02 - Chapitre 19

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~ Billy ~

Vendredi 29 septembre 2023

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Vendredi 29 septembre 2023

27 degrés. 27 degrés et un grand soleil en cette fin septembre. Je me forçais à ne pas penser que ça puisse être un signe. Un signe que cette journée allait être celle que je voulais. Mais au lieu de ça, je me forçais à ne pas y penser.

La berline noire roule depuis de longues minutes maintenant. Nous arrivons dans le quartier du Vieux Nice. Il est 8h. La séance débute à 10h. Elle durera toute la journée.

Aujourd'hui est mon grand jour.

Aujourd'hui est le jour qui va déterminer le reste de ma vie. Aujourd'hui je saurai si mon combat pacifiste contre la violence a fonctionné. Si j'aurai la chance d'avoir battu mon propre bourreau devant la justice. Si j'aurai la chance d'aider jusqu'au bout les femmes abîmées.

Mon cœur détruit mes côtes tellement ses pulsassions sont violentes. Je suis tendue, angoissée, j'en ai la nausée. Je ne suis pas sûre d'avoir déjà été aussi stressée de ma vie. Et même la main de Sofia dans la mienne ne change rien.

Nos mains ne se sont pas lâchés depuis notre départ.

-On arrive dans 2 minutes, nous indique le chauffeur

-Merci, répond Sofia

Sofia, Alex et moi sommes assis à l'arrière de la berline. La tension est palpable, tout le monde a atteint un pic de stress inimaginable.

Quand nous arriverons, je rejoindrai ma famille qui nous attend déjà. Mes parents, mon petit frère, la maman de Sofia sont déjà là bas, ainsi que Clem et Marco.

Julia m'a aussi fait part de sa venue. Elle n'a pas cessé de me soutenir depuis le début de cette histoire, elle m'a envoyé de nombreux messages, m'a appelé plusieurs fois. Elle tenait à venir.

Et à en croire ce qui se passe actuellement sur les réseaux sociaux, elle est déjà arrivée. Les médias ne semblent parler que de ce procès et l'arrivée de Julia a fait sensation. Elle ne s'est pas exprimée publiquement pour le moment, elle m'avait prévenue qu'elle ne le ferait pas avant moi.

Mais mon stress redouble, mon ventre se noue quand en arrivant au coin de la rue nous apercevons et entendons le monde. Des centaines de personnes sont amassées devant l'entrée. Des femmes, des hommes, des adolescents, tenant des pancartes dénoncent les violences conjugales, soutenant les victimes. Je suis incapable d'estimer le nombre de personnes ici. Ils sont des centaines.

La voiture traverse lentement la foule. Le trac me paralyse mais mon cœur lui est bien en forme. Il pulse si fort que je sens le sang affluer dans chacune de mes veines.

C'est exactement pour cette raison que j'ai refusé un procès à huit clos. Je voulais libérer la parole, montrer qu'on n'a pas à avoir honte, qu'on n'a pas à douter de sa crédibilité. Que toutes les personnes dehors actuellement sont des victimes de près ou de loin à des violences qui ne devraient jamais exister.

BELIEVE ~ Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant