SPY AGENCY [TERMINÉ]

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Son cœur loupa plusieurs battements, plus qu’elle aurait préférée. Elle se redressa sur son tabouret, observant le barman devant elle.

Il esquissa un sourire narquois. Quelques mèches blondes lui tombaient sur le visage et ses yeux d’un gris la transperçaient.

Elle n’arrivait pas à croire que Cassian se tenait juste devant elle, déguisé en barman pour elle-ne-sait quelle raison.

—    Qu’est-ce que tu fais ici ?

C’était la seule chose qu’elle trouva à dire tant sa surprise était présente.

—    La même chose que toi, je suppose.

Il enquêtait aussi sur David ? Elle était heureuse de le revoir, plus qu’elle ne l’aurait voulue mais elle ne laissa rien paraitre, feignant l’ennuie lorsqu’elle répondit.

—    Je vois.

Son regard se tourna vers la piste de danse pour ne pas le regarder dans les yeux et avoir à faire à ses pupilles brulantes.

—    A qui est-ce que tu as parlée ? demanda subitement la voix de Noah.

—    Le barman, rétorqua-t-elle en se levant du tabouret.

Elle avait repéré David dans la foule, bougeant son corps au rythme de la musique tout en reluquant les femmes qui dansaient autour de lui.

Tout en sortant son sourire le plus aguicheur, elle entra sur la piste de danse, commençant à bouger son corps tout en se dirigeant lentement vers David. Leurs regards s’accrochèrent et ils se rejoignirent comme s’ils étaient des aimants, attirés l’un par l’autre.

Elle se colla à lui, un léger sourire aux lèvres en espérant que Cassian voit la scène de son bar.

—    Je ne t’ai jamais vu ici, lui dit-il en posant ses mains sur ses hanches.

—    Je viens d’arriver. Je suis en vacances.

Elle souffla discrètement pour ne pas grimacer en sentant ses mains se poser sur ses hanches.

—    Tu viens d’ici ?

Il hocha la tête, rapprochant sa tête pour murmurer à son oreille :

—    Je pourrais te faire visiter la ville.

—    Avec grand plaisir.

Elle glissa dans sa main un papier avec inscrit un numéro de téléphone qui lui avait été donné par le CIRDH.

Avant qu’il ne puisse le déplier pour lire ce qu’il y avait écrit dessus, elle s’en alla, sortant de la discothèque. Le frais lui fouetta le visage et elle était plutôt fière d’elle. En quelques minutes seulement, elle avait réussi à débuter la mission.

Le laissant comme ça, avec juste un numéro de téléphone, ça allait forcément attiser sa curiosité.

Elle se mit sur le bas-côté, prenant son téléphone pour commander un taxi lorsque quelqu’un racla sa gorge près d’elle. Elle sursauta, manquant de faire tomber son téléphone.

—    Bordel ! s’écria-t-elle.

—    Qu’est-ce qui se passe ? questionna Noah.

—    Rien du tout, soupira-t-elle. J’ai réussi, je ne vais pas tarder à rentrer.

Sur ce, elle éteignit l’oreillette avant de la ranger dans son sac à main. Devant elle, Cassian croisait les bras devant son torse, un sourire narquois aux lèvres.

—    Je te raccompagne ?

—    Tu n’as pas des clients à servir ?

Cette réponse n’avait pas l’air de lui plaire mais il ne se dégonfla pas, se rapprochant jusqu’à être à sa hauteur.

—    J’essaie d’être gentil. On ne s’est pas quitté en très bon terme.

Du bout des doigts, il effleura son épaule, dégageant les mèches de sa perruque.

—    Tu es partie si précipitamment.

Son regard brulant se balada sur son épiderme et elle déglutit, n’aimant pas du tout que son corps réagisse.

Elle voulue lui répondre un tas de chose, l’insulter et le frapper pour ce qu’il avait fait mais elle n’y arriva pas, restant comme figée devant lui et son touché.

Son cœur se mit à battre plus vite lorsqu’il se pencha vers elle, nichant sa tête dans le creux de se cou pour humer son odeur.

—    Je crois que nous nous devons des explications, susurra-t-il à son oreille.

Elle se sentie fondre dans ses bras, mordant sa lèvre inférieure avec force pour ne pas céder à la tentation. Elle se recula, prenant un air impassible pour qu’il ne remarque pas ses jambes tremblantes.

—    Tu as juste besoin de quelqu’un pour assouvir tes besoins de puceau. Et ce ne sera pas moi.

Elle se voiler la face ou elle le pensait réellement ? Coucher avec semblait être comme se jeter dans du feu alors qu’elle était recouverte d’essence. Une très mauvaise idée. Mais elle était quand même tentée de le baiser pour ensuite partir pour ne plus jamais le contacter.

Elle renia cette idée, trouvant cela presque comme si elle comptait l’utiliser. Au fond, il devait sans doute trouver ça important comme acte, ce pourquoi il serait toujours vierge à son grand âge.

Ou alors il mentait depuis le début ? A sa manière d’embrasser, elle mit cette hypothèse de côté.

—    Muse, crois-moi si j’avais voulu assouvir mes besoins avec quelqu’un je l’aurais fait dès le lycée. Je veux juste qu’on s’explique.

Sa voix paraissait douce et sincère mais elle ne pouvait s’empêcher d’être rancunière. Pouvait-elle seulement le pardonner pour tout ce qu’il avait fait ?

—    Et puis, si tu veux qu’on couche ensemble, on peut toujours le faire, rajouta-t-il avec un sourire.