P3 - IV.

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Une fois dans la boîte, l'ambiance change rapidement. La musique bat son plein, et Lucas, fidèle à lui-même, nous entraîne immédiatement vers le bar.

- À nous trois, et à cette soirée ! crie-t-il en levant son verre avant de le boire cul sec.

Je m'apprête à faire de même, mais Gabriel m'attire soudainement vers lui et dépose un baiser rapide sur mes lèvres.

- À nous, surtout, murmure-t-il à mon oreille, suffisamment fort pour que Lucas l'entende.

Un bref sourire apparaît sur le visage de Lucas, mais il s'efface presque aussi vite qu'il est venu. Il termine son verre et s'éloigne rapidement pour en chercher un autre. Je le regarde faire, un peu inquiet, mais Gabriel me tire doucement sur la piste de danse.

- Laisse-le, me dit-il doucement en glissant ses mains sur mes hanches. Ce soir, c'est notre soirée. Il s'en remettra.

Je me laisse entraîner. La musique, les lumières, tout m'emporte, et Gabriel et moi nous rapprochons naturellement. Nos corps bougent ensemble, la chaleur monte, et je perds peu à peu la conscience de tout ce qui se passe autour. Il m'embrasse à nouveau, cette fois plus intensément, et tout disparaît sauf lui.

Mais lorsque je rouvre les yeux, je vois Lucas, debout près du bar, fixant la scène. Son visage se ferme, et avant que je puisse réagir, il se détourne brusquement. Je le vois s'éloigner, déjà un autre verre en main.

Je ressens une pointe d'inquiétude.

- Il va bien, tu penses ? je demande à Gabriel en regardant Lucas disparaître dans la foule.

- T'inquiète pas pour lui, me dit-il avec un sourire. Il a toujours été étrange, non ?

Je hoche la tête, mais quelque chose ne me semble pas normal. Je me détache doucement de Gabriel.

- Je vais juste aller vérifier, d'accord ?

Gabriel soupire mais acquiesce, comprenant probablement que je ne vais pas lâcher l'affaire tant que je ne serai pas rassuré. Je traverse la piste, à la recherche de Lucas, et je le retrouve rapidement, mais la scène me glace.

Lucas est penché sur le comptoir, à peine capable de se tenir debout. Un homme se tient près de lui, bien trop près, parlant doucement dans son oreille. Lucas semble à moitié conscient, ses gestes désordonnés, presque absents. Ça ne lui ressemble pas du tout.

- Lucas ! m'écrie-je en m'approchant, mais il ne réagit pas.

L'homme à ses côtés me lance un regard, un sourire sinistre étirant ses lèvres.

- T'inquiète, je m'occupe de lui, dit-il d'une voix suave en essayant de le tirer vers la sortie. Je ne vais pas laisser un dieu pareil seul...

Quelque chose en moi explose. Je n'ai pas besoin de réfléchir. Mon poing se serre, et avant que je ne réalise ce que je fais, je l'attrape par le col de sa chemise.

- Il n'est pas seul, alors éloigne-toi, grogné-je, ma voix basse et menaçante.

L'homme tente de se dégager, mais je ne lui laisse pas le temps et l'envoie valser à quelques mètres. Lucas vacille à ce moment-là, et je me précipite pour le rattraper avant qu'il ne tombe. Son corps est lourd, mou, presque sans vie contre moi.

- Lucas, Lucas, eh ! dis-je en tapotant doucement son visage pour le ramener parmi nous.

- Hmm, murmure-t-il, ses yeux s'ouvrant à peine.

- Tu t'es drogué ou quoi ? demandé-je perplexe, son état n'est sûrement pas dû à l'alcool.

Il ne me répond pas, sa main tentant d'attraper mon avant-bras avant de se relâcher complètement. Gabriel arrive à ce moment-là, attrapant un de ses bras pour le glisser par-dessus ses épaules.

- On sort d'ici, dis-je en indiquant la sortie d'un signe de tête. Il a été drogué, murmuré-je en tentant de garder mon calme malgré la colère qui monte.

Gabriel, visiblement choqué, ne discute pas. Nous quittons la boîte précipitamment, Lucas à moitié conscient entre nous deux. Une fois dehors, je prends les clés de sa voiture et m'installe au volant. Gabriel monte à l'arrière, laissant Lucas s'écrouler sur le siège passager.

- Fais attention à mon bébé, marmonne Lucas, un sourire faible aux lèvres.

- T'inquiète pas, je gère.

Le trajet jusqu'à la maison de Marie se fait dans un silence tendu. Lucas murmure des choses incompréhensibles, parfois riant, parfois pleurant. Gabriel, lui, se referme de plus en plus, et je sens la tension grandir.

Quand nous arrivons enfin, Gabriel sort de la voiture, visiblement irrité.

- Je monte, lâche-t-il sèchement. Je te laisse t'occuper de lui.

Je me sens coupable, mais je ne peux pas abandonner Lucas. Cependant, je ne veux pas non plus laisser Gabriel partir ainsi. Je décide de le rattraper.

- Eh, Gabriel, attends une minute, dis-je en trottinant vers lui.

Gabriel se retourne, la jalousie visible dans ses yeux. Je glisse mes mains sur sa mâchoire, qui devient de plus en plus familière, le forçant à me regarder.

- Tu n'as aucune raison de t'inquiéter, aucune, dis-je doucement. Repose-toi. Je te rejoins dès que je peux.

- D'accord, murmure-t-il avant d'attraper mon col de chemise pour me tirer dans un baiser.

Je souris malgré tout. Une fois qu'il s'éloigne, je retourne vers Lucas, toujours affalé sur le siège passager.

- À nous deux, dis-je en l'aidant à sortir.

Il marmonne encore des choses, s'accrochant à moi tandis que je le traîne hors de la voiture et à l'intérieur de la maison. Ses gestes sont maladroits, ses mots confus, mais il s'accroche à moi avec une intensité qui me déstabilise.

Je le pose finalement sur le canapé, son corps lourd s'affaissant immédiatement. Il murmure encore des choses que je ne comprends pas, avant de finalement fermer les yeux. Je m'adosse contre le canapé, le regard fixé sur lui. La soirée avait commencé avec une note joyeuse entre nous trois, mais tout semble maintenant plus compliqué.

- Pourquoi tu t'occupes de moi comme ça ? murmure Lucas, sa voix faible mais chargée d'émotion.

Je me tourne vers lui, surpris qu'il soit encore capable de parler.

...

PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant