53. 💢 Qui ? 💢

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Martine prononça ensuite des mots inaudibles, elle criait, pleurait, s'éffondrait certainement. Cynthia fit tomber son téléphone sur le sol, choquée par ce qu'elle venait d'entendre. Rémy, lui, se mit à hurler de douleur avant de frapper de toutes ses forces dans le mur. Le jeune homme s'asseya ensuite sur le sol en se mettant des claques sur le visage, comme pour se réveiller d'un affreux rêve.

- Il faut qu'on y aille ! dit Cynthia. On va rejoindre Martine à l'hôpital, lève-toi !

Rémy suivit sa maman en voyant flou, les yeux embués, le corps meurtri. Dans la voiture, le silence total. Impossible. Impossible qu'ils n'arrivent pas à le réanimer, impossible qu'il soit mort. Certes, un coma n'était jamais bon signe, mais les médecins disaient qu'il allait se réveiller et n'avait en aucun cas dit qu'il risquait la mort. C'était certainement un problème de machine !

Le blond vit son téléphone sonner, c'était Caroline. Non, il ne pouvait pas répondre. Non.
Une fois devant l'hôpital, ils se dépêchèrent d'entrer dans l'établissement. Personne de la famille devant la porte, où était Martine ? Alors que Rémy voulut ouvrir la porte de la chambre, il se fit aussitôt arrêter par un médecin.

- Vous ne pouvez pas entrer dans la chambre ! Qui êtes vous ?!

- Quoi ?! Je suis son petit-ami et sa maman nous a appelés ! Il est mort ?! répondit le garçon en tentant de ne pas assassiner l'homme qui l'empêchait de rentrer.

- S'il vous plaît monsieur, nous souhaitons juste voir la maman de Florian Meizers, dit plus calmement Cynthia.

- Sa maman est dans la salle d'attente. Veuillez aller vous asseoir vous aussi.

- Mais quel fils de pute ! dit Rémy en partant avec sa mère, qui pensait la même chose que lui.

Le médecin entra dans la chambre et referma aussitôt la porte, comme s'il avait peur que le petit-ami du patient le suive. Ils rejoignirent donc Martine, dont le visage était méconnaissable. Elle se leva et prit immédiatement Rémy dans ses bras alors que Rudy, Aline et Caroline parcoururent le couloir en courant vers eux. Martine, en voyant son mari, se mit immédiatement à sangloter.

- Alors ?! Il y a du nouveau ?! Il est où ?! s'impatienta le papa, tout comme eux tous.

- Il a fait un arrêt cardiaque mais ils ont réussi à le réanimer tout de suite. Le... Le choc l'a réveillé, il est réveillé ! dit-elle.

Martine se mit à pleurer de plus belle, tout en riant dans le même temps. Elle ne savait plus, son cerveau n'en pouvait plus et les émotions contradictoires avaient été bien trop fortes ce soir.

Tout le monde se mit à souffler longuement. Ils allaient tous devenir complètement fous à force, c'était certain. Rémy prit immédiatement sa mère dans les bras, incroyablement soulagé, comme si son coeur à lui aussi s'était remis à battre.

- On peut aller le voir ?! demanda Aline.

- Les médecins pensent qu'il vaut mieux le laisser un peu seul, pour qu'il se réveille à son aise, sans qu'il soit perturbé. J'ai insisté pendant un long moment mais ils refusent totalement que j'y entre... répondit Martine. Il faut attendre un peu je pense.

Le médecin que Rémy souhaitait tuer quelques minutes avant vint vers eux une bonne demie heure plus tard, l'air faussement compatissant.

- Je viens vous donner des petites nouvelles de Florian Meizers. J'ai passé une quinzaine de minutes avec lui dans la chambre et il s'avère qu'il souffre d'une amnésie, certainement passagère. Ce n'est pas très rare après un traumatisme crânien, même si nous allons surveiller ça de près. Il ne pose d'ailleurs aucune question et ne se montre pas très coopératif mais il est réveillé depuis peu, nous verrons comment tout ça évolue.

- Si vous me laissiez le voir, il me parlerait ! s'emporta Martine.

- Comme s'il était étonnant qu'il n'ait aucune envie de vous parler, à vous ! ajouta Rémy, agacé par ce monsieur à l'air hautain.

- Je peux donner l'autorisation d'aller le voir pendant cinq minutes à une seule personne. Vous, la maman... répondit l'homme, agacé par la famille.

Martine se rendit aussitôt dans la chambre après avoir soufflé un bon coups, Dieu que tout ça la stressait terriblement. Les autres restèrent dans la salle d'attente, impatients d'en savoir davantage sur cette prétendue amnésie. Ces cinq fameuses minutes leur parurent être des heures à eux tous même si tous gardaient en tête que le jeune homme était en vie et que c'était là l'important.

Martine s'avança vers son fils avec un large sourire sur le visage, il était vivant ! Il avait les yeux ouverts ! Elle lui fit un délicat baiser sur la joue puis s'asseya sur la chaise posée près de son lit.

- Florian, je suis heureuse que tu sois réveillé ! dit-elle.

Le brun la regarda mais ne répondit pas. Le médecin n'avait peut-être pas tort sur son cas, malheureusement.

- Tu m'entends, Florian ? Tu te sens bien ? Tu as mal quelque part ? Tu te souviens de ce qu'il s'est passé, mon coeur ? insista-t-elle.

Le garçon fronça les sourcils un court instant, puis se décida à ouvrir la bouche.

- Qui êtes-vous ? demanda d'une petite voix.

Martine sentit les larmes couler le long de ses joues une nouvelle fois. Ce n'était rien de grave - elle en était sûr - et le médecin leur avait dit que ce n'était pas quelque chose d'anormal. Il n'y avait pas de quoi s'affoler, tout ça allait revenir à la normale très bientôt. Le choc avait été bien trop fort.

- Je suis ta maman, mon ange... Tu m'as tellement manqué...

- Appelez le médecin s'il vous plaît.

Martine eut l'impression de rêver. Bien sûr, elle ne lui en voulait pas mais cela lui fit mal. Mal au cœur. Est-ce qu'il se sentait mal et voulait le dire à un infirmier ? Elle alla aussitôt chercher le médecin sans vraiment savoir quoi lui dire et revint avec lui dans la chambre.

- Florian Meizers, ravi de voir que vous avez retrouvé la parole ! dit aussitôt l'homme, enthousiaste.

- Pouvez-vous demander à la dame de s'en aller s'il vous plaît ?

- C'est votre maman, jeune homme... Vous n'en avez aucun souvenir ?

- S'il vous plaît... insista le brun.

- Très bien... Madame, s'il vous plaît, c'est pour son bien... dit le médecin à Martine.

La maman s'en alla lentement, le cœur lourd, après avoir dit "je t'aime" à son fils. Le médecin ferma la porte et resta un moment avec le brun puis revint à nouveau voir la famille, qui tentait de consoler Martine.

 Le médecin ferma la porte et resta un moment avec le brun puis revint à nouveau voir la famille, qui tentait de consoler Martine

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