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- Mohane écoutes moi bien, tu es encore faible. Tu vas seulement travailler sur la survie cette semaine. Tu vois là-bas il y a une imitation de forêt et un carré d'herbe ? Vas-y, c'est ici.

J'écoutes Alrich attentivement et cherche le recoin de sa description du regard. Un fois que je le trouve je m'y rend sans précipitation et apparemment je suis la seule.

- Bon on va commencer par fabriquer un collet. Essaie de récupérer des branches assez souples et du fil.

J'attrape la bobine de fil sur la table à l'entrée de l'atelier puis me rend dans la forêt artificielle pour y trouver des branches. Je m'avance légèrement dedans et suis étonnée par son aspect si réaliste. Elle semble immense et ne jamais s'arrêter. Je suis à l'aise dans cet environnement et pour la première fois depuis que je suis ici j'ai l'impression de respirer.

Une fois suffisamment de branches ramassées et précieusement sélectionnées par Alrchi via mon oreillette il me demande de commencer. 

J'en ai déjà fait par le passé avec mon père dans la forêt à côté de chez moi mais cela remonte à un bon moment, j'étais bien plus jeune. Alors je tente de faire travailler mes souvenirs. 

Lorsque j'ai des moment de trou Alrich me guide très calmement.

- Voilà super vas-y continue. Là tu fais un nœud simple. Nickel ! Enroule ça autour et relie-les ... Oui voilà comme ça.

J'execute ses conseils et finit mon collet tant bien que mal. 

- Voilà il est parfait bravo. Bon même si ça a été un peu long tu as compris on peut passer à autre chose.



Une fois qu'il m'a appris à fabriquer un collet, à pêcher, à rendre de l'eau potable, à faire du feu, à chasser avec une lance et j'en passe, tout ça en quatre jours il décide de repasser sur l'arbalète.

- D'accord, il reste plus que deux jours. Tout se que je vais te dire est très important pour ta survie lors de la dernière épreuve. Tu as réussis à aller jusque là c'est bien mais maintenant il faut la remporter !

J'acquiesce.

- Prends l'arbalète et tire lui en pleine tête.

Je m'exécute. Je me concentre, lève bien le coude, inspire et tire ma flèche.

Raté, elle passe totalement à coté de la tête.

- Ok, ce n'est rien, il faut que tu te remettes dans le bain. Vas-y, recommence.

Je recommence mais la flèche ne fait qu'effleurer sa tête.

- Bon jamais 2 sans 3. Vas-y.

Ok je refais, je me pose tranquille, prends bien le temps de viser mais la flèche passe à au moins deux têtes de ce mannequin en mousse ridicule qui commence à m'agacer.

- Bon maintenant Mohane fais un effort ! Tu fais n'importe quoi ! C'est la troisième flèche que tu tires et tu ne l'as toujours pas touché ça devient grave là.

Alrich est dans un état que je ne reconnais pas. Lui qui est d'habitude si calme et si patient. Je pense que c'est la peur que je perde ou même que je meurs dans cette épreuve qui le panique.

J'ai essayé de tirer toute la journée et n'ai réussis à toucher le mannequin qu'une dizaine de fois et me suis faite engueuler par Alrich une bonne centaine de fois ...

Quand je rentre dans mes locaux une des marraines me dit qu'Alrich m'attend dans ma chambre et qu'il est très énervé.

J'hésite à y aller.

Quand j'ouvres la porte je le vois assis sur le bord de mon lit en train de taper d'un pied rapidement comme s'il contenait toute sa colère. Il fixe la porte. Je rentre. Il ne dit rien. Jusqu'à ce que je ferme la porte, et là le déluge.

- Qu'est ce qui te prends ?! Tu ne te rends pas compte que demain c'est le dernier jour d'entraînement ?? (Oui c'est le dernier car ils nous laissent tout le weekend pour nous reposer. Et c'est également pour eux, pour avoir le temps de passer tous nos reportages un à un avant l'épreuve finale).

- Tu m'écoutes ? C'est inadmissible qu'à ce stade tu ne sois pas capable de tirer un flèche dans une saleté de poupée ! Tu as de la chance que personne ne puisse te voir !

Je ne réponds rien, je le regarde seulement. Bizarrement je n'ai pas de colère qui monte en moi, pourtant me faire traiter e cette manière me rend habituellement hors de moi, mais non pas aujourd'hui.

Voyant que je ne m'énerves pas, Alrich baisse le ton mais reste quand même furieux.

- Bon il reste encore demain. Tu as intérêt à te ressaisir car moi lundi je pourrais seulement te souhaiter bonne chance.

Aller, réfléchis-y bien et surtout repose toi bien, il faut impérativement que tu sois en forme pour demain.

Il s'en va en claquant la porte.



Le lendemain j'arrive dans la salle d'entraînement sans aucune motivation en repensant aux événements de la veille. Entre mes nombreux échecs de tirs et les cris d'Alrich je n'ai aucunement envie de revivre cette journée.

Alrich ne parle pas. Je me diriges vers le stand de tir.

Je m'installes, tires et rates une fois de plus la cible. J'entends un premier soufflement d'agacement dans mon oreille. Je recommence encore et encore sans même l'effleurer. Alrich craque.

- Si tu ne veux pas réussir dis le moi tout de suite et abandonnes. Personne ne t'as forcé à venir tu sais. Alors maintenant que tu as bien profité de la nourriture et des rafraîchissements tu peux t'en aller. J'ai d'autres choses à faire que de travailler avec une gamine incompétente.

Pardon ? Moi ? Une gamine incompétente ? Il va voir de quoi je suis capable.

J'étais en train de poser mon arme, mais à l'ouïe de ce mot je me retourne et tir une flèche sans réfléchir dans le mannequin qui lui arrive en plein cœur.

Je pose violemment mon arme sur la table et pars furieuse de la salle de tir.

- Mohane tu fais quoi là ? On en a pas encore fini, tu restes ici. Tu ne pourras pas toujours fuir la difficulté.

Je me dirige au stand de combat et j'actionne l'entraînement pleine de rage.

- Mohane arrêtes. ARRÊTE ! C'est pas le moment de te faire mal ! Stop ce truc IMMÉDIATEMENT !

Je passe la première étape du mannequin qui m'arrive droit dessus en m'allongeant sur le ventre tout en restant sur mes appuies, une fois qu'il est passé je me pousse immédiatement et saute la barre en bois puis me baisse pour éviter la deuxième. J'éviter la boule en bois en me décalant rapidement sur le côté. Le bonhomme tournant m'arrive dessus je me met accroupie entre les deux mannequins en attendant que celui qui tourne en touche un. Dès que celui ci le touche il s'écarte et je fais une roulade sur le coté puis je me met immédiatement à plat ventre pour éviter la grosse masse qui arrive.

Je l'évite et l'entrainement s'arrête. Tous les obstacles se replacent à leur point de départ en attente d'un autre candidat.

Je reste plantée au milieu ring, à bout de souffle, tentant désespérément de le récupérer mais surtout surprise par moi même. J'ai réussi avec tant de facilité. 

Je jette un bref regard autour de moi et découvre que toutes le filles m'ont vu faire. 

J'entend des applaudissements lents dans mon oreillette suivie de la voie familière d'Alrich.

- Bravo poupée. C'est ça que les gens aiment.






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