Elle avait suivi Cassian jusqu’à l’appartement que le CIRDH lui avait confié pour sa mission. Le trajet avait été silencieux, lourd. Ni elle, ni lui n’avaient dit un mot.
Pourtant, elle était venue uniquement pour qu’ils puissent s’expliquer, pour qu’elle puisse comprendre les raisons qui l’avaient poussées à lui faire endurer ça. Des années de souffrance inutiles.
Il poussa la porte d’entrée et la première chose que Pam fit c’est enlever sa perruque. Ses cheveux roux tombèrent comme une cascade derrière son dos et elle en profita aussi pour enlever ses lentilles, rangeant la boite dans son sac à main.
— Je reviens, dit le brun en quittant la pièce.
Elle entendit de l’eau couler et elle devina qu’il était parti prendre une douche. Pendant ce temps, elle fit le tour de l’appartement, les mains entrelacées derrière son dos.
Le salon était petit mais spacieux, donnant sur une cuisine ouverte. Elle entra dans sa chambre, analysant les draps froissés et quelques vêtements qui trainaient au sol.
Son odeur hantait la pièce et le fait de la respirer lui faisait mal aux poumons. Mais c’était une douce douleur.
— Tu cherches quelque chose ?
Elle se retourna en sursautant, posant sa main sur son cœur. Celui-ci manqua de s’arrêter lorsqu’elle croisa son regard vairon. Ses cheveux mouillés gouttaient sur ses larges épaules. Il portait un t-shirt large avec un bas de jogging gris.
Elle se retenue de fondre, sentant quelque chose se tordre dans son ventre avant de glisser plus bas, lui provocant des délicieuses pulsions entre les jambes.
Je ne tiens pas bien l’alcool, pensa-t-elle en se revoyant boire ses quatre shots de vodka.
— Les toilettes, rétorqua-t-elle en sachant qu’elle avait besoin de décompresser.
Il lui indiqua une porte au bout d’un couloir et avant qu’elle n’y entre, il l’interpella.
— Plutôt vin rouge ou gin ?
— Gin.
Elle s’enferma dans les toilettes, se fixant dans un petit miroir juste au-dessus d’un lavabo. L’eau fraiche qu’elle utilisa pour s’asperger le visage lui fit du bien, calmant ses pensées trop intrusives.
Mais maintenant qu’elle y penser, depuis combien de temps n’avait-elle rien fait ? Au moins six mois. Elle balaya ses pensées en secouant la tête, ne pouvant pas se laisser distraire alors qu’elle était sur le point d’obtenir des réponses.
Elle ressortie, plus déterminée que jamais mais lorsqu’elle arriva dans le salon, le trouvant allongé par terre, son t-shirt remontant légèrement pour laisser entrevoir son ventre – et accessoirement ses abdos bien travaillés – elle ne put s’empêcher de se sentir déstabilisée.
Il releva les yeux pour la regarder, ses pupilles s’attardant beaucoup plus longtemps que nécessaires sur ses jambes, plus particulièrement sur ses cuisses et elle ne put retenir sa gêne. D’un petit geste, elle tenta de baisser sa robe pour cacher ses cuisses mais elle n’y arrivait pas alors elle choisit de s’assoir sur le canapé.
Sur la table basse était disposé deux verres, rempli de liquide bleu et d’une boite de donuts, elle aussi remplie.
— Je me suis dit que tu avais peut-être faim, expliqua-t-il en s’asseyant sur le fauteuil près du canapé.
Elle lui sourit faiblement, ne voulant pas se laisser distraire alors elle prit son verre d’alcool.
— Alors, commença-t-elle en buvant plusieurs gorgées pour se donnée de la force, explique-toi.
Peut-être démarrait-elle mal la conversation mais elle n’avait pas envie de passer par quatre chemins. Elle voulait couper court, rentrer chez elle pour finir au mieux sa mission.
— Norton, soupira-t-il, tu sais que je n’ai jamais eu l’intention de te faire du mal. Au fond de toi, tu le sais.
Elle rit jaune, terminant son verre avant de s’en servir un autre.
— Bois aussi, lui ordonna-t-elle en voyant qu’il n’avait pas touché à son verre.
Il obéit, ingurgitant le liquide bleu avant qu’elle ne lui réserve un verre.
— Tu dis que tu n’as jamais eu l’intention de me faire du mal mais alors pourquoi est-ce que tu as répandue toutes ses rumeurs ?
— Ce n’était pas moi.
Il se pencha vers elle, posa sa main sur la sienne en accrochant son regard désespérait au sien. Elle déglutit en sentant les larmes lui monter sans qu’elle ne le comprenne.
— Si c’est moi qui ai répandu ces fameuses rumeurs, pourquoi est-ce que je me serais déplacé pour te sortir des toilettes quand ces salopes ont essayé de te noyer ?
Elle retint son souffle, comme si elle revivait la scène dans ces foutus toilettes. Elle avait senti que quelqu’un l’avait sorti de là et elle avait toujours pensé que c’était Sonia mais qu’elle n’avait jamais voulue évoquer le sujet par peur de la mettre mal à l’aise.
— C’était toi ?
Il hocha la tête. Elle essayait de dénicher dans son regard une preuve qu’il mentait mais elle ne trouva rien à par du regret, du désespoir et de la tristesse.
— Je n’ai jamais voulu te faire quoi que ce soit. Quand je t’ai surpris dans les toilettes, quand tu avais les cuisses en sang…A la base j’étais venu pour…
Il marqua une pause, pressant légèrement sa main. Sa tête commençait à peser lourd et elle sentait qu’elle était pompette. C’était peut-être pour cette raison qu’elle pleurait à chaude larme, son cœur se compressant dans sa poitrine.
— Muse, murmura-t-il en s’asseyant à côté d’elle sur le canapé.
Elle plongea dans ses bras lorsqu’il lui ouvrit, sanglotant contre son torse alors qu’il passait sa main dans ses cheveux, caressant lentement le bas de son dos.
— Je vais réparer tout ce qu’ils ont brisés, chuchota-t-il en déposant un baiser sur son front.
Elle ferma les yeux, appréciant sa chaleur réconfortante et son odeur enivrante. Elle renifla encore avant de s’éloigner mais les mains du brun l’en empêchèrent.
Il prit délicatement son visage dans ses mains, essuyant ses larmes avec une douceur à laquelle elle pourrait s’habituer trop facilement.
— Muse, comment aurai-je pu te faire, ne serait-ce que te bousculer, alors que je ne désirais rien d’autre que te voir prendre mon âme et mon nom.
Les papillons dans son estomac se mirent à virevolter dans tous les sens, montant jusqu’à son cœur et descendant jusqu’à son entrejambe.
Le regard dépareillé du brun était si envoutant, si électrique, si désireux.
— Tu as toujours envie de prendre de l’expérience ? le questionna-t-elle en agrippant le col de son t-shirt.
Il hocha lentement la tête alors qu’elle montait à califourchon sur lui. Sa robe remonta et automatiquement, elle tentait de l’abaisser mais il la stoppa, emprisonnant délicatement son poignet, ramenant sa main à sa bouche pour y déposer un baiser.
— Ne les cache pas. Laisse-moi les voir.
Sa demande ressemblait à une supplication et elle déglutit, partager entre lui faire confiance et la peur en imaginant qu’il serait dégouté. Et comme s’il semblait lire dans ses pensées, voir ses peurs e entendre sa détresse, il traça un chemin de baiser de son cou jusqu’à son oreille et y murmura :
— Laisse-moi voir toutes les fois où je n’étais pas là pour te protéger.
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SPY AGENCY [TERMINÉ]
RomancePaméla Norton est une jeune femme ayant réussi à rejoindre le CIRDH (centre international de la recherche et documentation humaine), consistant à recueillir des informations et à pister des personnes suspectées d'être des criminels. Cependant, Pam...