XXIV.

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Gabriel fronça légèrement les sourcils, le regard chargé de confusion tandis que Dan baissa la tête évitant le regard de Gabriel.

Le silence qui suivit était lourd malgré le fait qu'ils se retrouvaient là, seuls dans un salon. Gabriel scrutait le visage de Dan qui ne le regardait même pas.

- Qu'est-ce qu'il se passe Dan ? Chuchota-t-il en se penchant vers la table.

Dan leva les yeux vers Gabriel, il porta ses mains à son visage la jambe tremblante sous la table. Il oscilla entre l'œil gauche et l'œil droit de son amant, sentant son parfum alors qu'il se trouvait à presque deux mètres l'un de l'autre.
L'envie de lui déballer son sac était présente mais les dangers trop conséquents alors il décida de se taire. Il ferma les yeux un instant, les mains toujours enlacées devant sa bouche, il inspira profondément.

- Dan ! Parle moi s'il te plaît. Chuchota Gabriel se sentant impuissant face à la situation.

Dan les yeux toujours clos répondit la voix tremblante :
- On a fait une erreur, il faut qu'on reste chacun de notre côté à présent.

Ses yeux fermés se remplissaient doucement de larmes, mais il les ravala.

- Pourquoi ? Dan, regarde-moi putain. Chuchota Gabriel en haussant le ton.

- Je pourrais te donner un milliard de bonnes raisons Gabriel. Dit-il levant les yeux vers lui, s'efforçant à paraître froid.

Le cœur des deux amants battaient à tout rompre. L'un était complètement perdu et l'autre tentait de le protéger en le repoussant le plus possible.
Dan se leva brusquement faisant tomber son verre au passage. Il s'empressa de le relever ne voulant pas empirer la situation et il épongea avec sa serviette.

- Je suis désolé, vraiment je...

- Dan, respire. Dit Gabriel appuyant sur la main qui tenait le chiffon ne le laissant pas terminer sa phrase.

Dan ferma les yeux instantanément comme si le minuscule contact avait fait disparaître son anxiété grandissante. Gabriel glissa ses doigts dans les siens, le pouce caressant le dos de sa main.

- Viens faire un tour avec moi. Dit Gabriel tentant de comprendre ce qu'il se passe.

- Non, ce n'est pas une bonne idée. Dit Dan le regard à présent rivé sur Gabriel,  faisant monter encore une fois la tension.

Les yeux de Dan oscillaient entre les lèvres de Gabriel et son regard noisette. Oubliant un instant dans quel pétrin il était. Gabriel lâcha la main de Dan, ne sachant quoi faire.

- S'il te plaît. Chuchota Gabriel désespéré.

Avant que Dan ne puisse répondre, Julie arriva dans le salon. Elle se dirigea immédiatement vers Dan et lui attrapa l'avant-bras pour le diriger face à elle.

- Tu m'as manqué. Chuchota-t-elle.

Dan, le tact ayant à présent quitté son corps, répondit l'air exaspéré :

- On s'est pourtant vu deux fois aujourd'hui.

Il tira légèrement son avant bras vers lui pour sortir de son emprise jetant un coup d'œil à Gabriel, heureux qu'il remette Julie à sa place.
Dan esquissa un léger sourire avant d'ajouter :

- Je vous prie de m'excuser, quittant la pièce illico.

- Dan ! C'est quoi ton problème, pourquoi tu m'humilie comme ça ? Dit Julie en le poussant violemment dans le couloir.

Il s'approcha doucement après avoir heurté le mur. L'air à présent énervé et prêt à en découdre, il chuchota près de l'oreille de Julie :

- Écoute Julie tu me rabaisses sans arrêt, depuis des années. Maintenant je te demande une chose ! De l'air. J'ai besoin d'air, est-ce que tu comprends ? Dit-il le cou veineux prêt à exploser face à tout ça.

Sans qu'il ne puisse s'y attendre, elle s'écarta et lui gifla le visage.

- T'es un pauvre type. Dit-elle le regard supérieur, chargé de jugement. T'es pathétique.

- Bah voyons. Dit Dan se redressant le visage marqué par la gifle qu'il venait de prendre.

Il secoua la tête et ria doucement avant de quitter le couloir pour se diriger dans une des salles de bain. Mais quelqu'un toqua à la porte à peine refermée.

- Une minute, j'ai besoin d'une petite minute. Dit-il la voix tremblante et les yeux remplis de larmes de rage.

- Dan c'est Marie. T'es sûr que tout va bien ? Demanda-t-elle soucieuse. Tu n'as rien mangé.

Il inspira profondément pour répondre le plus calmement possible :

- Oui, j'ai sûrement mangé un truc périmé ce midi, ça passe pas.

Marie restait devant la porte, insatisfaite de la réponse qu'il lui avait donné.
Il se passa de l'eau froide sur le visage, la marque rouge avait déjà disparue mais la blessure était quand même là, à l'intérieur.
Il ouvrit la porte en grand.

- Retournons-y ! Dit-il accompagné d'un énorme sourire forcé.

Marie lui sourit en retour, plaçant sa main sur son épaule comme pour le motiver à finir ce dîner.
Une douce musique raisonnait dans le salon accompagnée par les bruits de cuillère des invités.

Il prit place sous le regard insistant de Sam. Il baissa la tête vers son assiette, il serait prêt à donner n'importe quoi pour quitter ce foutu dîner.

Dan se sentait épié par Marie, alors il fit un effort pour manger le dessert. Chaque cuillère avalée étant un supplice, son teint devenait de plus en plus pâle au fur à mesure que le dîner avançait.
Il lançait quelques coups d'œil furtifs en direction de Gabriel, se répétant qu'il fallait absolument qu'il s'en éloigne.

Gabriel apercevant la détresse dans les yeux de Dan inventa une excuse.

- Dan le président vient de m'envoyer un message, il veut recevoir un compte-rendu concernant la partie immigration qu'on a abordé.

Dan leva la tête vers lui, il comprit à son regard que c'était une échappatoire mais il joua quand même, évitant d'éveiller les soupçons :

- Maintenant ? Ça ne peut pas attendre demain ?

- Non. Gabriel fit semblant de regarder son téléphone. « Je veux le recevoir avant minuit » m'a-t-il écrit.

- J'ai l'impression que le devoir vous appelle. Dit Sam effleurant à nouveau la cuisse de Dan, un peu plus haut cette fois-ci.

Puis il ajouta la voix basse, la main glissant vers son entrejambes :
- J'ai quelques points à aborder avec toi, concernant l'immigration, attends moi après le dîner.

- Allons-y ! Dit Dan se levant immédiatement écœuré par le geste de Sam.

...

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant