XXVI.

429 25 43
                                    

Dan et Gabriel étaient retournés finir le dîner avec les invités. Les conversations étaient riches et tournées vers la politique. Dan tentait d'y participer mais l'appréhension de ce qu'il l'attendait dehors, avec Sam, prenait une place bien trop importante dans son esprit.
Il lança des regards furtifs à Gabriel le reste du repas, ne pouvant s'empêcher de penser à la gentillesse dont il avait fait preuve. Une gentillesse qu'aucun sur cette table ne méritait.

Les invités se levèrent un par un, remerciant Gabriel et Stan pour leur accueil. Dan se glissa parmi eux, il remercia Gabriel avec une poignée de main bien plus longue que la normale, qu'il accentuait avec un regard plein de gratitude.
Dan esquiva Sam avec agilité, dictée par l'adrénaline, il se précipita dehors. Le souffle court et l'esprit en ébullition, il grimpa dans sa voiture. Il inspira profondément et entra une adresse sur le GPS, trois heures de route.

Située à quelques kilomètres de Paris, la maison d'Angelo était une vieille bâtisse en pierre. Son grand-père y vivait seul depuis des années. C'était un lieu de paix et surtout de sécurité pour Dan, un refuge dès son plus jeune âge.

Les souvenirs de son enfance resurgirent tandis qu'il conduisait. Son père était un homme froid qui ne supportait pas la moindre erreur, ni le moindre faux pas.
Il se souvenait encore des hurlements et des regards méprisants. Le plus marquant avait été lié à son orientation sexuelle.

Un après-midi, alors qu'ils regardaient tranquillement la télévision, une scène montrait deux hommes s'embrassant. Dan était captivé, il fixait l'écran sans cligner des yeux, son père avait immédiatement remarqué son intérêt. D'un mouvement brusque, il avait éteint la télévision et s'était tourné vers Dan, le ramenant immédiatement à la réalité.

- Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? Avait-il dit, le visage dur et empreint de mépris.

Dan pris de court n'avait pas su répondre.

- Écoute-moi bien garçon, ce genre de choses est pour les déviants. Si jamais je découvre que tu es comme ça, je te mets à la porte et je fais de ta vie un enfer. Avait-il dit la voix glaciale. Est-ce que c'est clair ?

Dan tremblant de peur avait hoché la tête, ravalant les larmes qui étaient en train de lui monter aux yeux. Mais son père avait insisté :

- Dis-le Dan ! Dis que tu n'es pas comme eux. Criait-il la main menaçant de le frapper.

Dan avait murmuré la voix tremblante :
- Je ne suis pas comme eux Papa. Je te le promets.

En arrivant devant la maison de son grand-père, Dan sentit un poids s'enlever de ses épaules. Il gara la voiture et se dirigea vers la porte. Avant même qu'il ne puisse cogner, Angelo ouvrit la porte.

- Dan, mon magnifique garçon, entre. Dit-il avec un sourire chaleureux et une main caressant son épaule.

Dan entra, ils s'installèrent dans le salon. Les meubles autour de lui n'avaient pas changé, l'odeur était, elle aussi, toujours la même. Dan ferma les yeux quelques instants, arrivant enfin à respirer pleinement.

- Tu as l'air tourmenté mon petit. Dit Angelo brisant le silence. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Dan hocha la tête doucement, les yeux rivés sur la tasse de thé que son grand-père venait de lui servir. Il prit une profonde inspiration avant de sauter :

- Quelqu'un me fait du mal, et ce n'est que le début.

Son grand-père se redressa, attrapant le poignet de Dan.

- Qui ? Pourquoi ? Quelles sont ses raisons ?

- Il s'appelle Sam, c'est un de mes collègues.

Dan leva les yeux vers son grand-père, comme s'il hésitait à lui dire toute la vérité. Mais le regard d'Angelo transpirait de bienveillance.

- Il a découvert ma liaison avec quelqu'un et il me demande de faire tout ce qu'il veut. Sinon il le révélera au monde entier.

Angelo se rapprocha encore un peu plus, comme s'il ne comprenait pas toute l'histoire. Les yeux inspectant le visage de Dan.

- Pourquoi ta liaison est secrète ? Tu n'es pas avec Julie, la grande brune toute fine ?

- On fait un break. J'ai une liaison secrète avec le premier ministre. Dit Dan d'une traite, comme pour se débarrasser d'un fardeau.

Le regard d'Angelo s'illumina, un sourire se dessina sur son visage et il attrapa le visage de son petit fils entre ses deux mains.

- Dan, je me demandais combien de temps ça allait te prendre !

Dan ne comprenait pas, il fronça les sourcils et demanda :
- De quoi tu parles grand-père ?

- Combien de temps encore avant de goûter au bonheur, avant de t'accepter. Il colla son front sur celui de Dan, un rire sincère et mélodieux sortit de sa bouche. Puis une larme glissa le long sa joue, une larme de bonheur.

Dan serra les dents et porta sa main à sa bouche essayant de contrôler ses émotions mais c'était la goutte de trop. Il laissa tomber sa tête sur l'épaule de son grand père, et il éclata en sanglots.
L'étreinte dura quelques secondes voire minutes ressemblant à un moment figé dans le temps. Il se redressa, les larmes coulant encore sur ses joues creusés.

- Je suis fier de toi Dan. Souffla Angelo, ses mains enveloppant celles de son petit fils.

Dan lui sourit l'espace d'un instant avant de repenser à ce qu'il venait de faire.

- Je l'ai repoussé grand-père. Sam menaçait de tout révéler.

- Et il se passerait quoi si tout le monde l'apprenait ?

Dan s'affala dans sa chaise, réfléchissant aux conséquences. Puis il les énuméra à Angelo, commençant par la trahison que Marie ressentirait jusqu'aux problèmes politique que ça causerait.

- Tu as toujours aimé les choses complexes Dan. Rigola Angelo puis il reprit un air sérieux. J'ai confiance en toi, tu trouveras une solution. Mais rappelle toi : dans les jeux du pouvoir, que la vérité soit votre arme la plus affûtée.

Dan prit une gorgée de son thé, les yeux encore humides et gonflés. Il ouvrit les notes sur son téléphone, commençant à énumérer les méthodes pour faire tomber Sam. Puis un message s'afficha :
« Sam : Tu ferais mieux de pas te cacher trop longtemps. Ma patience a des limites. »

Il verrouilla son téléphone, lançant un regard exaspéré à son grand-père qui lui fit une petite blague pour détendre l'atmosphère.

- J'ai toujours ma carabine, c'est peut-être la solution.

Dan sourit et ajouta en se levant :
- Je vais m'en sortir grand-père. Merci infiniment.

Il le serra dans ses bras et tourna les talons en direction de sa chambre. Son grand-père se leva illico, levant la main pour l'interpeller.

- Dan, je ne voulais pas t'en parler mais ton père est de retour en ville. Il marqua une pause, le regard emplit de peur. Fais attention s'il te plaît.

Dan serra les poings, la nouvelle ne l'enchantait pas du tout. Mais ce n'était pas très important pour le moment.

- Je vais faire attention, je te le promets grand-père.

...

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant