Chapitre 47 : Nathan

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Je me tiens là, dans la cuisine, avec elle à mes côtés, et je me demande si je vais un jour m'habituer à ce sentiment. Si je vais un jour me lasser de la regarder. Probablement jamais.

C'est le premier dimanche des vacances d'hiver, et Riley a proposé de fêter ça en préparant un brunch XXL. Je ne pouvais rien espérer de mieux pour démarrer cette journée. Elle s'active dans la cuisine, et c'est comme si je la voyais sous une nouvelle lumière. Elle est belle, radieuse, même après une nuit où nous n'avons presque pas dormi.

Elle tape sur l'écran tactile du frigo pour y lancer une playlist, et une musique que je ne connais pas résonne dans la cuisine. Opendoors de Jitwam, un morceau de jazz entraînant, presque hypnotique. Ce n'est pas du tout mon style habituel – je suis plus rock – mais, contre toute attente, j'aime bien. Même Mozart semble apprécier. Il se dandine doucement à ses pieds, ce qui me fait sourire.

Riley est là, en train de battre la pâte à pancakes, chantonnant et se balançant au rythme de la musique. Je ne peux pas m'empêcher de la fixer, comme un idiot, complètement fasciné par sa simplicité et sa beauté. Chaque sourire, chaque mouvement, me captive un peu plus. Est-ce possible de ne jamais se lasser de quelqu'un ? Je me pose la question, parce que je pourrais la regarder danser toute la journée, sans jamais m'ennuyer.

Et, bien sûr, je trouve toutes les excuses du monde pour m'approcher d'elle, poser un baiser furtif sur ses lèvres, déposer un autre sur sa nuque, ou effleurer ses cheveux du bout des doigts. Chaque fois, elle rougit un peu plus, et je ne m'en lasse pas. Je n'ai jamais été aussi tactile avec une fille. C'est nouveau, mais c'est différent. Avec elle, tout est différent.

Chaque fille avec qui j'ai été avant, c'était comme... je ne sais pas, comme si je devais les fréquenter parce que tout le monde me disait que c'était la bonne chose à faire. "Regarde Nathan, elle est canon, elle est à fond sur toi, tu devrais sortir avec elle." Alors je le faisais. Mais c'était vide, sans véritable raison. Avec Riley, tout est naturel, presque irréel, mais si parfait.

Quand tout est enfin prêt – les pancakes, le bacon, les œufs – quelqu'un sonne au portail. Je fronce les sourcils, un peu surpris. Je n'attendais personne. J'ouvre l'une des vidéos de sécurité sur l'écran dans un coin de la cuisine, et je vois Brody, debout devant le portail, une bouteille de vin à la main. Je souris malgré moi. Ce type est incapable de rester éloigné de la nourriture gratuite et je suppose qu'il doit être trop feignant pour cuisiner un lendemain de soirée.

— Eh ben, regarde qui est là ! dis-je en ouvrant la porte du portail.

Brody entre, l'air joyeux comme à son habitude, et fait une petite pause en arrivant dans la cuisine, impressionné par la quantité de bouffe qu'on a préparée. Sans perdre une seconde, il attrape une tranche de bacon et l'avale d'un coup, en poussant un gémissement exagéré.

— Oh mon Dieu, c'est presque mieux que le sexe ! grogne-t-il, la bouche pleine.

Je le fixe, un brin agacé.

— Sérieux ? T'es là depuis cinq secondes et tu te permets déjà de piller notre brunch ?

Brody me lance un regard innocent, avec ce sourire en coin qui le rend insupportable.

— Mec, quand tu fais un truc aussi bon, c'est pas du pillage, c'est de l'appréciation artistique, réplique-t-il, en avalant un autre morceau de bacon.

Je lève les yeux au ciel.

— Laisse-moi deviner... t'as pris des cours de critique gastronomique sur YouTube entre hier soir et ce matin ?

Il rit, tout en attrapant un pancake que Riley vient à peine de poser sur l'assiette.

— Écoute, tout le monde a son talent caché. Moi, c'est de savoir reconnaître la perfection quand je la vois... ou la goûte, précise-t-il avec un clin d'œil.

The Midnight GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant