SPY AGENCY [TERMINÉ]

👥️ 27

—    Pourquoi t’être fait tatouer des papillons ? le questionna-t-elle en prenant une bouchée de sa salade.

Sa question sembla le prendre de cour puisqu’il ne répondit pas immédiatement. Ses sourcils se froncèrent et ses yeux fixèrent pendant quelques secondes un point imaginaire.

Pam arqua un sourcil en l’observant. A quoi pouvait-il bien penser ? Elle était curieuse mais surtout heureuse.

Avec un grand sourire sur ses lèvres, elle le frappa gentiment dans l’épaule.

—    Tu as détourné le regard. J’ai gagné.

Cassian revint sur Terre et ses pupilles s’ancrèrent dans celles de la rousse.

—    Effectivement.

Il se tut et mangea sa salade. Un long silence les plongea dans leurs réflexions respectives. Paméla ne pouvait s’empêcher de se poser des questions à propos de lui. Pourquoi agissait-il froidement ? Avait-il pris connaissance de qui elle était réellement ?

Cette pensée la terrifia autant qu’elle l’excitait. S’il savait qui elle était, ce serait plus simple pour elle de le confronter. Mais elle n’était pas certaine que ce soit le cas.

—    Tu as déjà réfléchi qu’est-ce que tu allais prendre ? demanda-t-il en terminant son entrée.

Elle secoua la tête, prenant le menu pour zieuter les plats.

—    Je pense que je vais prendre des pâtes au saumon.

Il acquiesça, regardant le monde autour de lui.

—    Au fait, tu n’as pas répondu à ma question, lui rappela-t-elle.

—    Laquelle ?

—    Tes tatouages.

Elle lui indiqua son bras droit du regard.

—    J’apprécie les papillons.

Sa réponse était simple mais efficace. C’était probablement leur seul point en commun.

—    Tu as des tatouages ? la questionna-t-il en scrutant chaque parcelle de sa peau apparente.

—    Non, je n’ai jamais osé.

—    A cause de la douleur ?

Elle hocha la tête. C’était plutôt stupide surtout lorsqu’on savait qu’elle se scarifiée pour justement ressentir de la douleur.

—    Ça ne fait pas si mal que ça. C’est même plutôt satisfaisant.

Il esquissa un sourire narquois en la détaillant, attendant certainement une réaction de sa part.

—    Tu…aimes la douleur ? l’interrogea-t-elle avec un regard suspicieux.

Il se ressaisit, enlevant son sourire et se redressant dans son siège. Il se racla la gorge avant de prendre une gorgée de sa boisson.

—    Non, pas du tout !

Paméla pouffa en voyant sa réaction disproportionner.

—    Vu ta réaction, tu laisses penser le contraire. C’est comme les mecs qui s’énervent quand on leur demande s’ils sont gays. C’est suspect.

—    Je ne suis pas gay et encore moins attiré par la douleur.

Elle ouvrit la bouche pour rétorquer mais le serveur vint les interrompre.

—    Vous êtes-vous décidez ?

—    Pour madame, ce seront des pâtes au saumon. Et pour moi, un steak, saignant de préférence.

Le serveur acquiesça et parti, emmenant avec lui la vaisselle sale.

—    Monsieur Bush aime quand ça saigne, se moqua la rousse en prenant une gorgée.

—    Je n’aurais aucun mal à te dévorer pendant tes règles, Muse.

Elle failli recracher sa boisson, manquant de s’étouffer avec.

—    Même pas en rêve tu me touches, grogna-t-elle en s’essuyant la bouche.

—    On en rediscutera quand on sera rentré.

Il sourit de plus belle et elle déglutit. Bon Dieu, dans quoi s’était-elle embarquée ?

Le regard brulant du brun ne cessait de la faire bouillir. Elle sentait chaque parcelle de son corps se réveiller mais elle se refusait de succomber. Elle se refusait de succomber à un type comme lui.

Le serveur vint leur ramener leur plat. Le repas se déroula en silence, Paméla peinait à manger, une boule dans son ventre l’empêchait de déguster convenablement son plat.

—    Tu es stressée, Muse ?

—    Ne m’appelle pas comme ça.

Ils terminèrent de manger. Lorsque Cassian lui proposa un dessert, elle refusa. Elle avait envie de rentrer car elle se sentait épuisée. Son anxiété commençait à se réveiller doucement et elle ne pouvait s’empêcher de penser à demain.

Et si je n’y arrivais pas ? pensa-t-elle en se levant après que Cassian eut payé l’addition.

Elle s’engouffra dans la voiture du brun et sur le retour, elle sentit son regard sur elle.

—    Tu es stressée.

—    Pas du tout, nia-t-elle.

Il se gara, sorti de la voiture et se dirigea vers son appartement. Paméla le suivit à peine, marchant lentement. L’air frais de la nuit lui fit du bien, elle n’avait presque pas envie de rentrer.

Elle referma la porte derrière elle, s’arrêtant dans la cuisine pour prendre un verre d’eau. Elle sursauta en voyant deux mains se poser de part et d’autre de l’évier, l’encerclant.

—    C’est la mission qui te stresse ?

La voix de son mentor était basse et rauque. Il sentait l’odeur de sa cigarette électronique et son souffle chaud se heurtait contre la nuque de la rousse, qui ne put s’empêcher de retenir son souffle en le sentant derrière elle.

—    Il n’y a pas de retour en arrière, murmura-t-elle en prenant une gorgée.

—    Alors autant en profiter, non ?

Son cœur loupa un battement. Lentement, elle se retourna pour lui faire face, toujours emprisonner entre le plan de travail et le corps imposant du brun.

—    Qu’est-ce que tu veux exactement, Bush ?

Son visage se rapprocha du sien, se stoppant à seulement quelques centimètres.

—    Quelle importance ? rétorqua-t-il, le souffle court.