SPY AGENCY [TERMINÉ]

👥️ 12

—    Je prend le lit, tu peux aller disons…mmh, soit sur le balcon, soit dans la baignoire.

Cassian croisa les bras devant Paméla qui arborait un sourire diabolique.

—    Tu rêves. Je dors dans le lit, si ça ne te plait pas, tu n’as qu’à aller toquer chez ta nouvelle meilleure amie.

Il ne fallait pas lui dire deux fois. Elle tourna les talons, l’insultant discrètement avant de quitter la chambre pour rejoindre celle de Julie et Pierre.

Lorsqu’elle toqua, la blonde lui ouvrit. Elle fut dans un premier temps étonnait de la voir là puis lui sourit gentiment.

—    Paméla, que me vaut l’honneur de ta visite ?

La rousse baissa les yeux vers le sol, prenant son air le plus dépité avant de lui avouer à voix basse qu’elle venait de se disputer avec son « mari ».

—    Ma pauvre, vient, entre.

Paméla entra dans la pièce qui était semblable à sa chambre et fronça les sourcils en constatant qu’il n’y avait que Julie.

—    Pierre n’est pas là ? demanda-t-elle en s’installant sur le sofa en velours.

Julie secoua la tête, s’asseyant à côté d’elle. Elle sentait qu’être venue ici avait été une bonne chose car elle allait pouvoir se rapprocher encore plus d’elle et donc, finir plus rapidement sa mission.

—    Pierre est parti depuis un moment. Il fait souvent ça depuis quelques temps et je commence sérieusement à m’inquiéter.

La blonde tritura ses doigts, la mâchoire crispait. Paméla inspira profondément pour mieux jouer le rôle de la meilleure amie.

—    Tu ferais mieux de le confronter. Plus vite tu seras la vérité, plus vite tu pourras passer à autre chose.

Si Julie le confronter – idéalement ce soir – elle savait qu’elle aurait des chances de soutirer des informations à Pierre.

—    Tu as raison, je vais le faire.

—    Dans ce cas, je vais te laisser te préparer.

Pam se leva puis quitta la chambre. Si Pierre et elle se disputaient ce soir, dans la logique, il irait se réconforter au bar mais avant de s’y rendre, Paméla devait d’abord chercher de quoi enregistrer discrètement pour avoir une preuve de ses aveux morbides.

—    Tu n’as pas réussis à trouver quelqu’un pour te prendre ? se moqua Cassian lorsqu’il la vit entrer.

—    Désolé de te décevoir mais je ne reste pas ici, Bush.

Elle prit un micro dans l’un des sacs que son mentor avait ramené avant de l’activé et de le glisser dans la poche de sa chemise.

—    Où tu vas ?

Le brun se leva aussitôt, s’avançant vers elle.

—    Tu as une piste ?

—    Exact. Je pense que je peux obtenir ses aveux ce soir. J’en ai marre d’être ici avec toi, je veux rentrer.

Il fouilla dans le sac avant d’en sortir deux oreillettes. Elle en prit une de sorte à pouvoir communiquer avec lui.

—    Je vais m’installer au bar, j’espère qu’il y sera.

—    On reste en contact, au moindre doute tu m’appelles.

Elle acquiesça même si elle ne comptait pas remettre sa vie entre les mains dégoutantes de ce type.

Elle prit le chemin en direction du bar, s’installant au comptoir avant de commander un mojito. Elle but plusieurs gorgée en appréciant le calme qu’il y avait et en fixant les voitures par la fenêtre.

—    Tu peux boire sans faire de bruit ? grommela le brun à travers l’oreillette.

—    Arrête de parler pour rien sinon je l’éteint, rétorqua-t-elle en chuchotant.

Elle l’entendit soupirer, continuant à boire sa boisson tout en jouant avec la fausse bague qu’elle avait à l’annulaire gauche.

—    Je crois que je les entend, annonça son mentor.

Elle ne répondit pas, attendant la suite.

—    Ils sont en train de se disputer, expliqua-t-il. Dis donc, elle gueule sacrément fort. J’imagine même pas au pieux.

—    Ce genre de commentaire, tu peux te les garder, grimaça-t-elle.

Elle eut le temps de siroter son mojito tranquillement, d’en commander un autre avant que Cassian ne parle à nouveau. Mon Dieu ce qu’elle détesterait l’avoir tout le temps dans sa tête.

—    J’ai entendu une porte claquer, il est en train de descendre.

—    Reçu cinq sur cinq.

Pierre ne tarda pas à s’installer au bar, laissant deux tabourets de libre entre lui et Pam cependant, ce n’était pas deux tabourets qui allaient l’empêcher de mener à bien sa mission.

Pendant quelques instants, elle fit mine de ne pas l’avoir remarquée. Ce fut lui qui engagea la conversation.

—    Oh, bonsoir Paméla.

Elle lui répondit en souriant faussement, jouant avec une mèche de cheveux.

—    Oh Pierre ! Comment vas-tu ?

Sans qu’elle ne lui demande quoi que ce soit, il abandonna sa place pour enlever la distance qui les séparée.

—    J’essai d’aller bien, ce n’est pas facile ces derniers temps avec Julie.

—    Ah bon ? s’étonna-t-elle faussement. Pourquoi ?

—    Elle est très…colérique. Depuis que nous sommes mariés, elle ne cesse d’avoir des demandes de plus en plus extravagantes.

Pam hocha la tête pour lui montrait qu’elle l’écoutait.

—    Ca put l’entourloupe, commenta Cassian.

Ferme là, pensa-t-elle en essayant de se concentrer. Elle ne supportait plus d’entendre sa voix rauque, elle avait la sensation qu’il était toujours là et ça ne lui plaisait absolument pas. Plus elle était loin de lui et plus elle se portait à merveille, le mois qu’elle avait passée avec Orlane était une preuve suffisante de sa haine envers son mentor.

—    Et toi, qu’est-ce qui t’amène ici ?

Elle esquissa un sourire espiègle, n’allant certainement pas rater une occasion de ridiculiser le brun qui attendait patiemment dans leur chambre.

—    Cassian est quelque peu…incompétent en matière de sexe. C’est très frustrant.

Pierre pouffa tandis que Cassian soupira.

—    Ca se voit que je ne t’ai jamais baisé, Muse.

Elle se retint de grimacer, voulant garder la face devant Pierre qui semblait être tombé dans son piège.

—    C’est vraiment très triste ça. Si tu en as envie, nous pourrions arranger les choses ailleurs.

Elle but son verre cul sec, hochant la tête. Lorsqu’elle se leva, il enroula son bras autour de sa taille pour la serrer contre lui.

—    Tu es une vraie fille facile, se moqua Cassian à travers l’oreillette. S’il fait un geste déplacé, je débarque.

Pam fut surprise par son soudain changement d’humeur. L’espace de quelques instants, elle pensait qu’il était jaloux et ça lui fit plaisir d’avoir une emprise sur lui puis elle se rappela qu’il n’en n’avait rien à faire d’elle.