Je sens mon cœur s'emballer, l'espoir renaître. Mais quelque chose dans son regard me fait comprendre que tout n'est pas encore résolu.
Mon cœur s'emballe encore plus quand je comprends qu'il n'a aucune envie de me voir, en fait, il me dévisage. Son regard est dur et sa froideur me mets mal à l'aise. Je me sens honteux et tellement coupable, je pourrais en vomir là tout de suite.
- J'aimerais que tu partes, me lâche-t-il froidement.
J'avoue que ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. Mais franchement, qu'est-ce que j'espérais ? Je me sens stupide d'avoir pensé qu'il allait m'accueillir à bras ouverts alors que la dernière chose qu'il a entendue c'est « Il m'a dit qu'il m'aimait ! Je pense qu'on peut arrêter là ».
Mais je reste là, immobile, à le regarder droit dans les yeux. Ses mots me font mal et j'ignore pourquoi mais je n'arrive pas à bouger un seul orteil. Mon cœur bat tellement fort que je pourrais crier à la crise cardiaque.
- Tu devrais t'en aller, je vais régler ça, dit Marie.
Alors cette fois-ci, je l'écoute, à contrecœur. Je prends une grande inspiration sans quitter les yeux de Dan et je tourne les talons. Mes mains tremblent et la honte me submerge.
Je marche doucement dans le couloir, les lumières m'agressent le visage, j'ai envie de rentrer et m'enfoncer dans mon lit... pour ne plus jamais en sortir. Je sens la fatigue s'abattre sur moi. Je décide de m'asseoir quelques minutes, histoire de reprendre un peu mes esprits.
J'esquive Stan depuis des jours. Mais il va bien falloir que je rentre à la maison, et je sais ce qui m'attend, ça ne va pas être joli. Je ne sais pas pourquoi, sûrement la tristesse qui s'empare de moi et me fait me sentir comme un dépressif mais... je suis tellement triste et fatigué que ça m'est égal de rentrer pour me faire tabasser.
Tout ce que je veux, c'est Dan. Et lui, il ne veut pas de moi.
- Stan ? criai-je en poussant la porte d'entrée.
Ça ne m'étonnerait pas qu'il se trouve là, au bon milieu du salon, dans le noir. Je m'approche doucement, mon cœur bat la chamade. Notre mariage est pour bientôt, et il me fait toujours aussi peur.
- Tu te pointes ici, après presque dix jours, en criant mon prénom l'air de rien ? Tu te fiches de moi Gaby.
Sa voix froide me fait l'effet d'un glaçon qu'on glisse dans le dos. Mon corps entier se crispe. Comme je l'avais prédit, et comme beaucoup de psychopathes, il se trouve là dans le noir, au milieu du salon.
- Je ne pouvais pas le laisser, c'est de notre faute.
J'essaie de garder la face mais mon corps tremble et mon souffle est saccadé, il me fait tellement peur.
- Pourtant tu le fais, là tout de suite.
- Il s'est réveillé, alors je suis rentré.
- Bien sûr. Et maintenant ?
- Et maintenant quoi ?Je profite de mes derniers instants, je sais exactement ce qu'il va se passer. Dans quelques minutes je serai par terre, presque inconscient.
- Tu comptes faire quoi pour te faire pardonner ?
- Rien du tout. Lâche-moi Stan.Putain, mais qu'est-ce qui me prend. Je me dirige vers la porte pour monter à l'étage mais il me rattrape aussitôt, sa main me serre l'avant-bras. Je le regarde droit dans les yeux, cette fois-ci je me démonte pas.
- Tu comptes partir où comme ça ? dit-il d'une voix froide qui me fait flipper.
- Je vais prendre une douche. Tu ferais mieux de me lâcher.
Plus je parle, plus je me dis que je perds la raison. Il déteste quand je lui tiens tête, ça n'arrive pas souvent.
