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Pam se réveilla dans les bras musclés d’un brun. Elle sourit lorsqu’elle ouvrit les yeux et le vit, endormi, l’air paisible sur son visage d’habitude si impassible.

Elle resta à le contempler pendant des minutes avant qu’elle ne voie le coin de ses lèvres s’incurver. Il l’attira soudainement vers lui, lui arrachant un hoqueté inattendu.

—    Tu regardes souvent les gens en train de dormir ? ria-t-il en repoussant ses cheveux roux qui lui tombaient dans le visage.

—    Seulement quand ils sont beaux.

Leurs corps nus l’un contre l’autre, Paméla ne pouvait s’empêcher de repenser à la nuit qu’ils avaient passés ensemble.

Cassian déposa un baiser sur son front avant de se lever. Quelques secondes plus tard, Pam entendue l’eau couler dans la salle de bain et son téléphone vibra indiquant qu’elle venait de recevoir un message.

« Tu viens ? »

Elle sourit en lisant le message que Cassian venait de lui envoyer et entreprit de se lever avant de voir qu’elle avait reçu un message hier soir mais cette fois-ci de Noah.

« Tu es partie vite ce soir. Est-ce que tu veux qu’on remette ça à demain soir ? J’aimerais te présenter ma sœur. »

Un soupir lui échappa et, sans répondre au message de Noah, elle se leva et se dirigea vers la salle de bain. En entrant dans la pièce, elle sourit au brun qui passait une main dans ses cheveux mouillés.

—    Viens, dit-il en lui tendant la main.

Elle la prit mais son regard fut attiré par quelque chose. Ou plutôt quelqu’un. Elle-même. Elle croisa son reflet dans le miroir et la voir nue lui fit perdre tout confiance en elle. Elle se sentie soudainement mal à l’aise, serrant les cuisses pour ne pas laisser voir ses cicatrices.

C’était stupide, surtout après avoir passé une nuit entière avec lui où il avait pris soin d’explorer toutes les parties de son corps. Sauf ses cuisses. Elle se souvenait bien de la consigne qu’elle lui avait dit lors de leur mission avec André.

Il avait interdiction de toucher ses cuisses. Cet endroit si sensible et si intime de son corps, celui où elle avait décidé de graver à jamais toute sa tristesse et sa solitude. Son chagrin d’amour et les moqueries.

Ses yeux se fermèrent alors que l’eau chaude roulait sur sa peau et elle sentie son cœur se comprimer dans sa cage thoracique.

—    Muse ?

Cassian releva son menton pour qu’elle le regarde droit dans les yeux. Elle se pinça les lèvres, sentant le nœud dans sa gorge se dénouer petit à petit.

Comme chaque pause, Paméla ressorti des toilettes avec son jean qui frottait contre ses cuisses ouvertes. Après l’incident qui s’était passé l’autre jour, elle avait pris des précautions. A partir de maintenant, après chaque passage de sa lame, elle allait bander ses cuisses afin que son sang ne tâche pas son pantalon.

Elle marcha dans le couloir, les mains dans les poches alors qu’elle entendit des rires à l’autre bout du couloir. Elle les reconnue et s’empressa de faire demi-tour mais il était trop tard. Mathilde l’avait prise pour cible.

—    Norton ! l’appela-t-elle de sa voix aigüe. Où tu pars comme ça ?

Mathilde et ses deux copines la rattrapèrent rapidement. La blonde la saisit par l’épaule et la retourna, la plaquant contre le mur.

—    Alors comme ça, tu es rentrée avec le pull de Cassian ? pouffa-t-elle. Il a tellement eu pitié de toi !

Ses deux copines gloussèrent en la dévisageant comme si elle était la chose la plus dégoutante que la Terre avait pu créer.

—    Qu’on soit bien clair, retourne te mutiler dans les toilettes et t’apitoyer sur ton sort et reste loin de lui.

Mathilde lui assigna un coup de poing dans le ventre ce qui la fit se pencher en avant de douleur. Elle failli vomir le seul repas qu’elle avait mangé il y a deux jours.

—    Prend ça comme un avertissement. Il ne t’aime pas, il a juste pitié de toi.

Les trois lycéennes la laissèrent plantée là, gloussant en se moquant d’elle. Son maigre corps s’effondra au sol, désespérée et désemparée. Il lui avait juste prêté son pull.

Elles n’ont peut-être pas tort. C’est peut-être pour ça qu’il se montre si gentil avec moi et que, par derrière, il raconte tout au lycée.

Avec peine, elle se releva et entreprit de sortir du lycée pour sécher les cours.

En descendant les escaliers, elle s’arrêta lorsqu’elle croisa Cassian. Il était essoufflé, de la sueur dégoulinant sur son visage et il se stoppa en voyant Pam devant lui.

En le voyant devant elle, elle serra les poings, le regard meurtrier. Si seulement elle pouvait lui arracher les yeux et lui couper la langue.

—    Pamton, j’aim-

Elle le bouscula pour passer, se fichant complètement de ce qu’il avait à lui dire. Mais ce dernier semblait plus coriace que ça. Il la saisit par le poignet pour l’attraper et elle cria pour se débattre.

—    Lâche-moi, espèce d’enfoiré !

—    Pam, je-

—    Tais-toi et va retrouver ces pétasses qui te servent de groupie !

Elle se libéra de son emprise, marchant furieusement vers la sortie avant d’entendre la voix de Cassian gronder derrière elle.

—    Les apparences sont trompeuses !

—    A quoi tu penses ?

La voix grave de Cassian la sortie de ses pensées moroses et elle lui sourit faiblement.

—    Bush, qu’est-ce que tu penses de moi ?

Sa question sembla le surprendre mais il esquissa un sourire narquois en la fixant, détaillant chaque trait de son visage.

—    Je te trouve très courageuse, intelligente et surprenante.

Elle déglutit, fixant les gouttes d’eau qui coulaient sur le carrelage du mur.

—    Et qu’est-ce que tu pensais de moi ?

Cette fois-ci, il fronça les sourcils, déconcerté avant de se mettre à réfléchir. Sa réflexion dura plusieurs secondes où le silence s’immisça en entre eux.

—    Ce que je pensais ? J’ai toujours eu un avis très positif de toi. Quoi que tu fasses ou que tu dises, j’ai toujours été attiré par tout ton être.

Sur cette réponse très flatteuse, elle sortit de la douche et s’habilla. Cassian la suivit, visiblement tourmenté par les questions qu’elle lui avait posées.

Sans rien ajouter de plus, elle quitta son appartement. Mais, comme à l’époque, Cassian était plus coriace que ça. Il la rattrapa facilement, se mettant à marcher à sa vitesse.

—    Pourquoi toutes ses questions ?

Elle s’arrêta, déterminée.

—    Je veux savoir maintenant.

—    Savoir quoi ?

—    Si c’était toi qui as répandu toutes ces rumeurs.

SPY AGENCY [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant