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Le lendemain matin, Paméla se leva du pied gauche. En plus d’avoir loupée son réveille, en se levant trop rapidement, elle cogna son pied contre l’armoire.

Arrivée dans la salle de bain, elle ne trouva pas son anticerne dans sa trousse de toilette, ce qui lui valut de perdre cinq minutes. Elle se précipita en dehors de chez Cassian et arriva complétement décoiffée, habillée avec son haut de pyjama et un pantalon.

Elle se laissa tomber dans son siège, se pinçant l’arête du nez. C’était l’une des pires journées depuis longtemps. Alors qu’elle entreprit de se mettre au travail, elle leva la tête en entendant un gloussement.

Ses yeux croisèrent du bleu et du vert. Cassian esquissait un sourire narquois, adossé contre l’embrassure de la porte, un café à la main.

—    Tu t’es levée du pied gauche ? se moqua-t-il en la fixant de haut en bas.

—    Pourquoi tu ne m’as pas réveillé ? s’énerva-t-elle. Tu as vu à quoi je ressemble maintenant ?

—    Ça ne change pas des autres jours.

Pam le fusilla du regard et son sourire s’élargi.

—    Détends-toi, au moins ça ne choquera personne, haussa-t-il les épaules.

—    Bush, sors d’ici avant que je te défonce.

Elle se leva d’un bond de son siège, se dirigeant vers le brun.

—    C’est moi qui défonce, en général, gloussa-t-il.

Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, elle ancra ses yeux dans les siens. Elle n’était vraiment pas d’humeur à supporter ses blagues barbantes et son air hautain.

—    Toi et tes blagues nul à chier, vous sortez d’ici.

Son cœur se mit à battre plus vite dans sa poitrine et ses poings se serrèrent. Il pouffa en la voyant, ce qui l’énerva encore plus. Pourquoi ne la prenait-il pas au sérieux ?

A la place de le frapper – ce qui semblait être un choix judicieux – elle ferma les yeux, respirant calmement. Elle s’imagina dans son atelier, peignant ce qui lui semblait être une cellule, un cachot.

Elle rouvrit les yeux, plus détendue et fut surprise de constater qu’il n’avait cessé de la scruter. Un silence s’en suivit, rempli d’une atmosphère que Pam ne connaissait pas.

Pour couper court à ce moment spécial, elle lui claqua la porte au nez, retournant travailler.

Son téléphone pro vibra et elle zieuta son portable, un message de son mentor.

« Tu sais, je plaisantais avant. »

Elle leva les yeux au ciel, comme si son message aller améliorer sa journée catastrophique. Finalement, elle se disait qu’il n’avait pas changé d’un poil, toujours autant arrogant qu’autrefois.

Définitivement, ce n’était pas son jour. En plus d’être arrivée habillée comme un clown, elle s’était renversée du café dessus pendant sa pause, avait mélangée plusieurs dossiers entre eux et avait manqué de dégringoler dans les escaliers en quittant le CIRDH, devant tout le monde en plus.

Sur le parking, sans vraiment savoir pourquoi, son pied parti de travers et elle se ramassa sur le macadam, une douleur à la cheville qui la fit grimacer.

—    Ce n’est vraiment pas ton jour.

Elle leva la tête et vit Cassian lui tendre la main. Elle fronça les sourcils, repoussant sa main et se mit debout toute seule.

—    Je n’ai pas besoin de toi, rétorqua-t-il sèchement.

—    Je te ramène. On va au même endroit de toute manière, non ?

Elle n’avait vraiment pas envie d’être dans un espace clos avec lui mais elle voulait rentrer vite et sa cheville lui faisait mal.

—    D’accord mais tu n’as pas intérêt à me parler.

Ils se dirigèrent vers la voiture du brun et sur tout le trajet, Cassian n’avait pas émis un son. Pam avait été surprise, elle s’attendait à ce qu’il l’embête avec ses réflexions comme d’habitude.

A peine la voiture était garée qu’elle se précipita pour sortir et courir jusqu’à la porte d’entrée. Cassian ouvrit et elle sprinta jusqu’à sa chambre où elle s’y enferma, soupirant avant de se laisser tomber sur le lit.

Elle se massa les tempes avant de prendre ses affaires de peintures et de s’installer par terre. Elle prit son casque et mit de la musique électro avant de commencer à peindre un œil avec des ails, entouré par des banderoles dorées.

Elle enchaina sur une deuxième peinture et lorsqu’elle regarda par la fenêtre, elle constatait qu’il faisait nuit. Elle retira son casque et s’étira. La position en tailleur qu’elle avait n’était pas propice pour qu’elle puisse peindre correctement mais lorsqu’on toqua à la porte, elle mit son mal de dos de côté.

—    Entre, dit-elle en sachant que c’était Cassian.

Il ouvrit la porte, laissant juste dépasser sa tête.

—    Tu peins ? s’étonna-t-il en fixant son tableau finit et la toile qu’elle venait de peindre en noir.

—    Ça te dérange que je fasse ça chez toi ?

Maintenant qu’elle y pensait, elle ne lui avait pas demandée si elle pouvait peindre chez lui. Elle savait que certaines personnes ne voulaient pas à cause de l’odeur mais aussi parce qu’ils craignaient que la peinture tâche les murs et le sol.

—    Non, du tout. Je peux entrer ?

Elle le dévisagea comme s’il venait d’une autre planète.

—    C’est chez toi, tu fais ce que tu veux, haussa-t-elle les épaules.

Il pénétra dans la pièce, une assiette de pâte au saumon dans une main et un verre bien frais dans l’autre. Il les déposa à côté d’elle, s’asseyant sur le lit.

—    Un œil ? Avec des ails ?

Elle sourit timidement en voyant sa réaction septique face à son art.

—    C’est, pour moi, ce à quoi ressemble les anges.

—    Les anges ? Tu es croyante ?

—    J’aime croire qu’il y a quelqu’un qui s’occupe des mauvaises personnes.

Il acquiesça en silence, continuant à observer la toile avec le fameux ange.

—    Et pourquoi est-ce qu’ils sont comme ça, d’après toi ?

Elle haussa les épaules, déposant son pinceau dans un verre d’eau.

—    Les anges sont faits pour nous observer et nous guider. Comment pourraient-ils nous aider s’ils n’ont pas de yeux ?

—    Et comment peuvent-ils te guider s’ils n’ont pas de bouche pour te parler ?

Elle se tourna pour le regarder, un léger sourire aux lèvres.

—    Par la pensée ?

Il pouffa et Pam prit son assiette avant de commencer à manger. Elle finit son repas en un temps record.

—    C’était super bon. C’est toi qui as cuisiner ?

—    Oui, qui d’autre veux-tu que ça soit ?

La rousse hocha la tête avant de se lever et de mettre sa vaisselle dans le lave-vaisselle. Elle revint, les mains dans le bas de son dos à cause de la douleur. Cassian le remarque et se leva.

—    Tu as mal au dos ?

Elle hocha la tête, s’asseyant sur le lit. Elle vit que son mentor avait l’air nerveux, jouant avec ses doigts puis il finit par demander d’une voix timide et peu assurée :

—    Tu veux un massage ?

SPY AGENCY [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant