Suis-je devenue folle à me garer devant ce cabinet, ou est-ce que je prends conscience que j'ai justement besoin d'aide ? Je tapote le volant du bout des doigts, je réfléchis encore, j'hésite longuement, puis je sors péniblement de ma voiture. Tenant fermement la carte dans ma main, j'avance et me retrouve face à cette porte. J'hésite encore à entrer.
Je respire profondément et pousse finalement cette grande porte en bois marron. La secrétaire, sur le point de partir, ne manque pas de me le faire remarquer.
- Désolée mademoiselle, mais nous fermons. Revenez demain.
Merde, si je pars maintenant, je sais que je ne reviendrai pas pour prendre rendez-vous. Soit je tente le tout pour le tout, soit j'abandonne et je reste sans réponse à mes questions.
- Je suis désolée, je suis juste venue pour prendre rendez-vous, s'il vous plaît.
- Et moi, je vous dis que ma journée est terminée, revenez demain.
- Vous ne pouvez pas comprendre, j'ai vraiment besoin d'un rendez-vous aujourd'hui, je me connais, je ne reviendrai pas demain. J'ai vraiment besoin d'aide, je vous en supplie, vous êtes mon dernier espoir. J'appuie sur les derniers mots.
Elle semble hésiter, mais je crois l'avoir émue, suis-je si pathétique que ça ?
- Bon, je vais vérifier s'il reste de la place pour cette semaine, sinon vous devrez revenir, c'est tout ce que je peux faire pour vous.
- Merci, c'est déjà bien. J'accepte.
Je la laisse consulter son agenda, espérant qu'il reste une place cette semaine, ou peut-être espérant le contraire, je ne sais pas vraiment ce que je désire au fond...
- Voilà, une place s'est libérée plus tôt aujourd'hui pour vendredi à quatorze heures, je ne peux rien faire de plus pour vous, mademoiselle.
- Merci, vous ne réalisez pas mais vous avez déjà beaucoup fait en me trouvant une place cette semaine.
En acceptant le papier qu'elle me tend, je prends conscience que mon avenir repose maintenant entre les mains de cette psychologue.
Durant le trajet, tout en écoutant de la musique, l'envie de me rendre à la salle de sport me traverse l'esprit. Je sais qu'elle ferme à vingt heures trente ce soir, mais l'idée de croiser Mathew m'inquiète, alors je décide de rentrer chez moi.
Arrivé à mon appartement, je découvre la pièce principale déserte, Julia n'est apparemment pas encore rentrée, du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce que je tombe sur un mot laissé sur le frigo.
"Ma petite caille d'amour, je suis désolée, mais je vais dormir chez Thibault ce soir. Ne m'en veux pas. Pour me faire pardonner, je t'ai laissé ton plat préféré, les spaghettis bolognaise, enfin, ton second préféré ! À demain, love ma caille."
C'est une tradition entre nous de se laisser des petits mots sur le frigo, une façon de communiquer nos pensées et nos sentiments. Lorsqu'elle me laisse un message, elle m'appelle "ma petite caille d'amour", signe qu'elle s'excuse de son absence.
Je sors le plat du four, me sers une portion de bolognaise, puis je m'installe devant la télé pour regarder un film en replay. Il n'est pas extraordinaire, mais je le regarde jusqu'au bout, c'est le genre de film dont on devine la fin dès le début. Vous savez, ce genre de film où l'héroïne finit toujours avec le plus beau garçon. Eh bien, j'aime ces films, ils me font vivre l'amour par procuration. Après cela, je vais me coucher, non sans avoir écrit quelques lignes dans mon journal intime.
Mon cher journal,
Il est si inhabituel que je m'adresse à toi deux fois en peu de temps, mais j'ai besoin de parler, d'exprimer mes sentiments sans jugement, ce qui m'est d'une aide précieuse.
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Innocence volée (En Correction)
RomanceOn ne peut expliquer ce que l'on ressent, honte, dégoût, colère, haine voilà les émotions, mes sentiments. J'étais si jeune et impuissante, j'étais sa chose, son objet, sa marionnette, sa poupée .... On ne peut décrire ce que l'on ressent, on essa...