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La tête encore chez Cassian, elle mangeait son bol de céréale. En face d’elle, Noah la fixait, un sourcil arquait.

—    Où tu étais hier soir ?

Elle l’observa bêtement, machant lentement ses céréales à travers le silence et le froid que sa question avait laissé.

—    Dans mon lit, répondit-elle en avalant.

—    Tu es rentrée tard.

—    Et alors ?

Il semblait agacé. Sa mâchoire était crispée et ses poings serraient. Ses yeux couleur caramel étaient assombris mais il inspira profondément et elle le vit se détendre.

—    Nous sommes coéquipiers, nous ne pouvons pas nous cacher des choses.

—    Je ne vois pas en quoi ça te regarde.

Agacée, elle prit son bol et le mit dans l’évier avant de vêtir sa perruque qu’elle portait la veille.

—    Tu pars ?

—    Je veux régler cette mission au plus vite pour rentrer.

Elle claqua la porte derrière elle, marchant plus vite qu’à la normale pour s’éloigner rapidement de la maison. Elle n’avait pas pris d’oreillette mais elle savait très bien qu’elle avait un traceur dans sa perruque et que Noah allait savoir où elle se rendrait.

Il devait certainement aussi savoir qu’elle était chez Cassian hier soir, d’où son énervement. Mais pourquoi être énervé ?

Elle arriva en ville, la tête embrouillée par toutes les questions qu’elle se posait mais également par la photo que Cassian lui avait envoyé hier soir. Il possédait une photo d’elle qui, s’il venait à la divulguer, pourrait lui gâcher encore plus la vie.

Ce n’était pas moi, avait-il dit. Ce n’était pas lui ? Mais alors, qui était-ce ? Pourquoi, étrangement, lorsqu’il apprenait quelque chose sur elle, dans les trois jours qui suivaient, tout le lycée était au courant ?

—    Mademoiselle ?

Ses questions furent interrompues par une voix grave, masculine. Elle releva la tête et vit David, un sourire charmeur étirant ses lèvres.

Elle prit un certain temps à se rendre compte qu’il s’agissait de lui et qu’elle était en mission alors elle lui sourit en retour.

—    Que me vaut ce plaisir ? demanda-t-elle en le scrutant de haut en bas.

Il portait une chemise bleu marine déboutonnée, laissant voir le début de son torse.

—    Vous n’avez pas vu le message que je vous ai envoyé hier soir ?

Elle secoua la tête, haussant les épaules avant que ses lèvres ne s’élargissent en un sourire narquois, provocateur.

—    J’ai dû me tromper de numéro.

Il s’approcha d’un pas, réduisant la distance entre eux. Son corps était collé au sien et elle retenue un frison de dégout.

—    Et si, au lieu de se parler à travers des téléphones, nous allions dans un lieu plus calme ?

Elle hocha la tête, refoulant toutes ses émotions afin de laisser place à son personnage, celui d’une jeune vacancière vénale et mystérieuse.

—    Votre nom ? lui demanda-t-il lorsqu’ils commencèrent à marcher.

—    Je vous laisse deviner, rétorqua-t-elle en souriant.

Il esquissa un sourire joueur puis commanda un taxi. Ils entrèrent dans la voiture jaune qui les guidèrent jusque devant une grande villa, éloignée de la ville.

La maison blanche était grande, presque luxueuse. Des moulures ornaient les façades tandis que de magnifiques buissons taillés en forme d’oiseaux étaient dressés tout le long du chemin menant à une grande porte brune.

Il la fit entrer et elle fut accueilli par un immense salon. Un énorme lustre était accroché au plafond et deux grands canapés occupaient une partie de la pièce.

—    Wow, souffla-t-elle en balayant la pièce du regard.

—    Je peux vous offrir à boire ?

Elle hocha la tête et il la conduisit dans une autre pièce, plus petite. Une table ronde avec une nape blanc crème la recouvrait et deux chaises étaient assorties.

L’espace étaient rempli par de nombreuses sculptures, certaines représentant des femmes, d’autres des hommes.

Il lui fit signe de venir s’assoir à la table, en face de lui et tout en s’asseyant, elle lui sourit.

—    Très belle sculpture.

—    Merci, elles m’ont pris du temps.

Son regard quitta les nombreuses pierres blanches pour s’ancrer dans les yeux de David.

—    C’est vous qui les avez faits ?

Il acquiesça, un sourire fier et il avait de quoi l’être. Pam était vraiment impressionnée par son art, par les détails qu’il réussissait à créer.

—    Bien, que voulez-vous boire ?

—    Du l’eau.

Après ce qu’elle avait bu hier soir, elle allait y aller mollo sur les boissons. Il sonna une petite cloche avant que des bruits de pas ne retentissent dans le couloir.

Un homme vêtu d’un costume de majordome entra. Ses cheveux étaient blonds et ses yeux verts. Lorsque Paméla croisa son regard, elle écarquilla les yeux avant que ses lèvres ne se soulèvent en un grand sourire moqueur.

Cassian avait été réduit à l’état de serviteur pour ce vieil homme tentant de rentrer dans le monde de la politique.

SPY AGENCY [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant