P2 - VII.

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- Bardel, tu vas où avec mon fiancé ? Je ne répéterai pas une troisième fois.

Sa voix résonne dans l'espace oppressant alors que je vois Marie s'éloigner avec Gabriel appuyé sur ses épaules. Mon cœur se calme à mesure qu'ils disparaissent de ma vue, mais la colère gronde toujours en moi, plus violente que jamais. Gabriel est dans un état pitoyable, ce taré s'est déchaîné sur lui, et malgré tout ce que j'ai pu dire, ça me met hors de moi. Le voir ainsi... ça m'arrache les entrailles.

Je me sens fébrile, chaque mouvement me rappelle la douleur persistante qui pulse dans ma tête, vestige de cette balle qui a failli m'emporter. Mais je refuse de faiblir. Plus rien ne me fait peur. J'ai échappé à la mort, et je n'ai plus rien à perdre.

- Pourquoi tu t'en prends à Gabriel ? La question s'échappe de mes lèvres, glaciale.

- Pourquoi pas ? Répond Stan avec un sourire venimeux. Il me trompe avec toi et je devrais le laisser profiter ?

- Tu l'as volontairement poussé dans mes bras, dis-je d'un ton très calme malgré le tumulte qui gronde en moi.

Stan hoche la tête, un éclat de triomphe dans les yeux.

- C'est vrai... À l'époque où tu as refusé mes avances, j'ai bien vu tes regards pour lui. T'étais amoureux de lui, et tu l'es encore. Alors les élections étaient un bon prétexte. Je savais que tu allais souffrir quand Gabriel t'aurais rejeté comme tu l'as fait avec moi.

- T'es un manipulateur, murmurai-je réalisant qu'il a tout orchestré.

- Oui ! Il glousse, fier de lui. Au final, Gabriel ressent des sentiments pour toi, en tout cas, je crois. Mais tu n'as pas supporté la trahison, hein ?

- C'est bon Stan, j'ai compris. Je serre les poings chaque mot qu'il prononce attisant ma haine.

Mais il ne s'arrête pas là. Comme s'il prenait un malin plaisir à raviver mes blessures, il mime la scène avec une théâtralité odieuse.

- Oh non, Gabriel m'a menti ! Je vais me faire sauter la cervelle. BAM ! Il claque ses mains ensemble, un sourire sadique aux lèvres.

- Tu es vraiment dingue, murmurai-je, la gorge nouée.
- Peut-être bien.

Je fais volte-face, déterminé à quitter cet endroit maudit, mais ses paroles me foudroient sur place.

- Un jour viendra où Gabriel sera seul, dans un bureau, une voiture, les toilettes... Je ne sais pas, n'importe quoi ! Et ce jour-là, je te fais la promesse de lui faire les pires horreurs.

C'en est trop. La rage explose en moi, balayant toute raison. Je me retourne brusquement et fonce sur lui, le saisissant par le col pour le plaquer contre le mur. Mon visage n'est qu'à quelques centimètres du sien, je peux sentir son souffle s'accélérer. Pourtant, cela ne fait qu'élargir son sourire cruel.

- Ne t'amuse pas à le toucher, murmurai-je, la voix tremblante de haine.

- Sinon quoi ? Tu vas me frapper ? Répond-il d'un ton provocateur, savourant visiblement ma fureur.

Je sens une vague de rage m'envahir, plus forte que la douleur qui pulse dans mon crâne, là où la balle m'a traversé. Je frappe Stan en plein ventre avec une violence que je ne pensais plus avoir en moi. Il se plie en deux, un râle s'échappe de ses lèvres. Mais au lieu de me reculer, je me rends compte que mes forces m'abandonnent. Les séquelles de mon coma me rattrapent. Ma vision se brouille un instant, je lutte pour rester debout, mais Stan en profite.

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant