Paméla était arrivée au travail depuis peu. Elle s’était installée à son bureau, entreprenant de répondre à son téléphone lorsqu’une femme aux cheveux blanc déboula dans son bureau.
— Comment c’était ? s’écria Crystal.
— Eh bien, j’ai survécu, rétorqua-t-elle en souriant.
Crystal approcha, s’asseyant sur le bureau de la rousse en faisant battre ses jambes.
— Orlane à beaucoup parlé de toi, je crois que tu lui as manquée.
Pam pouffa en levant les yeux au ciel. Elle adorait Orlane mais elle était loin de vouloir quelconque relation avec lui, si ce n’était un coup d’un soir. Et encore, elle avait pour habitude de ne jamais avoir plus qu’une relation professionnelle avec ses collègues.
— Et avec Cassian ? Comment c’était ?
— Un cauchemar, c’est pour ça qu’on est rentrés vite. Je voulais en finir avec lui.
— Tu sais que tu le reverras ?
Elle leva une nouvelle fois les yeux au ciel, soupirant à l’idée de repartir avec lui. Il lui restait encore deux mois à tenir avant d’être libérée de son emprise.
— En tout cas sache que Dalhya est ravie, vous avez été rapide.
— C’était un jeu d’enfant !
Crystal sourit avant de se lever et de quitter le bureau de Pam. Son téléphone pro sonna et elle décrocha, le poing serré en voyant le nom de son mentor s’afficher.
— On part à nouveau ce soir.
— On vient à peine de rentrer, protesta-t-elle.
— Je m’en moque. C’est juste de l’espionnage, ca ne prendra pas plus d’une nuit. Un peu comme mes parties de jambes en l’air ! ricana-t-il avant de raccrocher.
Espionner, c’était son truc. Elle adorait se la jouer discrète, loin du sujet. Observer les personnes de loin l’avait toujours fascinée. On avait tendance à être plus vulnérable lorsqu’on se pensait seul et donc, nous étions réellement nous-même.
Elle passa le restant de la journée pluvieuse à analyser le dossier que lui avait fournie Crystal. Il était aussi déprimant que le temps.
Un homme, Alban Davis, était suspecté de séquestrer sa femme. D’après le rapport, cette femme était l’héritière d’une fortune que devait lui léguer son père – qui était mourant.
L’entourage du père se posait des questions car plus personne ne voyait Camilla, la femme d’Alban. Ils pensaient qu’Alban était abusif avec elle en plus de ne vouloir que sa fortune après le décès de son père.
Pam et Cassian devait donc découvrir si oui ou non, elle était bel et bien retenu contre son gré ou pire, si elle n’était pas tout simplement morte.
A seize heures et demi, elle posa le dossier sur son bureau, soupirant. Elle était fatiguée et n’avait qu’une seule envie : rentrer et dormir. D’autant que la pluie qui faisait rage à l’extérieur lui donnait encore plus envie de se coucher avec une bonne couverture dans son lit.
Ses paupières devinrent lourdes et sa tête se posa dans la paume de sa main.
Paméla avait la boule au ventre à l’idée de quitter sa chambre, sachant très bien que le début de son calvaire allait bientôt commencer.
— Je te dépose, chérie ? lui demanda sa mère.
Elle avait bonne mine, toujours souriante et de bonne humeur. Que dirait-elle si elle apprenait tout ce que sa fille endurée la journée ? Et comment réagirait-elle en apprenant que sa propre fille se faisait souffrir ?
Elle avait peur de la décevoir, peur qu’elle ne la croit pas, peur qu’elle la rejette. Au fond, elle devait peut-être ça à son père, lui qui voulait une fille forte. Les pleurs n’étaient pas autorisés avec lui.
— Non, merci. Je vais y aller à pied.
— Tu es sûre ? Il pleut des cordes dehors.
Pam prit son sac avant de quitter la maison. Aller au lycée en marchant était pour elle, un moyen de ralentir le temps.
Elle vit de loin le bâtiment qui était semblable à l’enfer et son cœur se mit à battre à toute vitesse. Une boule d’anxiété noua son estomac et ses mains se mirent à trembler.
Je ne veux pas y aller. Je ne peux pas, pensa-t-elle avec désespoir. Que lui réservait-on aujourd’hui ? Que devrait-elle endurée de plus qu’hier ? Elle ne voulait pas le savoir.
Son corps était comme paralysé devant l’entrée du lycée, son cœur battait la chamade et sa respiration s’accélérait. Des larmes lui montèrent aux yeux, Dieu merci, il pleuvait, cachant sa peine.
Ses cheveux qu’elle détestait tant étaient trempés, tout comme l’intégralité de ses vêtements. Elle ferma les yeux, inspirant profondément avant de reculer.
Elle pivota et couru vers les toilettes public les plus proches. Il était impossible pour elle d’y aller, pas tant qu’elle ne se serait pas préparé mentalement.
Arrivée dans les toilettes, elle s’enferma à clé, s’empressant de baisser son pantalon avant de sortir sa lame.
Les mains tremblantes, elle se coupa plusieurs fois. Les picotements apparus, suivis par le sang qui coula le long de ses cuisses pour finir leur course par terre.
Maintenant, elle allait pouvoir y aller.
Elle ouvrit les yeux brusquement avant de zieuter l’heure. Dix-huit heures. Elle se redressa en étirant ses membres, consultant son téléphone pro et constatait qu’elle avait trois appels manqués de Cassian.
« T’es où ? »
« Je dois te rappeler qu’on a une mission ? »
Le dernier message était en fait une photo. Une photo d’elle en train de dormir, affalée sur son bureau, presque en train de baver. Elle releva la tête à toute vitesse, croisant une paire de yeux vairons et un sourire narquois.
Cassian était appuyé contre l’embrassure de la porte, les bras croisés devant son torse.
— C’est bon ? Tu as finis ta sieste ?
Elle serra les dents pour ne pas l’insulter, se levant avant de prendre avec elle le dossier qu’elle avait lu quelques heures plutôt.
— Tu effaces cette photo tout de suite, lui ordonna-t-elle en passant à côté de lui.
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SPY AGENCY [TERMINÉ]
RomancePaméla Norton est une jeune femme ayant réussi à rejoindre le CIRDH (centre international de la recherche et documentation humaine), consistant à recueillir des informations et à pister des personnes suspectées d'être des criminels. Cependant, Pam...