02 - Chapitre 5

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~Billy~

Vendredi 18 août 2023

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Vendredi 18 août 2023

-Tu es prête ? Crie Sofia à l'autre bout de l'appartement

-Oui

Mon reflet dans le miroir me bouleverse. Je me revois il y a plus d'1 an de cela, prise au piège avec un homme que j'avais aimé dès la première seconde. Du premier homme qui m'avait regardé, qui m'avait vu.

Je vois encore ce même visage, tacheté de sang, de griffures, de bleus. Mes blessures ne sont plus que des cicatrices. Elles ont fini par se refermer avec le temps. Elles ne sont plus rouges. Elles ont guéri, en même temps que moi. Et ce sont ces marques blanches sur mon corps qui me donnent la force aujourd'hui.

Elles, mais aussi toutes les autres. Celles qui ne se voient pas et qui ne se verront jamais. Les plus profondes. Celles qui ont arraché mon coeur, celles qui ne m'ont jamais laissé le choix. Parce que celles-ci, je ne pouvais pas les panser. Le temps était le seul remède.

Clem repose le fer à boucler sur la commode puis s'appuie sur le dossier de ma chaise. Il me regarde à travers le reflet de ce même miroir. Il ajuste une dernière fois mes cheveux pour vérifier que son travail ait bien été effectué. Mes boucles sont parfaites.

Je ne porte pas de maquillage. J'ai enfilé un débardeur ainsi qu'une jupe qui laisse dévoiler mes jambes. Je n'ai couvert aucune cicatrice, je ne camouflerai pas celles sur mon visage. Je veux qu'on puisse les voir.

Pour la première fois, je veux qu'on m'écoute. Je veux qu'on entende mon histoire. Et je n'ai pas peur de ne pas être cru. Toutes les femmes qui ont vécu la violence de l'amour me croiront. Et j'espère qu'elles trouveront l'immense courage de fuir, de se choisir elle.

-Ça va aller, me dit Clem en posant sa main sur mon épaule. T'es une guerrière

Je lui rends un sourire timide engourdi par le stress. Ses bras m'entourent quelques secondes, son torse se plaque contre mon dos. Je ferme les yeux pour respirer calmement et tenter de calmer l'anxiété qui me ronge.

Puis il dépose un baiser sur mon front. Il me tend la main. Je la fixe. C'est exactement ça qu'ont besoin les femmes en détresse. Elles ont besoin qu'on leur tende la main.

Si j'ai eu la force de partir, c'est parce que je savais que des gens m'aimaient. Je savais que j'allais être attendu, que j'allais être aimé, cru. Je savais que quelqu'un me tendrait la main. Mais comment faire pour fuir quand la seule main qui s'est tendue est la même que celle qui laisse des marques ? 

Alors je pose ma main dans la sienne. Il la serre fort. Puis je rejoins ma meilleure amie dans le vestibule. Elle a déjà enfilé ses escarpins, elle réajuste sa jupe avant de s'apercevoir que nous sommes là.

-Bien, allez on y va, elle dit en regardant sa montre. On va finir par être en retard sinon.

Nous descendons tous les 3 les escaliers. Mes frères sont là, mes parents aussi.

BELIEVE ~ Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant