussion.

- Tu n'as pas besoin de t'expliquer, dis-je, une larme s'échappant de mon œil gauche. J'ai été trop loin, je suis désolé.

Je recule, faisant tomber ses mains le long de son corps. Il me regarde un instant, avant de dire d'une voix calme et pourtant terrifiée :

- Je n'ai pas envie de te repousser, mais... j'ai besoin de temps. J'ai besoin de digérer les récents événements.

- Je comprends, Dan, vraiment, dis-je en tentant de retrouver une voix posée, de reprendre mes esprits.

Il me scrute, planté là devant moi, son corps bougeant à peine, comme s'il se retenait de faire un pas vers moi. Les secondes s'étirent, lourdes et pesantes, le silence entre nous est suffocant. Juste au moment où je m'apprête à briser ce silence, la porte s'ouvre doucement. Nous sommes sauvés, en quelques sortes.

Je tourne la tête et aperçois un homme entrer. Il est grand, bien habillé, avec une allure élégante, mais sans trop en faire. Ses cheveux bruns, légèrement ondulés, sont soigneusement coiffés. Il dégage une assurance tranquille, mais je remarque surtout l'attention qu'il semble me porter dès qu'il entre dans la pièce.

- Dan ? J'ai réussi à... commence-t-il sa voix grave résonnant doucement. Il s'interrompt en nous voyant, ses yeux cherchant à comprendre l'atmosphère tendue qui règne dans la pièce. Tout va bien ici ? Demande-t-il son regard se posant brièvement sur moi avant de revenir sur Dan. Je ne voulais pas interrompre quoique ce soit.

- Oui, tout va bien Lucas. Répond Dan lui souriant en retour. On discutait juste de quelques trucs.

Lucas hoche la tête, son regard revenant vers moi, cette fois avec un intérêt plus marqué. Il me fixe un instant, ses yeux curieux, avant de sourire à nouveau, plus chaleureux cette fois.

- Enchanté, monsieur le Premier ministre, ajoute-t-il finalement.

Je note un léger changement dans l'attitude de Dan, mais il reste calme. Le visage de Lucas s'illumine d'une idée soudaine, ne me laissant pas le temps de lui répondre.

- Vous savez, je suis sur le point de regarder un match de foot. J'ai de quoi boire et grignoter. Ça pourrait nous changer les idées.

Il me jette un coup d'œil, ses yeux sont d'un bleu intense. Il semble sincèrement vouloir que je me sente inclus. Dan hésite une seconde, son regard passant de Lucas à moi, avant de hocher la tête.

- Pourquoi pas ? Un peu de détente nous ferait du bien.

- Super ! Le match commence dans quelques minutes, on va rater le début si on traîne trop.

Dan se tourne vers moi, et je perçois un léger changement dans son expression, comme s'il était content que la situation prenne une tournure plus légère. Sans dire un mot, il m'encourage à avancer. Je me sens un peu mieux, faut dire que Lucas est arrivé au bon moment.

...

Gabriel ou Dan pour le prochain point de vue ? 😏
Je prends celui qui a le plus de vote !

Bonne lecture 🫶🏻

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant