The Midnight Girl

Chapitre 22 : Riley

Je ferme la porte des toilettes des vestiaires derrière moi, le cœur battant encore à tout rompre. C'est ici, et seulement ici, que je suis à l'abri des rondes de la sécurité. Pas qu'ils soient particulièrement vigilants, mais je ne peux prendre aucun risque ce soir. Je m'assieds sur la cuvette, les jambes croisées, tentant de calmer ma respiration. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est attendre. Attendre que les lieux se vident, que le silence tombe et que je puisse enfin mettre mon plan à exécution.

Au début, l'adrénaline me tient éveillée, mes pensées tournent en boucle. Et si quelqu'un me découvre ? Et si Mike se rend compte qu'il lui manque sa clé ? Mais peu à peu, la fatigue commence à me gagner. Mes paupières deviennent lourdes. J'essaie de rester alerte, mais mon corps proteste. Il est déjà 4h du matin. Le Velvet Room fermera ses portes d'ici 30 minutes. Juste un peu plus de patience. Je lutte contre le sommeil en me concentrant sur les bruits extérieurs, le son des talons qui claquent encore dans les couloirs, des voix qui s'éteignent peu à peu.

Puis, enfin, le silence tombe. Complètement.

Je me lève doucement, mes muscles engourdis par l'attente. C'est maintenant ou jamais.

J'ouvre prudemment la porte des toilettes, jetant un coup d'œil autour de moi. Rien. Le club est désert. Il n'y a que moi, et le silence pesant qui m'oppresse soudainement. Le Velvet Room, sans la musique, sans les lumières criardes et les conversations bruyantes, semble presque spectral. Les murs semblent plus proches, et chaque pas que je fais résonne plus fort dans ce vide inquiétant. C'est la première fois que je vois cet endroit aussi vide, aussi silencieux... et ça me glace le sang.

Je me ressaisis. Ne pense pas à ça. Fais ce que t'as à faire.

D'un geste rapide, je sors la clé du bureau de Mike, bien cachée dans mon soutien-gorge. Elle est froide contre mes doigts. Je traverse le couloir en direction de son bureau, juste à côté des vestiaires des danseuses. Le silence semble s'étirer à l'infini, et je dois lutter contre l'envie de me retourner, comme si je sentais un regard invisible posé sur moi. Mais je suis seule. Je suis seule.

Je glisse la clé dans la serrure et tourne doucement. La porte s'ouvre sans un bruit. J'entre, refermant délicatement derrière moi. L'obscurité dans la pièce est épaisse, mais je n'allume pas les lumières. Je préfère rester dans l'ombre. Mike n'a jamais été du genre à installer des caméras, pas ici en tout cas. Mais je ne peux m'empêcher de vérifier. Rien. Seulement moi, et les ombres qui dansent sur les murs.

Je m'approche du coffre-fort, la pièce maîtresse de ce plan risqué. Le code, je l'ai noté dans mon téléphone il y a 4 jours, le jour où je l'ai surpris le taper sans se rendre compte que j'étais encore là. 03-18-46. Mes doigts tremblent légèrement alors que je saisis les chiffres, mais le clic du mécanisme me rassure. Le coffre s'ouvre, et une vague de soulagement m'envahit.

À l'intérieur, des liasses de billets soigneusement empilées. Des paquets de 500 dollars, formant des piles impeccables. Il y en a pour des dizaines de milliers de dollars, bien plus que ce dont j'ai besoin. Mais ce n'est pas tout. Je vois aussi des sachets de coke, une quantité importante, bien plus que pour un simple usage personnel. Mike est bien plus impliqué dans des affaires sales que je ne l'imaginais. Mes mains tremblent un peu plus quand j'aperçois une arme, un pistolet chargé, posé négligemment sur le côté.

Je savais que Mike n'était pas un saint, mais pas à ce point. Une bouffée de frissons me traverse. Dans quoi est-ce que je me suis fourrée ?

Mais je me concentre. Ce n'est pas le moment de flancher. Je prends une des liasses de billets. Un seul paquet suffirait pour régler mes dettes, mais il y en a assez pour carrément quitter cette ville. Avec 30 000 dollars, Cléo et moi, on pourrait partir loin, recommencer de zéro. Oublier ce trou à rats, oublier Mike et ses avances dégueulasses. Oublier tout.