Chp 7 - Lev : celle que le diable a mise sur mon chemin (1)

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Pas un coiffeur dans cette foutue ville qui avait le temps de me prendre. Méditant sur ma journée pourrie, j'allais m'aligner derrière les gens qui faisaient la queue à la boulangerie suédoise. Soudain, un client qui en sortait me heurta. Je baissai les yeux sur le coupable, bien décidé à l'enguirlander, lorsque je reconnus la fille des Amis de la Terre, Fassa Aaristi.

La dernière fois que je l'avais vue, c'était trois mois auparavant, chez Boris Ivanov. Cependant, elle était toujours aussi belle. La vue de ses magnifiques yeux bleus, de sa peau immaculée et de ses superbes cheveux couleur miel me radoucit immédiatement l'humeur, et je tentai un sourire. Mais à voir sa tête ahurie, elle ne me remettait pas.

— Fassa ? lui dis-je alors. Vous me reconnaissez ? Je suis Lev Haakonen. Vous êtes venue me voir à mon bureau il y a trois mois de cela.

Elle m'octroya un sourire peu assuré. Apparemment, elle n'était pas ravie de me voir.

— Lev ? Quelle surprise ! finit-elle par s'exclamer d'une voix qui sonnait faux. Bien sûr que je me souviens de vous.

Oui, comme du type qu'elle avait envoyé chier au téléphone, probablement. Justement, elle m'en parla.

— Je ne vous ai pas rappelé, car j'avais perdu votre numéro.

Mais bien sûr. Le nombre de fois où on me l'avait faite, celle-là... C'est hallucinant comme les filles peuvent perdre le numéro du mec qui les drague.

— C'est pas grave, mentis-je en essayant d'avoir l'air à la fois convaincant et gentil. Je ne vous ai pas rappelée non plus, car vous aviez l'air très occupée.

Fassa me fit un sourire forcé, puis n'ayant probablement plus rien à dire, elle baissa les yeux sur ses chaussures, d'immenses bottes noires vinyle avec un talon vertigineux. Je l'imitai, remarquant sa tenue peu commune. Elle portait une espèce de robe en tulle blanc qui avait l'air de haillons de princesse perdue dans la forêt, un corset de la même matière que ses bottes et un manteau rouge par-dessus le tout. Inutile de dire qu'elle n'était pas du tout habillée comme ça à la soirée du Rotary, ni même le jour où elle était passée dans mon bureau pour me refourguer son contrat. Néanmoins, ça lui allait bien. Sur elle, ça faisait sexy. Avec un corps et un visage pareil, de toute façon, elle aurait pu porter un sac poubelle sans perdre une once de son sex-appeal.

Mais devant moi, la queue avançait.

— Bon, eh bien, j'ai été ravi de vous revoir, Fassa. À une prochaine fois, peut-être !

Comme d'habitude, je regrettai mes paroles à peine furent elles sorties de ma bouche. J'avais voulu être le premier à dire le mot de la fin, pour ne pas avoir à les entendre de sa part et pouvoir repartir la tête haute. Pourquoi t'essaie pas de l'inviter quelque part ? me morigénai-je. T'es un gros nul, Liova.

Mais alors que je fuyais vers l'intérieur de la boulangerie en méditant là-dessus, Fassa attrapa mon bras. Je me retournais rapidement, très surpris de ce contact soudain. J'espérai en avoir d'autres.

— Attendez Lev, me dit-elle en se mordant délicatement cette lèvre rouge sang si appétissante. Je n'ai plus votre numéro, c'est la vérité. Néanmoins, j'aimerais bien savoir comment avance votre plan. Pourquoi n'iriez-vous pas boire un café avec moi ?

Peut-être qu'elle venait de se rappeler que j'étais très riche, ou alors, elle voulait encore me refiler un truc de son association. Mais je m'en foutais. Cette fille m'intriguait. Elle connaissait le tableau du prince Tchevsky. Elle parlait d'un troll, qui m'évoquait quelqu'un en particulier... et surtout, elle était plus femme que toutes les financières aux dents longues et autres escort russes que j'avais fréquenté ces dernières années.

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