Chapitre 44 : Nathan

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Je ne quitte pas Riley des yeux de toute la soirée. Elle m'évite, complètement ignorante de ma présence, comme si je n'existais plus. C'est étrange, mais pas aussi étrange que ce qui se passe après. Quand elle commence à boire, je sens quelque chose changer en elle, comme si Cherry, la fille que j'ai rencontrée dans ce club de strip-tease, refait surface. Ce n'est plus Riley. Elle enchaîne les bières, puis trois cocktails trop corsés. Ses cocktails font d'ailleurs fureur, surtout auprès des gars de l'équipe.

Maintenant, elle est là, sur le plan de travail, avec son T-shirt noué, laissant entrevoir son ventre. Elle danse avec une sensualité déconcertante, un verre à la main. Son corps se déhanche sous les cris d'encouragement des gars autour d'elle, certains n'hésitant pas à l'encourager encore plus. La jalousie me brûle de l'intérieur. Je le sais, je ne devrais pas ressentir ça. Pas avec Jade juste à côté. Mais je ne supporte pas de voir ces mecs la déshabiller du regard, la pousser à boire encore plus.

Sophie et les autres essaient de me rassurer. Ils me disent qu'ils la surveillent, qu'elle ne fera rien de stupide. Mais ça ne change rien. Ce n'est pas suffisant. Ils ne voient pas ce que je vois. Pour eux, elle n'est qu'une distraction, une fille à admirer. Mais pour moi, c'est bien plus. Plus le temps passe, plus c'est une torture d'être près d'elle sans pouvoir la toucher, l'embrasser. Mais je n'ai aucun droit sur elle. Je ne suis qu'un ami. Et c'est tout ce que je suis censé être. Pourtant, à cet instant précis, je regrette de ne pas l'avoir rencontrée avant. Avant Jade. Avant de m'enfermer dans cette relation qui ne fait plus sens pour moi.

Puis, je la vois commencer à jouer avec son T-shirt, prête à l'enlever. Ça, c'est trop. Je craque. Sans réfléchir, je traverse la foule pour arriver jusqu'à elle. Je saisis ses jambes et la fais descendre du plan de travail. Les gars autour de nous se mettent à huer, mais je m'en fiche. Riley éclate de rire, comme si tout ça n'avait aucune importance. Comme si c'était un jeu.

Je l'emmène dehors, loin de la maison, loin de la foule. Une fois dans le jardin, je la fais redescendre de mon épaule. Elle titube, incapable de tenir debout. Ses yeux me fixent, brillants d'ivresse et de colère.

— Ça t'amuse, hein ? De tout gâcher comme d'habitude, dit-elle d'une voix pâteuse.

Je fronce les sourcils. Je ne veux pas me disputer avec elle. Pas dans cet état.

— Riley, t'as trop bu. Tu étais sur le point de faire quelque chose que tu aurais regretté demain, dis-je d'une voix calme, essayant de garder mon sang-froid.

Elle éclate de rire, mais ce n'est pas un rire joyeux. C'est un rire amer.

— Ah, mais c'est toi, hein, toujours le mec chiant, incapable de se détendre plus de cinq minutes. Même Wyatt est plus marrant que toi ! lâche-t-elle, provocatrice.

Je serre les dents, mais je ne réponds pas. Elle ne sait pas ce qu'elle dit. Elle est saoule. Elle est blessée. Elle ne veut pas vraiment me blesser, pas comme ça. Je respire profondément, essayant de rester calme.

— Tu es saoule, Riley. Tu ne penses pas ce que tu dis, dis-je doucement.

Elle me fixe, ses yeux remplis de colère et d'alcool. Ses lèvres tremblent légèrement, et je sens que quelque chose de plus profond est en train de remonter à la surface.

— Justement, répond-elle en se redressant, c'est parce que je suis bourrée que je peux enfin te dire tout ce que j'ai sur le cœur.

Son ton est glacial, mais elle vacille sur ses pieds, à peine capable de tenir debout. Elle titube, mais je vois la colère dans ses yeux. Ce n'est pas juste l'alcool qui parle. Il y a quelque chose d'autre, quelque chose qu'elle retient depuis longtemps.

The Midnight GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant