👥️ 14

1.2K 40 13
                                    

De retour en Oklahoma, Paméla se précipita chez elle, disant un court bonjour à son père. Après ces derniers jours passé avec Cassian, elle avait besoin de décompresser et quoi de mieux que d’exprimer toute sa frustration, sa colère et son mépris à travers de l’art.

Elle se munie d’une paire d’écouteur ainsi qu’un thé glacé puis s’enferma dans son atelier. Elle avait tant de souvenirs ici puisqu’avant que cela lui appartient, l’atelier était à sa mère.

Elle se posta devant une toile dépourvue de couleur et lança une chanson. Solas de Gibran Alcocer. Elle inspira, fermant les yeux avant de les rouvrit puis prit un pinceau, le trempant dans un rouge écarlate. Des traits et des formes géométrique se dessinèrent peu à peu sur la toile.

Inspirait par la musique, elle s’imaginait un piano à queue dans une pièce vide, juste une baie vitrée laissant traversé quelque vaisseaux lumineux venant de la lune.

Plus la musique jouait, plus elle peignait et plus l’image dans sa tête prenait forme sur la toile.

Après plusieurs heures à peindre, la toile fut comblait de peinture. Un piano à queue était sur le tableau. Tout semblait être comme dans sa tête sauf qu’elle avait rajouter des tâches de sang un peu partout sur le piano et par terre.

Le rouge écarlate contrastait avec le bleu du tableau et elle fut fière de son nouveau chef-d’œuvre. Elle quitta la pièce, enlevant sa musique pour rejoindre son père. Cette fois-ci, elle le prit dans ses bras et il déposa un baiser sur sa tempe.

—    Comment était ta mission avec Bush ?

—    J’aurais préférée continuer avec Orlane, rétorqua-t-elle en le pensant.

Il pouffa en la serrant contre lui.

—    Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Paméla fronça les sourcils jusqu’à comprendre qu’il fixait la blessure qu’elle avait sur la tempe.

—    Oh, juste un petit accrochage. Les dangers du métiers.

—    Tu devrais faire plus attention, tu sais.

Elle acquiesça en silence pour éviter que son père ne lui fasse la morale sur les dangers de la vie. Elle ne voulait pas se retrouver à travailler dans les bureaux du CIRDH juste parce que son père était devenu un papa poule depuis le décès de sa femme.

—    Qu’est-ce que tu veux manger ce soir ? la questionna-t-il en prenant son téléphone. On peut commander.

—    Sushi, rétorqua-t-elle du tac au tac.

Il commanda et en attendant, elle partie sous la douche. Elle esquiva son reflet dans la glace, la vue de son corps la dégoutait plus que tout. Surtout depuis qu’elle avait décidait de le marquait de sa tristesse.

Son ventre et ses cuisses étaient couverts de cicatrices. Elle en avait plus que honte, c’était pour cette raison qu’elle ne mettait jamais de short ou que chaque robe qu’elle mettait devait lui arriver en dessous du genou.

Personne n’a jamais su ce qu’elle faisait des lames de ses tailles crayons, pas même sa mère. C’était son secret à elle et elle seule. Lors d’intimité avec des hommes, soit c’était dans le noir, soit elle restait habiller.

J’étais vraiment trop stupide d’avoir fait ça, pensa-t-elle en sortant de la douche. Mais comment pouvait-elle s’en vouloir alors qu’elle était seule lorsqu’elle avait le plus besoin d’être entourée ?

Son corps la dégoutait mais elle s’obstinait à penser le contraire, convaincue qu’elle réussira à s’apprécier si elle continuait.

Un trait était égal à une insulte. Ses pauvres cuisses peinaient à cicatriser tant elle en recevait. Elle ne pouvait s’empêcher de pleurer en se faisant du mal tout en appréciant la douleur qu’elle ressentait. Au fond, elle pensait le mériter.

Assisse dans son lit, sa lame dans une main, elle marqua sa peau une nouvelle fois. Le sang coula le long de sa cuisse, venant tâcher son draps. Mais son sang n’était pas la seule chose qui coulait. Des larmes ne cessait de dévaler le long de ses joues, se mélangeant avec le rouge écarlate sur son draps.

—    Je vous déteste, sanglota-t-elle. Je te déteste, Cassian Bush.

Même si elle était sobre depuis plusieurs mois, l’envie de recommencer la guettait de prêt mais elle ne voulait pas sombrer à nouveau, sachant que si elle touchait une lame, ce serait la dernière fois qu’elle le ferait.

Elle tentait de prendre gout à la vie, commençant par passer beaucoup de temps avec son père. Le décès de sa mère les avait beaucoup rapprochait et si à l’époque c’était la guerre entre eux, aujourd’hui ils étaient inséparable.

—    Les sushis sont là, cria son père.

Elle s’empressa de s’habiller et de rejoindre le salon. Son père lança un film, Anna Karenine, et Paméla put chasser de sa tête ces mauvais souvenirs pendant un moment.

SPY AGENCY [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant