P2 - VI.

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Sortir de cet hôpital n'a vraiment pas été une mince affaire, surtout avec ce fichu bandage que Dan porte autour de la tête. On était loin de se fondre dans la masse.

C'est moi qui ai pris le volant, même si Dan m'indiquait la route, alors que je savais parfaitement où se trouvait Matignon. Le savoir à mes côtés me rassurait, mais en même temps, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter. Il me semblait si fragile.

- C'est à droite ! Lance-t-il soudainement, gesticulant comme un fou.
- Tu devrais lui envoyer un message, il va peut-être te répondre à toi, proposai-je en me tournant brièvement vers lui.
- On y est presque, c'est inutile. Autant s'assurer qu'il va bien.
- C'est vrai, dis-je, un sourire naissant sur mes lèvres.
- Non, pas la peine de sourire. Je t'accompagne parce que je m'inquiète pour toi, pas pour lui, réplique-t-il d'une voix froide, mais je peux y percevoir toute l'émotion qu'il tente de dissimuler.
- C'est ça oui, ironisai-je.

Il se tourne vers moi, visiblement agacé, puis reporte son attention sur la route. Je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il n'arrête pas de s'essuyer les mains sur le pantalon qu'on a récupéré à l'hôpital.

- Tu es stressé ? lui demandai-je.
- Non, pourquoi ? C'est juste là ! s'écrie-t-il.

Je freine brusquement, réalisant que je n'avais même pas remarqué Matignon, alors que l'endroit est plutôt tape-à-l'œil. Je me garde plus loin dans la rue, veillant à ce que les sbires de Stan ne nous repèrent pas.

Nous descendons tous les deux de la voiture, nos regards fixés sur le grand portail. Dan se tient droit, les traits tirés par la réflexion.

- C'est quoi le plan ?
- Il n'y a pas de plan, Marie. On entre, on récupère Gabriel et on s'en va.

Je n'ai même pas le temps de lui répondre qu'il a déjà passé le portail. Mon cœur bat à tout rompre alors que je trottine derrière lui, sentant la panique monter à mesure que l'on approche de la porte.

Dan décide de cogner à la porte, histoire d'avoir une approche douce et polie. Mais aucune réponse. Il me lance un regard interrogatif avant de pousser la porte et de pénétrer à l'intérieur.

Il est à peine 17 heures et pourtant, l'intérieur est plongé dans une obscurité oppressante. Tous les volets sont fermés, aucune lumière ne les traverse. L'atmosphère est lourde, et un mauvais pressentiment me serre la gorge.

Mes yeux tentent de percer l'obscurité du hall, mais je ne distingue presque rien. Je reste collée à Dan, refusant de faire l'erreur des personnages stupides dans les films qui se séparent pour mieux se perdre. Pas question de le laisser seul.

Quand nous atteignons le salon, je suis tellement proche de lui que je lui rentre dedans quand il s'arrête brusquement.

- Qu'est-ce-qu'il y a ? demandai-je, en le voyant scruter la pièce, une main levée.
- J'ai un mauvais pressentiment, je...

Il s'interrompt, reniflant l'air, son regard se faisant plus perçant. Je tente de limiter, mais je ne sens rien, comme d'habitude.

- Tu ne sens pas ?
- Je sens rien du tout, Dan. Que dalle.
- Ça sent l'alcool. Suis-moi !

Dan marche comme s'il connaissait parfaitement les lieux. En quelques pas, nous tombons nez à nez sur Gabriel, étendu au sol, inconscient. Mon cœur rate un battement, et j'allume le flash de mon téléphone pour y voir plus clair.

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant