The Midnight Girl

Chapitre 36 : Riley

Quelques jours se sont écoulés depuis que Nathan et moi avons découvert quand je devrai quitter la ville. Dans exactement dix jours. Dix foutus jours pour tout préparer, pour m'enfuir avec Cléo et laisser cette vie derrière moi. Et pourtant, je ne sais pas si j'ai vraiment hâte de partir. L'angoisse me tord le ventre dès que j'y pense.

L'idée de partir seule avec un gamin de dix ans me terrifie. Même si, pour être honnête, Cléo n'a rien d'un gamin de dix ans comme les autres. Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui finira par s'occuper de moi. J'esquisse un sourire à cette pensée, mais la réalité me rattrape rapidement. Ce n'est pas ça qui me fait le plus peur. Non, ce qui me terrifie vraiment, c'est de quitter Nathan.

Est-ce que c'est normal d'être autant terrorisée à l'idée de se séparer d'un garçon que je connais depuis à peine trois mois ? Et pourtant, j'ai l'impression de l'avoir toujours connu. Je me mords la lèvre en essayant de me reconcentrer sur ma tâche. Avec Nathan, nous sommes au refuge, comme souvent ces derniers jours. Lui est accroupi près des cages, en train de nourrir les chiens, tandis que je nettoie le sol. On a bientôt fini, mais je ne peux m'empêcher d'attarder mon regard sur lui.

Nathan. Ce garçon d'un mètre quatre-vingt-dix, avec une carrure athlétique qui pourrait faire rougir n'importe quel dieu grec. Ses épaules larges, ses bras sculptés, chaque muscle semble parfaitement dessiné sous ses vêtements, comme s'il sortait tout droit d'une œuvre d'art. Ses yeux, d'un vert intense, sont à la fois captivants et insondables, capables de traverser n'importe quel masque que je pourrais porter. Et ce sourire... Mon Dieu, ce sourire. Il est à la fois tendre et désarmant, un mélange parfait de douceur et de confiance. Un sourire qui pourrait faire fondre n'importe quel cœur, moi la première.

Et dire que dans dix jours, je devrai m'éloigner de lui, probablement pour toujours. Sans la possibilité de lui donner des nouvelles. C'est pour le protéger, je le sais, mais ça n'allège en rien le poids que je ressens dans ma poitrine. Je me demande s'il est aussi triste que moi à l'idée de me voir partir. Après tout, cela fait près de trois semaines que nous vivons ensemble, presque comme des colocataires, et c'est la première fois depuis des années que je me sens... normale.

Mais rien n'est normal dans ma vie. Pas après ce que j'ai fait. J'ai tué un homme, volé trente mille dollars, et maintenant je vais kidnapper mon propre frère pour fuir, sans laisser de trace. Sérieusement, quelle merde.

Je continue à frotter le sol, les pensées en vrac, quand je remarque que Nathan a fini de nourrir les chiens et qu'il se lève pour venir m'aider. Il prend une éponge et se met à nettoyer en silence à mes côtés. Au bout d'un moment, je sens ses petits regards furtifs dans ma direction. Il est nerveux. Je le connais assez bien maintenant pour reconnaître quand quelque chose le travaille.

Je ne dis rien au début, me contentant de nettoyer. Puis, enfin, il brise le silence.

— Est-ce que... est-ce que je peux te poser une question ? dit-il en hésitant.

Intriguée, je me redresse et lui réponds simplement :

— Oui, bien sûr. Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Nathan reste silencieux un instant, mâchouillant sa lèvre inférieure comme s'il hésitait à formuler ses mots. Finalement, il secoue la tête.

— Non, laisse tomber. Oublie.

Je fronce les sourcils. Il est encore plus mystérieux que d'habitude. Et ça, ça m'intrigue encore plus. Je pose mon éponge, croise les bras et me place directement face à lui.

— Non, non. Dis-moi. C'est quoi ta question, Nathan ? Je ne vais pas te lâcher tant que tu ne me diras pas ce que t'as en tête, je préviens, un sourire en coin.