Je me retourne et arrache mon bras de son emprise. Mais malheureusement pour moi, ou heureusement ça me permettra d'oublier le regard de Dan, il m'attrape par les cheveux et me tire à l'intérieur du salon avant de me balancer par terre.
Je tombe lourdement sur le sol. La douleur irradie dans mon dos. Je tente de me relever, mais il me donne un coup de pied dans les côtes, me coupant le souffle. Je roule sur le côté, essayant de protéger ma tête avec mes bras. Ses coups pleuvent, précis et brutaux. Il me frappe au visage, me fait saigner de la lèvre inférieure. La douleur est insoutenable, mais je ne veux pas lui donner la satisfaction de me voir pleurer, ou pire, de le supplier d'arrêter.
- T'avais qu'à pas me provoquer, hurle-t-il, sa voix résonnant dans la pièce sombre.
Je me recroqueville sur moi-même, chaque coup résonnant dans mon crâne comme un tambour. La pièce tourne, j'essaie de ramper vers la porte, mais il m'attrape par la cheville et me tire en arrière.
- Où tu crois aller comme ça ?
Il me soulève par le col de ma chemise, me jetant contre le mur. La pièce vacille, mon esprit lutte pour rester conscient. Mes jambes ne me portent plus, je glisse au sol, le regard brouillé.
- Tu crois que tu peux me parler comme ça et t'en sortir ? crie-t-il.
Je ferme les yeux, attendant la proche vague de coups. J'entends son souffle saccadé, sa colère est palpable. Chaque seconde s'étire, l'angoisse me paralyse. Soudain, un coup particulièrement violent à la tempe me plonge dans l'obscurité totale.
Je reprends conscience avec une douleur lancinante à la tête et un goût de sang dans la bouche. Chaque mouvement me coûte, mon corps proteste à chaque tentative de déplacement.
Je me sens stupide d'avoir cru que les coups pourraient anesthésier la douleur dans mon cœur. Maintenant, j'ai mal partout.
J'ouvre les yeux et je réalise que je suis allongé sur le sol du salon, les lumières tamisées projetant des ombres sinistres sur les murs. Je me redresse lentement, mes membres engourdis par les coups. En me regardant dans le miroir du hall, je vois l'étendue des dégâts. Mon visage est tuméfié, un énorme bleu se dessine sous mon œil gauche. Stan m'a frappé au visage, chose qu'il n'avait jamais faite auparavant.
Je traîne mes pas jusqu'à la cuisine et attrape une bière dans le réfrigérateur. J'essaie d'ignorer le reflet de mon visage meurtri dans la vitre du four. Le déclic de l'ouverture de la canette résonne dans le silence oppressant de la maison.
Mon téléphone vibre dans ma poche, me rappelant à la réalité. Je l'extrais avec difficulté et vois un message de Marie :
Je vais arranger les choses, ne vous inquiétez pas. Je lui parlerai.
Je pousse un soupir de soulagement. Peut-être que tout n'est pas encore perdu.
Pas de nouvelles. Je commence à m'inquiéter, tout va bien ?
Je regarde le message sans répondre. Qu'est-ce que je pourrais bien dire ? Je prends une longue gorgée de bière, espérant que l'alcool atténuera la douleur. Je me laisse glisser sur le sol de la cuisine, la bière à la main, et je bois lentement, essayant de noyer mes pensées.
Les heures passent, et les messages de Marie continuent d'affluer, tous ignorés. Je ne veux plus penser à rien, juste m'enfoncer dans cet état d'engourdissement où plus rien ne compte.
Je ferme les yeux, espérant que dans cette brume d'alcool, je pourrai oublier, ne serait-ce que pour un instant, la violence de Stan et le rejet de Dan.
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PRÊTS À TOUT [ ATTAL X BARDELLA ]
FanfictionFanFiction : Bardella x Attal Dans le tourbillon politique, Dan est prêt à tout pour gravir les échelons du pouvoir. Son plan ? Séduire Gabriel, le premier ministre, pour influencer ses décisions. Mais alors que ses sentiments pour Gabriel s'intensi...