46. 💢 Soirée Paisible 💢

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C'est à dix-huit heures, après avoir prévenu Martine du départ de Florian qu'ils s'en allèrent, bien décidés à redonner le sourire à Cynthia. Florian la connaissait bien moins que Rémy connaissait Martine, puisque la famille du blond n'avait jamais été du genre à accueillir grand monde chez eux. Cependant, à chaque fois qu'il avait échangé avec elle, les choses s'étaient bien passées au fil des années.

Une fois rentrés, ils constatèrent que les filles étaient déjà parties chez leurs cousines où elles dormaient pour se rendre avec elles à Walibi le lendemain, ce qui était une très bonne chose. Cynthia était devant la télévision, l'air plutôt serein et visiblement, elle ne les avait pas entendu rentrer.

- Maman, est-ce que ça te dérange si Florian dort ici ?

- Oh mon Dieu, Rémy, tu m'as fait peur... Non, non, du tout... répondit-elle en se levant afin de faire la bise au brun.

- Merci de m'accueillir, je me ferai tout petit, promis, sourit le garçon.

C'était la première fois que Cynthia voyait Florian depuis qu'elle savait qu'ils sortaient ensemble et à vrai dire, elle le trouvait gentil et mignon et elle comprenait petit à petit pourquoi son fils l'aimait. Dix ans plus tôt, alors qu'ils n'étaient que des gamins, les deux-là jouaient déjà ensemble, elle s'en rappelait comme si c'était hier. Les jeux avaient changé, certes.

- Tu viens ici quand tu le souhaites, Florian, je suis contente que tu sois là, dit-elle. Je ne suis pas allée faire les courses mais je peux vous préparer un potage ou alors je pense que j'ai encore des frites au congélateur...

Florian détestait la soupe, il considérait que ce n'était pas à manger mais à boire, même si cela pouvait sembler discutable. Il n'avait d'ailleurs aucune envie que Cynthia se fatigue à leur faire à manger, c'était hors de question.

- J'ai une idée... Si cela vous convient à tous les deux, on pourrait commander chinois... C'est moi qui vous invite ! dit-il, tout sourire.

Rémy, s'imaginant déjà manger des nouilles en salivait d'avance, tandis que la maman, elle, adorait ça aussi. Mais hors de question que ce soit lui qui paye alors qu'il était sous son toît.

- D'accord pour le chinois, mais ce n'est pas toi qui paye... dit-elle. Par contre, tu peux passer la commande car je suis nulle avec toutes ses applications.

Florian regarda son petit-ami comme pour lui demander son soutien mais sur ce coup-là, le blond ne l'aida pas.

- J'ai vraiment envie de payer, je t'assure... répondit-il à la dame.

- Bon on va faire un marché... Je paie aujourd'hui et toi, tu nous offriras une glace demain... conclut-elle en lui pinçant doucement la joue.

- D'accord, je suppose que c'était peine perdue, de toute façon... rit-il.

Après avoir passé et reçu leur commande, ils mangèrent tous les trois assis - très à l'aise - dans le fauteuil en regardant la télévision d'un œil. Le journal télévisé n'intéressait absolument pas Rémy qui trouvait le programme bien trop anxiogène. La variole du singe, les guerres, la politique, les accidents et autres meurtres n'étaient clairement pas ce qu'il avait envie de voir et d'entendre lorsqu'il était tranquillement en train de manger dans le canapé.

- On se disait, ça te dirait de jouer aux cartes avec nous quand on aura fini de manger ? demanda-t-il à sa mère entre deux bouchées de nouilles et de poulet.

- Vous avez envie de jouer ou c'est pour ne pas laisser la vieille sorcière que je suis seule ? répondit-elle en lui faisant un clin d'oeil.

- On en a vraiment envie, on en parle depuis des jours, mais on en a pas encore eu le temps... mentit-il. Hein, Flo ?

- C'est la vérité, Cynthia, je t'assure... acquiesça le brun.

- Bon et bien d'accord, mais hors de question de tricher !

C'est au rami qu'ils décidèrent de jouer quelques instants plus tard autour de la table. La maman, tout sourire, n'avait pas joué à son jeu préféré depuis bien longtemps, par faute de temps, mais aussi à cause de Eric et puis surtout car aucun de ses enfants n'aimait ça. Rémy avait toujours trouvé ça long et ennuyant et ses filles préféraient largement passer leurs soirées à regarder des séries sur Netflix. Nul doute que ce soir, Cynthia était ravie.

- On ne cache pas les jokers sous son pète, Rémy ! dit-elle alors que c'était au tour du garçon de mélanger les cartes.

- Oui, on t'as vu ! s'amusa Florian.

- Rien à voir, c'est juste mon anus qui gratte ! pouffa le blond avant de reprendre la carte mystérieusement apparue sous ses fesses.

C'est Cynthia qui remporta la plupart des parties avec un avantage considérable sur les deux garçons. Si une compétition internationale de rami existait, elle serait probablement dans le top dix mondial, pour sûr. Cela faisait bien longtemps que l'ambiance à la maison n'avait pas été aussi bonne et ils en étaient ravis tous les trois, même si Rémy regrettait de ne pas avoir passé plus de temps avec sa mère avant de savoir qu'elle était malade. Cette fois, il le faisait par amour mais aussi par peur de la perdre, par crainte de regretter amèrement par la suite de ne pas avoir profité de sa maman pendant qu'elle était encore là.

- On peut dire que je vous ai battu à plate couture ! Dix parties, huit victoires ! dit-elle d'un ton victorieux.

- Oh, on a fait exprès de te laisser gagner car nous sommes des gentlemans... sourit Florian.

- Évidemment, évidemment... Et si je ne crois pas en celle là tu m'en raconte une autre ? s'amusa-t-elle. Allez les garçons, le temps passe vite lorsqu'on joue. Je vais aller me coucher. Merci pour cette soirée... N'allez pas dormir trop tard.

Cynthia, tout sourire, se rendit dans sa chambre en pensant à la soirée qu'ils venaient de passer. Elle était persuadée que même si elle venait à mourir, son fils serait entre de bonnes mains. Elle craignait la mort, oui, mais elle avait surtout peur pour ses enfants. Rien ne lui permettait à ce stade de savoir si son cancer la tuerait bientôt ou non, mais ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait menti à Marc en lui disant que les médecins étaient très confiants.

Rémy et Florian montèrent dans la chambre du blond, contents d'avoir fait plaisir à Cynthia en ayant passé du temps avec elle. Le blond se déshabilla complètement puis s'asseya sur son bureau, l'entre-jambe à l'air.

- J'ai envie de me vider l'esprit et les couilles, Florian Meizers. Est-ce que tu pourrais m'aider ?

 Est-ce que tu pourrais m'aider ?

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Just Love MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant