SPY AGENCY [TERMINÉ]

👥️ 58

—    Joli collier, dit la binoclarde en fixant le cou à Cassian. Tu aimes les papillons ?

Le brun hocha la tête avant de jeter un regard en coin à la rousse. Elle se sentie rougir, sans même vraiment comprendre pourquoi.

—    Pourquoi ?

Pam serra les poings en voyant Sonia se rapprocher petit à petit de lui. Cependant, Cassian ne semblait pas du tout réceptif et la réponse qu’il donna à la brune le lui confirma.

—    Parce que ce sont les insectes préférés d’une personne que j’affectionne particulièrement.

Sonia gloussa avant de répondre, se rapprochant davantage de Cassian :

—    C’est étrange, je n’aime pas les papillons.

Quelle audace ! pensa Paméla en la fusillant du regard.

—    Bah normal puisque ce n’est pas toi.

La froideur dans la voix de Cassian fit pouffer Pam, qui dissimula son sourire en buvant une gorgée de son verre de vin.

En revanche, ça n’avait pas l’air de plaire à Sonia, qui grimaça en se reculant légèrement.

Durant toute la soirée, Pam dû supporter le flirt à sens unique de Sonia – qui mettait mal à l’aise tout le monde autour de la table – mais aussi les approches discrètes de Noah.

—    Et si on commandait quelque chose ? proposa Noah en prenant son téléphone. Qu’est-ce que vous voulez manger ?

La rousse croisa le regard de Cassian. Il secoua la tête discrètement et elle respira profondément, le cœur battant dans sa poitrine comme s’il voulait en sortir.

—    Je ne pense pas qu’on va rester, admit-elle en se levant. Loin de moi l’envie de passer une minute de plus assisse en face d’une salope comme elle.

Elle désigna Sonia du regard et Noah fronça les sourcils d’incompréhension, l’interrogeant du regard.

—    Paméla, pourquoi tu insultes ma sœur ?

—    Ne fais pas comme si tu ne savais rien, cracha Cassian en se levant d’un bond.

La chaise sur laquelle il était assis se reversa au sol dans un bruit sourd. Sa mâchoire était contractée et ses poings tellement serrés que leurs jointures étaient blanches.

Il était en colère, sans doute même plus que Pam elle-même.

—    Comment est-ce que vous pouvez vous regarder dans la glace ? s’indigna-t-il en les fixant avec dégout et mépris. Et agir comme si de rien n’était ?

Sonia rit jaune, baissant les yeux vers le sol avant de se lever à son tour. Noah suivit sa sœur, la mâchoire crispée.

—    Je ne vois même pas pourquoi tu dramatises ça, soupira Sonia. Elle n’en n’est pas morte !

—    Pas mort ? s’écria Pam, ahurie. Il fallait que je sois morte pour que ça soit considéré comme grave ?

—    Tu aurais dû être morte, tu peux remercier Mathilde de n’être jamais allée plus loin.

Son sang ne fit qu’un tour dans ses veines et comme réponse, elle cracha sur Sonia. Elle fit un mouvement de recul, poussant un cri d’effrois comme si elle venait d’être touchée par une goutte d’acide.

—    Espèce de salope ! grogna-t-elle.

Elle se jeta sur elle mais Cassian l’attrapa, la jetant au sol violemment. Noah, qui avait été silencieux jusqu’à présent, envoya son poing dans le visage du brun. Il tituba avant de se reprendre, l’attrapant par le col de sa chemise avant de de lui mettre un coup de tête dans le nez.

Noah se plia de douleur, du sang coulant de son nez qui devait sans doute être cassé.

—    Pourquoi est-ce que vous avez fait ça ? résonna la voix du brun.

Sonia se releva, se tenant au mur de la cuisine.

—    Et pourquoi pas ? Tu avais toutes les filles à tes pieds et tu as préféré aller vers une fille attardé mentale qui se taillait les cuisses pour avoir de l’attention ! Alors que j’étais juste à côté !

—    Mais tu as vraiment un problème toi, intervint Paméla. Va te faire soigner et change de combat.

A son grand étonnement, elle se trouvait plutôt calme. Elle avait imaginé sa retrouvaille avec Sonia beaucoup plus violent que ça. A croire que Cassian en avait plus sur le cœur qu’elle.

—    On perd notre temps avec eux, gronda la voix grave de Cassian. Ils forment un bon duo d’enfoirés.

Pam les regarda, observant attentivement les deux personnages qu’elle avait sous les yeux. Maintenant qu’elle revoyait son ancienne meilleure amie – traitresse – elle se dit que, finalement, elle avait bien réussi sa vie.

Sonia était devenue une simple secrétaire, travaillant pour un salaire misérable et courant après un homme qui n’en n’avait que faire d’elle. De plus, son physique s’était détérioré.

Finalement, elle n’avait rien à lui envier et se dit qu’enfaite le karma pouvait bel et bien exister. Elle sourit en se disant ça car même si elle avait souffert et qu’elle en souffrait encore aujourd’hui, la voir dans un état pareil lui remonta le moral.

—    Je pense qu’on devrait y aller, ajouta-t-elle. Nous n’avions rien à voir avec ce genre de personne.

—    Ce genre de personne ? rit Noah en se relevant. Parce que tu crois que Cassian est mieux ? Il veut juste te baiser, c’est ce qu’il a toujours voulu faire. Déjà au lycée, il ne pensait qu’à ça mais tu verras, une fois qu’il te serra passer dessus, il ne voudra plus rien savoir de toi !

—    Bien sûr que je suis mieux que toi. Moi au moins, je n’ai jamais pris une lettre d’amour pour la montrer à tout un lycée, ce qui causera le harcèlement d’une fille innocente. Le pire, c’est que tu as incité ta sœur à continuer ses agissements.

Fils de pute, pensa-t-elle avant de prendre Cassian par la main et de l’emmener jusqu’à la sortie. Tout avait été dit et elle ne comptait pas leur accorder plus de temps.

Ils sortirent, s’éloignant de cette maison et se dirigeant vers la voiture à Pam. A sa plus grande surprise, elle n’avait pas beaucoup parlé. Sans doute parce qu’elle avait été prise au dépourvue.

Arrivés devant sa voiture, ils s’arrêtèrent, un silence agréable s’installant entre eux alors que leurs regards s’accrochaient.

—    Comment est-ce que tu te sens ? lui demanda Cassian en caressant ses joues.

—    Ça pourrait aller mieux comme ça pourrait aller pire.

Il lui sourit avant de reculer pour sortir sa cigarette électronique. Il prit quelques taffes, sans doute pour détendre ses nerfs. Il s’appuya sur le capot de la voiture de Pam, silencieux. Cette dernière se posa à côté de lui, posant sa tête sur son épaule en fixant le ciel étoilé.

—    La lune est belle ce soir, avoua Pam en fixant le grand rond brillant dans le ciel noir.

—    Elle l’a toujours été, rétorqua-t-il en soufflant la fumée.

Pam fronça les sourcils en relevant la tête vers lui.

—    Qu’est-ce que ça veut-

Sa phrase fut interrompue par les lèvres du brun qui se pressèrent contre les siennes.

—    Viens chez moi, lui proposa-t-il.