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Elle retrouva son père chez elle et lorsqu’il la serra dans ses bras, elle se retint de pleurer. Après ce qu’elle venait de vivre, ça lui faisait un bien fou de se retrouver chez elle.

—    J’ai préparé à manger, lui dit-il en déposant un baiser sur son front.

—    Je n’ai pas trop faim.

Elle tentait de sourire pour que son père ne se doute de rien et – sans vraiment savoir s’il avait remarqué ou s’il le faisait exprès – il haussa simplement les épaules.

Pam le quitta pour aller dans son atelier, elle avait des émotions à retranscrire sur une toile. Tout était encore chambouler dans sa tête et si elle s’était retenue de pleurer dans les bras de son paternel, dans l’atelier, elle se lâcha.

Elle n’avait pas cessé de pleurer sur le chemin du retour et elle recommencer à sangloter. Bien sûr qu’elle avait mal, bien sûr qu’elle se sentait bête, bien sûr qu’elle ne comprenait pas pourquoi est-ce qu’elle avait autant baissé sa garde avec lui alors qu’elle savait de quoi il était capable.

Elle renifla, tentant de calmer ses sanglots qui secouaient ses épaules et ses mains tremblantes de rage. Elle mit son casque, mettant Sold de Lana Lubany, puis commença à peindre.

Elle fit une couche de blanc avant de faire des éclaboussures de sang sur le haut. Dans sa tête, c’était le sang du brun qui coulait sur la toile et cette pensée apaisa un peu sa colère.

Elle peigna pendant environ une heure, ne cessant de recouvrir sans cesse ce qu’elle venait de faire. Rien ne lui plaisait, elle ne savait pas quoi peindre pourtant, elle mourait d’envie de mettre de la couleur sur cette toile.

Elle finit par jeter son pinceau à l’autre bout de la pièce, ce dernier tâcha le mur gris. Elle enfuie son visage dans ses mains, grognant de frustration.

Demain est un autre jour, pensa-t-elle en quittant la pièce. Ses jambes la guidèrent à la salle de bain où elle prit une bonne douche chaude pour essayer de penser à autre chose que cette soirée douloureuse et désastreuse.

Il ne se souvient pas de moi, se répéta-t-elle en boucle alors que l’eau devenait de plus en plus brulante. Après plusieurs minutes sous l’eau chaude, elle sortit de la douche, la peau rouge à cause de la chaleur. Elle avait besoin de se faire du mal pour évacuer toute sa colère et sa tristesse. C’était comme reset la journée, et ça lui faisait un bien fou.

Elle s’habilla avant d’aller dans sa chambre. Elle s’assit sur son lit, dans le noir puis sortit sa lame. Elle déglutit, les mains tremblantes puis enleva son pantalon de pyjama.

—    Paméla ?

Elle sursauta en entendant son père toquer à la porte. Dans la panique, elle fit tomber sa lame par terre et s’empressa de se rhabiller.

—    Oui ? dit-elle la voix tremblante en remontant son pantalon.

—    Il y a quelqu’un pour toi.

Son cœur loupa un battement. Cassian ? Elle ne voulait pas le voir pourtant, elle espérait que c’était lui. Ses sentiments n’étaient pas en accords, menant une guerre intérieur alors qu’elle tentait de trouver des solutions à ses problèmes.

—    Pam ? demanda son père à cause du long silence qu’elle avait laissé.

Elle paniqua, ne sachant pas quoi répondre. Il savait qu’elle était réveillée donc elle ne pouvait pas faire semblant de dormir et il remarquerait si elle faisait semblant d’être malade.

Elle se mordit la lèvre du bas, inspirant profondément avant d’ouvrir la porte de sa chambre.

—    Qu’est-ce qui se passe ?

—    Il y a un ton ancien mentor devant la porte.

Sa gorge se noua et elle retenue ses larmes. Elle acquiesça, se dirigeant vers la porte d’entrée. Elle avait l’impression d’être forcée à y aller pourtant, elle se sentait attirée.

Elle enfila un gilet et des baskets avant de sortir. Ses cheveux étaient encore mouillés et elle frissonna lorsqu’une brise la caressa.

Cassian se tenait debout, appuyé contre sa voiture, fumant sa cigarette électronique. Elle s’approcha, gardant tout de même une distance entre eux.

—    Pourquoi tu es ici ? demanda-t-elle froidement.

Il inspira bruyamment, rangeant sa cigarette dans la poche de son pantalon.

—    Dalhya m’a appelée, il y a une urgence.

Cette information la fit écarquiller les yeux avant qu’elle n’opte pour un regard dubitatif.

—    Je croyais que Noah était mon nouveau binôme.

—    Il est occupé, alors pour cette mission, ce sera moi.

—    Je n’ai pas envie.

—    Tu n’as pas le choix.

Elle serra la mâchoire, grinçant des dents alors que la jointure de ses doigts se blanchissaient. Va te faire foutre, sale bâtard.

Malgré sa haine et son moral à plat, elle n’avait pas d’autre choix que d’obéir aux ordres.

—    C’est quoi la mission ? l’interrogea-t-elle le souffle court.

—    Juste de l’espionnage alors va enfiler quelque chose de plus convenable que ton pyjama licorne.

Il tourna le dos, s’engouffrant dans sa voiture. Elle ne bougea pas, le fixant avec les yeux du démon. Il lui fit signe de se dépêcher et comme elle ne bougeait pas, il se décida à klaxonner. Cette fois-ci, elle s’empressa d’aller se changer.

SPY AGENCY [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant