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Paméla s’était installée sur le canapé en attendant que Cassian revienne. Il était allé chercher à manger mais elle trouvait qu’il mettait un peu beaucoup de temps à revenir.

L’aiguille des secondes défilait devant elle dans un bruit qui la fit stresser. Et s’il ne revenait pas ? se demanda-t-elle en se grattant nerveusement les cuisses.

Elle soupira un bon coup. Il n’y avait pas de raison à ce qu’il ne revienne pas. N’est-ce pas ?

Pour calmer ses pensées intrusives, elle s’enferma dans son atelier, prenant une toile avant d’essayer de visualiser quelque chose dessus. Pour une fois, elle ne mit pas de musique. C’était le silence total, elle en avait besoin pour se concentrer.

Lentement, elle visualisa une silhouette féminine au milieu du blanc qu’elle avait fait. La solitude. Elle gribouilla des cercles partout autour. Ses pensées. Pour donner une touche de couleur, elle mit du rouge sur les cuisses de la silhouette.

Elle recula, tentant d’admirer son art avant de se jeter sur la toile et de la peindre complétement en noir.

Au même moment, elle entendit la porte d’entrée claquer. Elle lâcha son pinceau, se dirigeant vers la cuisine et y trouva Cassian, déposant deux sachets en plastique sur l’ilot central.

—    Tu as mis du temps, tout s’est bien passé ?

—    Oh oui, il y avait juste du monde.

Elle acquiesça, s’asseyant alors qu’il lui servait un verre de vin rouge.

—    Tu étais en train de peindre ?

—    J’essayais, oui.

Il pouffa, buvant une gorgée de son verre avant de déballer les courses. Au vu de ce qu’il avait pris, il comptait faire des pâtes au saumon.

Elle le regarda faire, sa tête reposant dans la paume de sa main. Elle observa ses cheveux bruns en batails, son dos musclé dans son col roulé noir qui le rendait réellement attirant puis son regard fut automatiquement attiré par ses fesses.

Elle se mordit la lèvre du bas, croisant et décroisant les jambes. Pourquoi faut-il qu’il soit aussi attirant ? pensa-t-elle. Elle but une autre gorgée de son verre, le suivant des yeux alors qu’il quittait la pièce.

Il revint, un air hésitant sur le visage avant de lui tendre une feuille froissée.

—    C’est une feuille de mon journal, tu sais, celui que tu as déchirée pendant notre première mission.

Pam écarquilla les yeux, prenant la feuille tout en culpabilisant soudainement. Ce jour-là, elle était tellement en colère qu’elle n’avait pas pensée que ce carnet pouvait être son journal intime.

—    Ce n’est pas grave, tu sais. C’est un carnet qui date un peu. Du lycée, pour être précis. J’avais commencé à écrire parce que personne ne m’écoutait.

Il haussa les épaules avant de retourner cuisiner, laissant Pam face aux mots qu’il avait écrit il y a longtemps.

Cette fille est incroyable. Je l’ai tout de suite remarqué. Ce que j’ai remarqué aussi, c’est son manque de confiance en elle. Je ne comprends pas pourquoi, les autres filles ont tout à lui envier. Elle est drôle, belle et intelligente, de ce que je peux voir.

Aujourd’hui j’ai appris son prénom. Elle s’appelle Paméla mais tout le monde l’appelle Pam. J’aimerais lui trouver un surnom rien qu’à elle, un surnom que seul moi utiliserait.

J’ai pensé à Pamton. C’est marrant comme surnom, hein ?

Tu sais, cette fille-là, elle m’aime aussi. Tu sais comment je le sais ? Parce qu’elle m’a écrite une lettre où elle le disait. Je sais que je m’emballe un peu, peut-être, mais elle a complimenté mes yeux et depuis, je n’arrive pas à penser à quelqu’un d’autre qu’elle.

C’est embêtant, ça me déstabilise dans mon travail au CIRDH. Mais je préfère penser à elle plutôt qu’aux vies que je prends, alors ça m’arrange.

A ton avis, pourquoi est-ce qu’elle m’aime ? Seulement à cause de mes yeux ? Ou bien, elle m’aime pour bien plus que ça ?

Pam se pinça les lèvres, tournant la page pour voir s’il y avait quelque chose derrière. Une simple phrase.

Je vais t’épouser Pamton.

Un frisson lui parcouru l’échine tandis qu’un sourire étira ses lèvres en imaginant ce jour si spécial.

—    Je ne savais pas que tu aimais écrire.

—    Je ne le fais plus. Maintenant, j’ai des personnes pour m’écouter.

Elle acquiesça, relisant encore une fois la feuille. Cela lui fit bizarre de lire ça, elle avait l’impression de s’introduire dans son esprit mais elle avait le sentiment d’être en retard.

—    Je suis désolée d’avoir déchirée ton carnet.

—    Ce n’est pas grave, ce n’était que des feuilles et de l’encre.

Il se tourna vers elle, affichant son sourire narquois.

—    J’ai toute une vie pour en réécrire, Muse.

Les papillons dans son ventre s’envolèrent dans tous les sens alors qu’il se penchait pour l’embrasser tendrement.

Un mois et demi plus tard

Pam et Cassian avaient été convoqués de bonne heure dans le bureau de Dalhya. Aujourd’hui était le grand jour : Cassian reprenait le travail, à son plus grand bonheur.

Mais aussi celui de Pam, elle en avait assez de subir un Cassian frustré de ne plus travailler. Peut-être que maintenant, il allait réfléchir avant de faire quelque chose de stupide pendant ses missions.

Cassian se gara sur le parking et Pam descendit de sa voiture, l’attendant alors qu’il tirait une taffe de sa cigarette électronique.

—    Ça m’avait manqué, soupira-t-il en recrachant la fumée.

—    Fumer ou travailler ? le provoqua-t-elle.

Elle sourit diaboliquement alors qu’il s’avançait dangereusement vers elle.

—    Ne joue pas à ce jeu avec moi, Muse. Tu vas perdre.

Elle pouffa, n’en croyant pas un mot. Il termina de fumer avant qu’ils ne pénètrent dans Home&u, indiquant le chiffre cinq devant le tableau de l’ange déchu que Pam avait vu plus d’une fois maintenant.

Ils arpentèrent le long couloir avant d’arriver au CIRDH, retrouvant directement le bureau de la boss.

Cassian toqua, la voix de Dalhya résonna pour leur dire d’entrer. Ils s’installèrent dans les fauteuils en face de Dalhya, cette dernière croisa les mains sous son menton, les fixant d’un regard plissait.

—    Tout va bien se passer, si vous, son regard se tourne précisément vers Cassian, m’écoutez.

Ce dernier acquiesça, un sourire étirant ses lèvres.

—    Je serais très attentif.

—    Bien.

Crystal leur tendit un dossier à chacun.

—    Voici votre prochaine mission. Ne la rater pas.

Cassian lança un regard furtif à Pam, esquissant un sourire.

—    Nous n’avons jamais rien raté ensemble.

Ils se levèrent, se dirigeant vers le parking où une voiture les attendait pour leur mission d’espionnage.

—    Prêt ? demanda-t-elle.

Il lui ouvrit la portière pour qu’elle s’engouffre dans l’habitacle.

—    J’ai toujours été prêt avec toi.

Elle afficha un sourire niait sur le visage, ses joues légèrement rosies. Qu’importait le temps passé loin de l’autre, leurs sentiments, eux, n’avaient jamais cessés d’exister.

SPY AGENCY [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant