The Midnight Girl

Chapitre 53 : Riley

L'eau chaude ruisselle sur mon visage, masquant les larmes qui se mélangent aux gouttes. Lola... Je n'aurais jamais imaginé que c'était elle, la personne qui me faisait chanter. Elle m'a semblé tellement... différente. Pas sans pitié, mais au moins, elle est honnête, et quelque part, je sais qu'elle tiendra parole. Maintenant qu'elle a cet argent, je suis pratiquement certaine qu'elle ne dira rien. Mais même avec ça en moins, mes ennuis sont loin d'être terminés.

La police n'a pas encore abandonné l'enquête sur Mike, et ça me terrifie. Pour l'instant, ils s'attardent sur ses liens avec la mafia, ses dettes, et ses trafics de drogue, mais... Et si, après avoir épuisé toutes les pistes autour de son business, ils se tournaient vers les danseuses du club ? Ce jour-là, je devrais être loin. Très loin. Loin de cette ville, loin des soupçons.

Je ferme les yeux, tentant de chasser cette pensée qui me retourne l'estomac. Maintenant que l'argent est parti, je n'ai plus aucun moyen de financer une nouvelle fuite. Mais malgré tout, malgré cette sensation de me retrouver au point de départ, il y a une chose qui a changé. Je n'ai plus ce poids constant de Mike, et plus important encore, je ne suis plus seule. Nathan est là. Il a été là depuis le début, me soutenant d'une façon que je n'avais jamais imaginée, avec une patience et une douceur que je ne connaissais à personne.

Puis je pense à lui, à son regard ce soir, à la manière dont il m'a prise dans ses bras après que Lola est partie. Rien que d'imaginer devoir lui dire au revoir, ou plutôt... adieu, je sens une nouvelle larme glisser le long de ma joue, brûlante. Ce n'est pas juste. Pour une fois, quelque chose de beau, de vrai, m'arrive. Ce que je ressens pour lui, je ne l'avais jamais ressenti pour personne, et l'univers, dans sa cruauté, pourrait me l'arracher en un clin d'œil.

Je renifle, me forçant à chasser cette idée de ma tête. Pour l'instant, Nathan est là, et c'est tout ce qui compte. Je veux essayer de me concentrer là-dessus, me rappeler cette journée qu'il a si merveilleusement organisée pour Cléo et moi. La façon dont il nous a fait rire, dont il a offert à Cléo des souvenirs qui resteront gravés pour toujours. Personne n'avait jamais fait quelque chose d'aussi précieux pour moi, à part mon père. Aujourd'hui, Nathan est devenu cette présence irremplaçable, et je ne peux même pas imaginer comment lui rendre tout ce qu'il m'a donné, tout ce qu'il continue de faire.

Je soupire, coupant l'eau, et reste immobile quelques instants, à reprendre mon souffle, à m'efforcer de calmer ce cœur qui bat la chamade entre espoir et peur. 

Je sors de la salle de bain, une sensation de chaleur agréable encore sur ma peau après la douche. Le t-shirt de Nathan me tombe presque jusqu'aux cuisses, et en passant devant le miroir, je prends une dernière seconde pour sécher mes cheveux, me sentant étrangement apaisée malgré le tourbillon de la journée.

Quand je quitte enfin la salle de bain, j'aperçois Nathan assis sur le lit, absorbé par son téléphone. Ses traits sont adoucis par la lumière tamisée, et mon regard glisse malgré moi sur son torse, puis plus bas. Il ne porte qu'un simple caleçon pour dormir ce soir, et c'est la première fois que je le vois si peu vêtu. Je sens une vague de chaleur m'envahir, mes joues s'enflammer alors que mon regard reste un peu trop longtemps sur ses courbes, sur les lignes de ses abdos et... d'autres parties que je devine sous le tissu léger. Je rougis encore plus en croisant son regard, réalisant qu'il m'a vue le reluquer.

Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres, et il murmure, presque pour lui-même :

— Putain, t'es magnifique.

Je sens un frisson me parcourir de la tête aux pieds. Il repose son téléphone et lève enfin les yeux vers moi, toujours assis sur le bord du lit. Sa voix est douce, presque hésitante :