48. 💢 Escaliers 💢

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C'est à dix heures moins cinq que les garçons et Cynthia arrivèrent à Brugelette, sur le vaste parking du parc animalier où de nombreuses voitures étaient déjà stationnées. Ils allèrent faire la longue file d'attente au portique d'entrée afin de montrer leurs tickets puis purent enfin accéder au parc une bonne quinzaine de minutes plus tard. Septante-cinq hectares de nature s'offraient à eux sous un soleil timide mais avec un temps sec et c'était là le plus important.

Le trio commença par aller chercher de succulents cafés lattés pour se donner des forces, sachant que la visite du domaine - en allant à leur aise - leur prendrait jusqu'à la fermeture de l'endroit à dix-huit heures.
C'est par la partie consacrée à l'Afrique qu'ils décidèrent de commencer, puisque les lions étaient clairement leur animal favori à tous, peut-être en partie grâce au film Le Roi Lion, qui avait autrefois mis en valeur ce prédateur félin. Entouré de vastes clôtures électriques, la bête ne semblait pas s'intéresser le moins du monde aux passants tout comme les lionnes et les hyènes un peu plus loin.

- Dommage qu'ils ne bougent pas, j'aimerais les avoir en photo autrement que couchés comme s'ils étaient morts... se plaint Cynthia, déçue.

- On repassera par ici ce soir maman, ils bougeront peut-être un peu plus...

C'est à midi, après être allés voir les girafes et autres léopards qu'ils se mirent d'accord pour manger à l'Oasis, l'un des restaurants du parc. Ils eurent tous les trois la même envie, celle d'une bonne carbonnade flamande à la bière de Cambron, produite dans la propre brasserie du parc. Ils décidèrent également de prendre une bière blonde chacun, hors de question de ne pas goûter au breuvage.
S'il y avait beaucoup de monde attablé et qu'il faisait bien trop chaud à l'intérieur, ils n'en firent pas un drame et trouvèrent d'ailleurs rapidement une table de libre. Avaient-ils de quoi se plaindre dans un endroit aussi reposant voir paradisiaque ?

- Bon appétit les loulous, dit Cynthia, impatiente de goûter à son plat. Et santé !

- Santé ! répondit Rémy en buvant une gorgée.

- Alors, vous avez passé une bonne matinée ? demanda Florian, très souriant.

- Super ! dirent en chœurs les deux autres.

Il fallait dire qu'ils avaient de quoi être de bonne humeur. Rémy savait qu'être là faisait très plaisir à sa maman et lui permettait de ne penser à rien d'autre et Florian passait sa journée avec son amoureux et sa belle-mère et mangeait de surcroît la meilleure des carbonnades de sa vie. Même les frites lui semblaient plus que parfaites, sans parler de la bière qu'il tentait de ne pas boire trop vite afin d'en profiter plus longuement.

- On ira voir le bain des éléphants tantôt ? Ça doit être amusant ! demanda la maman, qui visiblement avait bon appétit aujourd'hui.

- Ça me va ! lui répondit son fils.

- C'est à quatorze heures, d'après ce qu'il y a écrit sur leur site, ajouta le brun.

- On aura qu'à faire un tour sur le bateau en attendant. Il y a des araignées, des serpents, des petits requins, des alligators... sourit Cynthia en faisant la grimace.

- Magnifique, c'est tout ce que j'aime ! s'amusa Rémy en tapotant l'épaule de sa maman.

Le repas fut rapidement entièrement avalé, non pas parce qu'ils mourraient tous de faim, mais plutôt parce qu'il était carrément exquis. C'était simple mais archi bon et il était vrai que celle que faisait Cynthia à la maison n'avait pas tout à fait aussi bonne réputation.

- On s'arrêtera à la boutique ce soir, il faut que j'achète une ou deux bouteilles de bière. J'essayerai de faire la même carbonnade qu'eux... Enfin, j'ai bien dis "j'essayerai"... sourit-elle. On se met en route ? Cette chaleur va finir par m'endormir sinon.

Malheureusement pour elle, il faisait encore plus chaud dans ce que le parc appelait "le bateau". De nombreux aquariums accueillaient un nombre incalculable d'animaux de mer de toutes sortes, dont des méduses.

- Hé mais c'est super beau une méduse en fait, je suis choqué ! dit Rémy à qui voulait bien l'entendre.

- Carrément ouais, surtout dans le noir avec les néons... lui répondit sa maman.

Le blond, lui, profita du fait que le bateau était très peu éclairé pour prendre la main de son chéri, avec qui il avait eu bien trop peu de contact physique depuis ce matin. Florian lui donna un rapide baiser, heureux de savoir que son copain ressentait aussi ce besoin incessant de le toucher.

Après avoir vu d'innombrables tortues, dont certaines semblaient plutôt mal en point à cause de leurs anciens propriétaires, ils furent contents de sortir de là et de retrouver la lumière du jour et surtout, un peu de vent.

- On se met en route pour le bain des éléphants ? Le temps de trouver où c'est il devrait être l'heure... demanda Cynthia, souriante mais légèrement fatiguée désormais.

Les garçons acquiescèrent et ils se mirent tous en route. Une fois arrivés devant le vaste lac où les éléphants allaient se baigner d'ici peu, le brun décida de se rendre aux toilettes à cause d'une envie pressante.

- Je viens avec toi, lui dit son amoureux. Tu sais où elles sont ?

- Il faut monter l'escalier, il y en a en haut...

L'escalier monumental, qui était considéré à l'époque comme l'un des plus beaux d'Europe permettait généralement aux visiteurs d'arriver en haut complètement épuisés, tant il y avait de marche à parcourir.

- Oh chiotte... s'amusa Rémy. Allez courage !

- Le premier en haut a gagné ! s'amusa Florian comme un enfant de dix ans.

- Sérieux ?!

- Ouais !

Ils se lancèrent un regard plein de malice, défi lancé ! Ils comptèrent jusqu'à trois puis se mirent à courir en montant les marches tout en riant face au ridicule de la situation, surtout en voyant les gens les regarder comme s'ils n'avaient jamais vu deux personnes s'amuser.

Cinq secondes plus tard, une fillette se mit à crier, suivie par un homme, puis par une autre dame.

Il y avait du bruit, beaucoup de bruit, et cette fois, personne ne semblait faire la course avec Rémy qui n'entendait plus les rires de Florian.
Le blond se retourna lentement, comprenant que quelque chose n'allait pas.

- Appelez l'ambulance, vite ! hurla un vieillard.

Rémy crut faire une crise cardiaque, sa poitrine lui fit tout à coup bien trop mal. Florian était à terre, le visage ensanglanté, la tête sur une des marches de l'escalier et surtout, immobile.

- Florian ! Florian ! Putain ! s'écria-t-il en courant vers son petit ami.

- Il est mort ? demanda un petit garçon à sa maman.

- L'ambulance arrive ! ajouta l'homme qui venait d'appeler les secours.

- Mais pourquoi étiez vous en train de courir comme des malades ?! s'emporta une femme contre Rémy qui ne put s'empêcher de fondre en larmes en suppliant Florian de se réveiller ou de bouger au moins un doigt.

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Just Love MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant