— Entre.
Paméla rechigna mais s’exécuta tout de même, s’engouffrant dans le véhicule qu’allait conduire Cassian. C’était une simple Volkswagen noire avec un intérieur propre. L'odeur du cuir prouvait qu’elle venait d’être achetée.
Il démarra et le trajet se déroula dans un silence de mort. Pam ne cessait de zieuter le paysage qui défilait sous ses yeux, ne pouvant s’empêcher de penser à son cauchemar. Nerveusement, elle se mit à se gratter les cuisses par-dessus son pantalon.
— Tu as des morpions pour te gratter la chatte comme ça ?
Elle écarquilla les yeux, le fixant, voulant être sûre qu’elle avait bien entendue ce qu’elle venait d’entendre.
— Ça ne va pas de dire des trucs comme ça ? s’indigna-t-elle avant de croiser les bras devant sa poitrine.
Elle le vit lever les yeux au ciel avant d’esquisser un sourire narquois.
— Ouvre un dictionnaire et apprend la définition du mot respect, espèce de connard.
— Je voulais juste être aimable.
Elle rit jaune, ne croyant pas un mot de ce qu’il disait.
— Quoi que tu fasses, tu ne le seras jamais.
— Pourquoi ?
Parce que tu es toujours le même enfoiré qu’au lycée. Elle se retenue de répondre ça, voulant à tout prix se venger de lui. Elle n’avait pas encore trouvée comment elle allait se venger, même si elle envisageait de se rapprochait de lui pour obtenir des dossiers compromettant afin de le faire chanter.
Au fond, elle savait qu’elle ne pourrait jamais lui faire ça. Elle savait ce que c’était quand on répandait des rumeurs sur quelqu’un et elle ne voulait pas le détruire mais la rage qu’elle avait en elle ne demandait qu’à sortir sous cette forme.
Le bruit du moteur finit par s’arrêter et Paméla releva la tête. Cassian s’était garé sur un parking bondé de voiture et il lui fit signe qu’elle pouvait descendre.
Elle alla chercher un sac à dos que son mentor avait emmener avant de partir, qui contenait tout ce dont ils avaient besoin pour la mission.
— Sa maison n’est pas très loin.
— Tu veux qu’on y entre ? s’étonna-t-elle.
Pour elle, elle allait simplement rester dans la voiture mais visiblement, son mentor en avait décidait autrement.
— Comment veux-tu qu’on vérifie qu’il ne séquestre personne si nous n’allons pas chez lui ?
Elle ferma les yeux, appréciant quelques instants la pluie qui tombait sur son visage avant de les rouvrir. Pense à l’art, pense aux couleurs que tu pourrais mettre sur une toile après cette mission, pensa-t-elle.
— Ok, je suis prête.
Ils se déplacèrent dans des ruelles sombres bien que la ville était vide à cause de la pluie. Ils avancèrent sans un bruit jusqu’à une petite villa éloignée du centre de la ville, juste avant de faire un pas de plus, ils mirent un bonnet de la même couleur que leurs vêtements : noir.
Ils devaient minimiser les chances d’être vu et identifiés au cas où il y aurait des caméras cachées chez Alban.
— Discrétion et rapidité, récapitula le brun.
Pam leva les yeux au ciel d’exaspération. C’était une espionne elle aussi, certes avec moins d’expérience, mais elle connaissait tout de même les bases de l’espionnage.
— Ne lève pas les yeux au ciel comme une enfant, la gronda-t-il.
Pour le provoquer, elle le refit une seconde fois et rajouta avec un soupire lourd. Elle le vit serrer les poings, crispant sa mâchoire et il ne l’attendit pas avant de partir.
Ils pénétrèrent par la porte de la cave. Cette dernière était étrangement ouverte et Paméla eut soudainement un mauvais pressentiment.
— Hé, chuchota-t-elle pour appeler son mentor. Je le sens pas, là.
— Premièrement, j’ai un prénom et c’est Cassian. Deuxièmement, est-ce que tu as peur ?
Son sourire narquois lui fit grincer des dents mais elle ferma les yeux rapidement, s’imaginant dans son atelier avant de rouvrir les yeux, plus calme.
— Je n’ai pas peur, je dis juste que je ne le sens pas. J’ai un mauvais pressentiment.
— Est-ce que tu penses que c’est un piège ?
Elle haussa les épaules. Elle n’était pas devin. Pourtant, son instinct lui hurlait de partir d’ici le plus vite possible. Cassian passa une main sur sa mâchoire avant de soupirer bruyamment.
— Toi, tu restes ici. Je vais vérifier si l’endroit est sûr à l’étage. Si tu entends un sifflement, tu pars. Compris ?
— Je ne vais pas te laisser y aller tout seul, c’est trop dangereux. Il s’il y avait quelqu’un à l’étage ?
— Justement, réfléchis. Il vaut mieux éviter les morts inutiles.
Il s’avança vers les escaliers qui menaient à l’étage avant de se retourner.
— Norton, si tu entends un sifflement, tu pars.
— Oui, oui, soupira-t-elle.
Il gravit les escaliers silencieusement et Pam se retrouva seule dans cette cave humide. Elle avait la sensation d’être tombée dans un piège, la tête la première dans la gueule du loup.
Les minutes passèrent et toujours aucunes nouvelles du brun. Elle commençait à s’impatienter lorsqu’elle entendit des bruits de pas qui se dirigèrent vers la cave. Des bruits de pas beaucoup trop lourd pour être ceux d’un espion aguerrit.
Elle se précipita pour se cacher derrière une pile de carton, le souffle court. Sa main se déplaça jusqu’à sa cuisse gauche où elle saisit son arme à feu, la sortant de son étui.
L’escalier grinça avant qu’une respiration forte se fasse entendre dans la pièce. Son cœur battait à mille à l’heure et malgré la situation, elle ne pouvait s’empêcher de sourire.
Elle adorait cette sensation de peur, cette sensation de vouloir vivre. L’adrénaline.
— Où te caches-tu, mon chaton ? prononça une voix grave qui n’appartenait pas à celle de son mentor.
Tandis que les pas se rapprochèrent, elle fronça les sourcils. Où était passé Cassian ? Allait-il bien ? Même si elle le détestait, elle ne pouvait s’empêcher de penser à son coéquipier qui était peut-être dans de beaux draps ou pire, mort.
— Je sais que tu te caches. As-tu peur, mon chaton ?
Quel surnom débile, pensa-t-elle alors qu’elle se déplaçait lentement derrière une autre pile de carton. Heureusement qu’il y avait un réel capharnaüm dans cette cave, sans quoi, elle n’aurait pas pu se dissimuler aussi vite et bien.
Elle attendait le bon moment pour dégainer son arme et le désintégrer. Lorsqu’il fut assez proche d’elle – c’était ce qu’elle pensait – elle le leva brusquement, pointant son arme sur une ombre d’environ un mètre soixante-dix.
— Comme tu es mignonne, ricana-t-il avant de jeter quelque chose dans la pièce.
L’objet qu’il venait de jeter frappa sur le sol et elle devina rapidement qu’il s’agissait de quelque chose en métal. Néanmoins, elle n’eut pas le temps d’intercepter l’individu car il s’échappa de la cave, fermant la porte derrière lui.
Un gaz s’échappa de la bombonne qu’il venait de jeter et même si elle tenta de ne pas respirer l’air, elle finit tout de même par en prendre quelques bouffées. Cela suivit à lui faire fermer les paupières et à s’écrouler sur le sol.
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SPY AGENCY [TERMINÉ]
RomancePaméla Norton est une jeune femme ayant réussi à rejoindre le CIRDH (centre international de la recherche et documentation humaine), consistant à recueillir des informations et à pister des personnes suspectées d'être des criminels. Cependant, Pam...