SPY AGENCY [TERMINÉ]

👥️ 10

Le soleil du mois de juillet donnait soif à Paméla qui arpentait les allés des magasins, accompagnée par Julie. Cassian et Pierre étaient plus loin derrière elles, discutant certainement de truc d’homme.

—    Je connais une superbe boutique qui vend de superbe robe pour l’été, annonça Julie. Est-ce que ça te tente ?

Pam acquiesça, suivant Julie jusqu’à la boutique. Elles entrèrent et l’odeur du neuf prit le nez de la jeune rousse.

—    Dit moi Paméla, est-ce que je peux te poser une question ?

—    Bien sûr, dis-moi tout.

Julie était embarrassée à l’idée de la questionner et Pam se demandait bien pourquoi. Certes, elles étaient de parfaites inconnues mais elles s’entendaient plutôt bien.

—    Est-ce que tu as remarquée des différences depuis votre mariage ?

—    Des différences à propos de quoi ?

Julie se rapprocha d’elle pour que personne n’entende ce qu’elle avait à dire. Ses joues se mirent à rougir et elle chuchota discrètement :

—    Au niveau de vos rapports.

Pam écarquilla les yeux. Elle avait complètement oublié qu’elle était censée être mariée à Cassian. L’idée de les voir tous les deux en train de coucher ensemble la répugnait mais elle fit mine de rien devant Julie.

—    Non, pas vraiment, répliqua-t-elle simplement. Pourquoi ?

—    Eh bien, c’est vraiment très embarrassant d’en parler mais j’ai l’impression que Pierre a changé. Il n’est plus comme avant depuis que nous nous sommes mariés.

La rousse fronça les sourcils, ils venaient de se marier, pourquoi agirait-il bizarrement ?

—    C’est-à-dire ?

—    Il est…différent depuis notre mariage. Je sais que ça ne fait que quelques jours que nous sommes mariés mais j’ai l’impression qu’il n’est plus le même.

Paméla tentait de se sentir concernée par sa situation tout en se tenant éloignée de tout sentiment d’empathie. Dans quelques jours – elle l’espérait – son mari allait avoir de gros ennuis.

—    Peut-être a-t-il une maitresse ?

La suggestion de Pam fit pâlir Julie. Elle se rendit compte de ce qu’elle venait de dire et tenta de se rattraper.

—    Enfin, seul un pauvre type serait capable de te tromper.

Les deux jeunes femmes continuèrent à discuter, mettant de côté la possible infidélité du mari de la blonde.

Elles firent trois fois l’aller-retour dans le magasin, cherchant des vêtements d’été qui soit sexy tout en restant élégant.

Pierre et Cassian arrivèrent derrières elles. Pam remarqua que son acolyte avait l’air ennuyait par tout ce que son compagnon lui racontait. Elle sourit diaboliquement.

—    Cassian, que penses-tu de cette robe pour Paméla ? Ne serait-elle pas incroyablement charmante dedans ?

Julie lui montra une robe arrivant au-dessus des genoux, une fente sur le côté. Le haut de la robe noire avait des manches en dentelle avec des nœuds de papillons discret sur les manches et le col.

—    Je suis sûr que ça lui ira comme un gant, répondit Cassian.

Paméla fut surprise de voir un tel jeu d’acteur. Si elle ne connaissait pas son côté arrogant et effronté, elle aurait pu croire à une once de sincérité. Néanmoins, l’idée de porter cette robe ne la réjouissait pas.

Après cela, elles passèrent leur temps à faire les boutiques, cramant l’argent de leurs compagnons. Paméla se faisait un plaisir d’acheter ces vêtements sous les yeux de Cassian qui n’avait pas l’air intéressé par ce que lui racontait Pierre.

—    Regard ce magnifique polo vert ! s’exclama Paméla. Il est de la même couleur que ton œil droit.

Il sourit faussement, comme s’il était touché par son attention. Elle devait se l’avouer, il jouait très bien le rôle du parfait mari.

—    Comme vous êtes mignons, commenta Julie.

A midi, ils s’arrêtèrent manger dans un restaurant. Une sentence de plus pour Cassian qui dû supporter des anecdotes de pêche que lui racontait Pierre.

La rousse était ravie de voir qu’elle s’entendait si bien avec Julie alors que lui, se coltinait un gars ringard et ennuyeux.

A la fin de la journée, Pam avait mal aux jambes et aux pieds. Son mentor déposa tous leurs nouveaux vêtements dans un pressing accompagné par Pierre et ses interminables histoires à dormir debout.

Elle remonta dans la chambre, disant aurevoir à Julie. Les deux jeunes femmes se quittèrent et lorsque Pam referma la porte derrière elle, elle soupira.

Automatiquement, son corps la mena vers le lit sur lequel elle se laissa tomber, appréciant la douceur du matelas. Elle inspira un bon coup avant de se redresser.

Les draps avaient son odeur. Elle grimaça de dégout, s’empressant de se lever. Ce soir, elle devra dormir avec lui et elle n’était pas prête pour ça. Si la réceptionniste avait été compréhensive hier soir, elle le serait sans doute moins aujourd’hui.

Je refuse de dormir avec un type aussi odieux que lui, pensa-t-elle en se creusant la tête. Il lui fallait un plan pour le dégager et vite. Rien que de l’imaginer avec elle lui donnait la nausée.