Chp 40 - Lev : with love from Russia

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Je fis mes bagages, n'emmenant qu'un sac à dos, et fermai ma maison. En montant dans ma voiture, je posai mon téléphone sur le siège passager, m'apprêtant à partir. Je lui jetai un regard, hésitai, puis mis le contact.

J'avais mal dormi, agacé par cette histoire de sabre. Je savais pourquoi Fassa me l'avait confisqué. Erik. Que mijotait-il ?

Après deux heures de route, je m'arrêtai dans une station sur l'autoroute pour faire le plein et boire un café. Debout devant une petite table, je fis défiler mon répertoire. Je m'arrêtai sur le numéro d'Erik. Je ne voyais pas qui appeler d'autre. Fassa était partie tôt ce matin avec ses amies et cousines pour son enterrement de vie de jeune fille : elle ne devait revenir que la veille de la cérémonie. Erik, lui, était resté à Helsinki.

Cependant, je coupai avant qu'il ne décroche. Je jetai mon gobelet vide à la poubelle, et me remis en route.

Erik me rappela alors que je n'étais plus qu'à une heure de la frontière. Je m'arrêtai au bord de la route déserte, sous les sapins couverts de neige.

— Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-il durement.

— Rien. Prendre de tes nouvelles. Tu es sorti de l'hôpital ?

Un petit test pour vérifier qu'il ne se souvenait pas de ma visite, qu'il réussit avec brio.

— Oui. Konosuke est venu me chercher.

Konosuke. Ce mec qui l'avait enculé toute la nuit, sous mes yeux, à peine deux nuits avant.

— Il reste longtemps en Finlande ?

— Je viens juste de l'amener à l'aéroport.

Il y eu un silence, puis il demanda :

— Tu es chez toi ?

— Non. Je suis en Carélie, à quatre-vingt-dix kilomètres de la frontière. Je vais en Russie.

— En Russie ? Mais qu'est-ce que tu vas faire là-bas ?

Je soufflai la fumée de la clope que je m'étais allumée.

— Rendre visite à d'anciens amis.

— Le GRU... murmura Erik.

— Je voulais juste te prévenir. Au cas où.

— Au cas où quoi ? grinça-t-il.

— Je sais pas. Tout peut arriver, tu le sais.

Nouveau silence.

— D'accord. Je préviendrai Fassa si tu reviens pas.

Spassiba khorocho, Erik.

— Mais je sais que tu reviendras, ajouta-t-il très vite. Tu reviens toujours.

Il raccrocha.


*


Je pris contact avec Elena sitôt arrivé à Moscou. Elle me donna rendez vous dans un hôtel sur la place rouge, un endroit où l'on s'était beaucoup vus avant. Je discutai avec elle des quelques changements au bureau, de ce qu'il y avait à savoir. Alors que la conversation s'amenuisait, elle recracha sa fumée de clope dans ma direction, sa jambe chaussée de cuissardes agressivement pointée vers moi.

— Tout cela mis à part, je ne te manque pas, Ulfasso Levine ?

Je haussai les sourcils.

— Pas le moins du monde.

DEVILISH LIESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant