P2 - XIX.

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Soudain, je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne brusquement, prêt à réagir, mais je découvre un sourire familier. C'est Marie.

- Dan ! Lucas !

Elle nous attrape dans une étreinte chaleureuse, ses bras fins mais fermes nous enveloppant avec une tendresse palpable. Une douce odeur de parfum floral se mêle à celle du café qui règne dans la pièce.

- Je suis tellement désolée, je n'ai pas pu vous voir plus tôt. J'étais avec le président toute la journée d'hier.

Je remarque que Lucas se raidi légèrement à mes côtés, mais il garde le silence, observant la scène avec une certaine réserve. Marie se recule, une expression désolée sur son visage.

- On discutait politique, évidemment. Il voulait en savoir plus sur les réelles intentions du RN si on passait au pouvoir. Je ne pouvais pas refuser cette conversation.

- Ce n'est pas grave, Marie, dis-je en essayant de la rassurer, malgré la nervosité qui me serre le ventre. Ton fils a été d'une aide précieuse, il est... vraiment génial.

Je suis sincère. La gêne me prend, mais je me devais de le dire, de le remercier d'une manière ou d'une autre. Lucas, visiblement mal à l'aise pour la première fois, tente de masquer ses émotions avec humour.

- Arrête tes conneries, Dan. C'est toi qui es incroyablement surprenant. Je m'attendais pas à ça, même si ma mère me parle de toi comme du messie jour et nuit, dit-il en remuant ses cheveux bouclés.

- Oh, c'est vrai, je parle beaucoup de toi, Dan.

Marie sourit, mais il y a une tension sous-jacente dans ses yeux. Elle baisse légèrement la voix, scrutant les alentours pour s'assurer que personne n'écoute.

- Écoutez, je viens d'avoir une information cruciale. Stan n'est pas là. Il ne compte pas venir.

Je fronce les sourcils, surpris. Elle est au courant pour Gabriel, pourtant j'étais sûr que Lucas n'avait pas vendu la mèche.

- Comment ça ?

- Apparemment, il a pris Gabriel et l'a emmené dans sa maison de vacances, dit-elle en plongeant une main dans son sac à main et en sortant un petit morceau de papier qu'elle tend à Lucas. Voici l'adresse. C'est dans un coin isolé.

Lucas prend le papier, le consulte brièvement, puis le range dans sa poche. Il hoche la tête, son visage grave.

- Merci, maman.

Marie pose une main réconfortante sur son bras, ses yeux chargés d'inquiétude.

- Faites attention, Lucas. Stan est plus dangereux que jamais, et Gabriel... Elle s'interrompt, mordillant sa lèvre inférieure avant de reprendre. Gabriel pourrait être en très mauvaise posture.

Je sens un frisson glacé parcourir mon échine à ces mots, mais Lucas reste stoïque. Il se tourne vers moi, détermination dans les yeux.

À cet instant, les résultats des élections apparaissent sur tous les écrans. La coalition RN/ENSEMBLE a remporté la victoire. Mon cœur s'emballe alors que je réalise que le moment est enfin arrivé.

- Marie, j'ai besoin que tu prennes la parole et que tu fasses le discours sur le plateau, dis-je, le stress perceptible dans ma voix.

Marie, malgré son enthousiasme palpable, tente de se contenir. Elle hoche la tête, un sourire qui trahit une joie difficilement contenue.

- Je vais m'en occuper, Dan. Félicitations, tu pourras les transmettre à Gabriel une fois que vous l'aurez récupéré. Vous avez bien travaillé.

Marie finit par faire un clin d'œil, essayant de transmettre son optimisme et sa confiance malgré la situation tendue. Lucas se tourne vers moi, la lueur d'urgence dans les yeux.

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant